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Le « CHOUMAC » ou CHAUDRONNIER

La chaudronnerie ne s'explique pas, ne se raconte pas, elle se démontre.

C'est un métier qui remonte à la nuit des temps : au-delà de l'antiquité, de la préhistoire. Dès la découverte des métaux (fer, cuivre, bronze) les hommes ont cherché à les travailler : moulage, ciselage, formage. Le formage a donné naissance à la chaudronnerie qui a pour but de fabriquer des objets et matériels divers par la mise en forme des feuilles de métaux d'épaisseur fine ou moyenne.


Le CHAUDRONNIER

La corporation des chaudronniers occupe une place très ancienne dans notre histoire industrielle. Les statuts de cette communauté, en effet, sont antérieurs au règne de Charles VI (Ils s'appelaient alors chauderonniers) ; ils furent confirmés sous Louis XII, qui les augmenta même par lettres patentes du mois d'août 1514. La corporation avait deux courtiers qui lui servaient d'intermédiaires avec les marchands forains, et auxquels il était interdit de vendre pour leur propre compte.

Quant aux forains, ils ne pouvaient eux-mêmes vendre dans Paris aucun article de chaudronnerie autrement qu'en gros ; le minimum du chiffre de vente était fixé à 40 livres. Pour être reçu maître chaudronnier, il fallait justifier d'un apprentissage de six ans minimum et payer 600 livres ; en outre, le brevet coûtait 110 livres.

Pline l'Ancien (1er siècle) rapporte l'histoire du chaudronnier Lysippe, dont la vocation se décide quand il entend, par hasard, les propos du peintre Eupompos, affirmant qu'il n'avait eu de maître que la nature elle-même.

Les Saffarides, dynastie iranienne qui, dans la seconde moitié du IXe siècle, domine le Sistan puis toute la partie orientale et méridionale de l'Iran tiennent leur nom de leur fondateur Ya'kub b. Layth al-Saffar (le « chaudronnier ») natif du Sistan.

Les origines de la médecine du travail remontent à la fin du XVIIe siècle. Un médecin italien, B. Ramazzini, professeur à l'université de Modène, publie en 1701 un Essai sur les maladies des artisans, suivi d'un supplément (1713). Il décrit de façon très précise les symptômes d'un grand nombre d'affections liées à l'exercice de professions très variées, telles que celle de plâtrier, de doreur, de carrier, de chaudronnier, de confiseur, et s'attache à fournir les moyens de guérir et de prévenir ces maladies.

Le Chaudronnier de Frantisek Skroup (1801-1862), créé en 1826, marque la naissance de l'opéra tchèque.

Les nombreux courts métrages de Gérard Rouquier (1909-1989) resteront des joyaux du cinéma. Il sut filmer, mieux que personne, les gestes du travail manuel ou industriel, parce qu'il était lui-même un cinéaste artisanal : Le Charron, 1943 ; Le Chaudronnier, 1949 ; Le Sel de la terre, 1951 ; Le Maréchal-ferrant, qui obtint le césar du court métrage en 1977.


Le CHOUMAC

Le terme de « choumac » pour désigner les chaudronniers est ancien. Il provient de « shumacher », littéralement en allemand « faiseur de chaussures » par analogie avec les coups de marteau, le pliage du cuir et le franc-parler des savetiers, cordonniers et autres bouifs.

De même pour désigner le cordonnier on disait quelquefois « choumac » (de l'allemand Schumacher) en souvenir des prussiens logés à Nozeroy pendant la guerre de 1870. ( Le Patois de la Région de Nozeroy par 0skar Kjellén).

