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Les briseurs de barrages - Paul Brickhill - Flammarion 1954

Collection : ' L'aventure vécue '

LES BRISEURS DE BARRAGES

Pendant le dernier conflit, Bornes Wallis, dessinateur de prototypes d'avions, cherche un moyen de hâter la victoire de son pays, l'Angleterre. Comment atteindre les points vitaux de l'industrie allemande, les barrages? L'opinion de Barnes - contre l'opinion de tous les experts - est qu'il faut de plus grands avions porteurs de bombes plus lourdes.

Il se met au travail, accumule calculs, observations. Il lui faut convaincre les spécialistes qui le tiennent pour fou depuis qu'il parle de bombes de 10 tonnes. Barnes ne se décourage pas.

Après expériences, le chef d'État-Major de la R.A.F. approuve le projet dont Churchill se montre enthousiaste. Les Lancaster étaient nés, porteurs de 'bombes sismiques' lourdes qui firent sauter le barrage de la Moehne, dévastèrent la Ruhr et détruisirent la base de Peenemünde.

Si les exploits de la R.A.F. étaient connus dans leur ensemble, cet ouvrage apporte des détails précis et nouveaux sur les opérations dans un secteur particulièrement spectaculaire, et d'une importance décisive pour l'issue de la guerre.

Les briseurs de barrages est un ouvrage tout à fait digne de compléter la série des aventures aériennes inaugurées par le Grand Cirque. On ne le lira pas moins passionnément.

PAUL BRICKHILL

 

Fils et petit-fils de journalistes, Paul Brickhill est né à Melbourne, en Australie, le 20 décembre 1916. II y fait ses études de Lettres et devient rédacteur au Sun de Sydney dès 1935.

En 1940, il s'engage dans la Royal Australian Air Force. D'abord pilote de chasse en Angleterre, il part pour le Moyen-Orient, avec son escadrille, en 1942. Le 17 mars 1943, son Spitfire est abattu sur la ligne de Mareth, en Tunisie. Grièvement blessé, Brickhill ne parvient à dégager son parachute, accroché au cockpit de l'avion en perdition, qu'à quelques mètres du sol.

Tombé dans les réseaux de barbelés ennemis, il est envoyé en captivité en Allemagne, au Stalag Luft III. Il entre alors dans l' 'Organisation X' d'évasion.

Pendant un an, il travaille avec six cents camarades à la réalisation du projet qui aboutit à la plus grande évasion de groupe de toute la guerre. Mais la plupart des évadés sont repris et fusillés.

Peu avant la fin des hostilités, l'avance de l'Armée britannique lui apporte la libération.

Attaché au bureau londonien du Sun, il profite de son séjour en Angle-terre pour réunir les matériaux nécessaires à la rédaction de ses deux fameux récits de guerre : La grande évasion et Les briseurs de barrages.

PRÉFACE

Le livre le plus facile à présenter est celui que l'on aurait voulu écrire et qu'un autre a mieux su créer.

Mais que dire du livre de Brickhill, de ses héros qui sont les frères de ceux que j'ai connus et aimés ? Quel manteau faut-il arracher pour montrer la blessure qui s'est rouverte en moi à la lecture de ces pages si désespérément britanniques ?

Bernanos écrivait que l'héroïsme serait trop simple à définir s'il existait de par le monde des héros patentés capables de donner aux curieux des consultations sur la matière. Mais heureusement les héros ne se présentent pas à l'examen pour recevoir des diplômes de courage, parce que jamais ils ne se croient des héros - surtout, les héros anglais...

C'est par quelques lignes glaciales que le Maréchal de l'Air Tedder a préfacé l'édition originale des Dam Busters, préface qui définit et l'histoire et l'attitude des Anglais envers l'héroïsme :

« This story shows efficiency interpreted in the short term as accuracy and in the long terme as maximum effect with minimum effort. »

Impossible de trouver dans le vocabulaire des mots plus vides de passion, plus dépouillés de chair, plus dénués de pulsations du cœur !