Mentionné comme appellation des chaudronniers dans le « Bulletin de la Société Philomatique Vosgienne » 29e année 1903-1904

Le chaudronnier de prototypes aéronautiques a un travail particulier qui se détache du reste de la chaudronnerie. Il façonne une à une toutes les pièces qui constituent la cellule du prototype ; il les forme pour la plus grande part à la main mais s'aide également de machines ; chaque pièce est unique. La construction d'un prototype est un travail précis et minutieux ; c'est une recherche de la perfection qui ne peut être atteinte que par l'homme, par ses mains, sa tête et son coeur. De plus, si l'extraordinaire précision de certaines machines peut usiner des pièces importantes, il n'en demeure pas moins qu'une déformation due à un échauffement ou autre peut se produire. De cette déformation, seul un marteau manié à la main peut en venir à bout et remettre les choses en état au dixième de millimètre près.

À travers les siècles, deux principes fondamentaux demeurent encore aujourd'hui : l'allongement et le rétreint (la résorption du métal).

Les procédés modernes ne changent rien et subissent cette loi immuable, quel que soit le perfectionnement des machines.

Nature du travail

Tôle de karman

Finition d'une tôle de karman : la main recherche les ultimes imperfections

Le chaudronnier reçoit de la maîtrise les plans des pièces à façonner et l'ordre dans lequel il doit les exécuter ; il doit tenir compte des urgences bien qu'il ait un délai très variable pour la réalisation de ces pièces. C'est aussi la maîtrise qui décide, au vu des plans, de la nature des métaux à employer, de leur état (recuit ou traité), des dimensions et de l'épaisseur de la feuille de métal à demander au magasin.

Les métaux les plus utilisés sont les alliages d'aluminium, mais on utilise aussi l'acier inoxydable, le titane et ses alliages.

Il examine les plans de la pièce et la maquette qui matérialise la forme à donner, il procède au traçage du développé de la pièce à obtenir et découpe la feuille de métal en conséquence. Pour cette dernière opération, il se sert des cisailles à main, à levier, des grignoteuses à lames ou à poinçons, des scies.

Commence alors le formage de la feuille de métal découpée. Le chaudronnier a bien examiné la maquette ; il sait qu'il doit allonger ici et rétreindre là.

Allongement sur billot

Passes d'allongement sur un billot ; à l'arrière-plan, machine à rétreindre

L'allongement consiste à donner plus d'ampleur au métal.

Le rétreint, à faire des plis dans la tôle puis à les résorber en maintenant l'épaisseur du métal. Pour obtenir ces formes, le chaudronnier travaille à coups de maillets et de marteaux les plus divers, en prenant appui sur des salières (billots de bois ronds et légèrement creux) et sur des sacs de cuir remplis de sable.

Le planage qui termine la pièce se fait à coup portant sur des tas en acier.

Le chaudronnier utilise aussi des machines :

La conformeuse qui sert à former la tôle par laminage, ou à régulariser la forme après les coups de maillet ou de marteau.

La machine à allonger ou à rétreindre qui permet, en changeant l'outil de frappe, de pratiquer l'une ou l'autre de ces opérations.

Le martinet (marteau pneumatique) qui facilite le martelage, le planage et la régularisation du galbe final.

Des cylindres ou rouleaux, molettes et galets montés sur des machines à moteur ou à main pour le cintrage : donner des formes courbes, rouler la tôle (tuyau) .

Des presses hydrauliques ou à balanciers.

La plieuse et la presse-plieuse pour faire des pliages.

La machine à tendre qui, elle, permet d'obtenir des pièces presque terminées, mais nécessite un outillage très élaboré.

Le chaudronnier contrôle lui-même l'évolution de la forme en vérifiant les cotes de la pièce sur la maquette pré-établie, très souvent en cours d'exécution. Il en surveille également l'épaisseur.

Suivant le matériau utilisé, la pièce, ayant sa forme finale, peut avoir à subir un traitement thermique pour lui donner toute sa résistance. Puis le chaudronnier la termine avec précision au marteau et au maillet.

Maquette au dixième (Mercure)

Fabrication au dixième d'un appareil (Mercure) pour divers essais techniques

Le Chaudronnier dans : Le livre de l'outil

Quelques outils et termes spécifiques aux choumacs


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