Il nous dit que : « Cette histoire montre que la précision est l'efficacité à court terme, et, à long terme, l'effet maximum avec le minimum d'effort... »

Voilà tout ce que la plume de Tedder évoque de cette bouillie d'avions, de corps jeunes, d'espoirs brisés et de fleurs saccagées... Tedder qui pourtant pleurait - oh ! bien caché dans son bureau d'État-major entre ses cartes vernies, mais sans pouvoir effacer de ses yeux la brûlure des larmes - quand une nuit, quatre-vingt-dix-sept de ses équipages ne revinrent pas.

C'est le langage d'un banquier, heureusement avare du sang remis en dépôt par les mères d'Angleterre, et le livre de Brickhill n'est que le reflet de cette froide économie dans l'art de la guerre.

Nous, Français, incurables sentimentaux, qui crions que l'honneur d'un peuple appartient aux morts et que les vivants n'en ont que l'usufruit - usufruit, soit dit en passant, que nous négocions à voix basse, soulagés par l'oubli - nous saurons quand même, je l'espère, lire entre les lignes !

En lisant ce livre, nous comprendrons que malgré toute sa volonté d'éteindre toute sentimentalité, Brickhill a su écrire des pages où l'émotion contenue par l'écorce britannique jaillit de toutes les phrases. Ainsi, l'histoire du retour des barrages, où les rares survivants du raid entourent Wallis pour lui cacher l'étendue des pertes subies par les équipages. Puis l'heure passe et, ayant finalement compris, le grand savant qui a créé la mine dont la conception a été à la base de cette mission, en larmes, murmure dans un coin du mess : - « Si j'avais su, je n'aurais pas inventé ça... »

C'est Micky Martin qui retourne treize fois de suite sur l'objectif, au travers de la D.C.A. qui vient d'abattre cinq des huit avions rescapés de son escadrille, et qui, en descendant de son avion, le cœur vidé et les nerfs tordus, dit à son chef :

- « En deux raids, nous avons perdu vingt et un avions sur vingt-sept : autant donc en refaire un troisième tout de suite et, comme ça, il ne restera personne pour y penser... » Et pourtant j'entends déjà dire, aux étalages des librairies : - Encore un livre de guerre !

Évidemment, ce n'est que l'histoire de pilotes de bombardement, condamnés par les moralistes qui ont oublié Buchenwald pour ne voir, au fur et à mesure que le souvenir de la guerre s'estompe, que les ruines de Hambourg. Beaux parleurs et philosophes que la muraille des principes et le parapluie de l'éloquence ne protégeront pas contre les chars des uns et les bombes atomiques des autres...

Et ces bavardages ne doivent pas faire oublier que, justement, l'histoire de la 617e escadrille de la R.A.F. est cruelle parce que cette formation a été constituée et sacrifiée pour trouver les moyens de rendre la guerre moins tragique pour les innocents. Ses pilotes se sont fait tuer pour apprendre aux autres à dénicher l'usine essentielle de munitions dans une ville, et la détruire sans raser la moitié de la ville elle-même.

Nous comprendrons que ces hommes-enfants - si jeunes - ont été délibérément, froidement, scientifiquement envoyés à la mort.

Ils étaient d'ailleurs sacrifiés déjà parce que le métier de pilote de bombardement est le plus angoissant, le plus désespérant des combats contre d'implacables formules de probabilités mathématiques.

Ils étaient voués à mourir non seulement pour leur Patrie, mais aussi - et ils le savaient bien - pour payer la rançon des rêves, des culbutes et des grimaces qui avaient mené de Locarno à Munich.

Ils étaient sacrifiés pour faire sauter les barrages construits non seulement par les nazis, mais par les mains lasses de leurs pères et de leurs prédécesseurs.

Et finalement - magnifiquement, diraient enfin les moralistes - ils étaient sacrifiés pour éviter à l'adversaire de verser des larmes de sang, pour sauver les vies, les foyers et les enfants de cet adversaire qui, lui, pourtant, fauchait les innocents de l'aile de ses Dorniers...

En somme, c'est vraiment beaucoup que l'on a demandé à ces garçons ! Et, dans le fond, peut-être vaut-il mieux que leur histoire ait été écrite par un historien objectif, que par un polémiste ou un apologiste dont la passion eût terni la couleur et estropié la leçon.

PIERRE CLOSTERMANN


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