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Le triomphateur de l'Atlantique, qui vient de rentrer en France avec son glorieux coéquipier Bellonte, nous donne ci-contre un avis éminemment autorisé sur l'utilité, disons même la nécessité de la radio à bord de l'avion de raid, à plus forte raison à bord de l'appareil commercial. Grâce au petit poste de 100 watts du « ? », la liaison par les ondes fut constante et impeccable. Merveilleux instrument de renseignements et de sécurité pour les aviateurs, et d'information régulière pour les foules inquiètes, dans l'attente du résultat final.
L'équipement radioélectrique destiné aux avions, hydravions et aéronefs doit donc participer aux mêmes soins de préparation que les autres études et organes. Et il doit remplir des conditions quasi inconciliables : d'une part, robustesse extrême, afin de pouvoir résister aux violents efforts mécaniques auxquels il est soumis, aux décollages, en vol et aux atterrissages ; d'autre part, minimum de poids et d'encombrement, ce qui complique singulièrement la tâche des constructeurs.
Tout comme la cellule Bréguet est française, le moteur Hispano, français, et les éléments essentiels de l'appareil, français, la T. S. F. à bord est également française, aussi bien par son matériel que par les organisations qui ont joué un rôle prépondérant au cours de l'exploit. En effet, en dehors de l'installation de l'avion « ? » réalisée par la Société française radioélectrique, les postes d'émission, de réception et de radiogoniométrie des paquebots Île-de-France, Paris, Rochambeau., Roussillon, Jacques-Cartier, installés et exploités par la Compagnie française radiomaritime, sont ceux qui fournirent à Bellonte la majeure partie des indications utiles ; de même, d'ailleurs, que la station de Saint-Pierre et Miquelon, également équipée par notre industrie nationale.
Pendant toute la traversée, notre installation avait fait merveille et nous avait rendu des services considérables. Nous sommes restés en contact permanent avec les navires et parfois avec les stations du littoral, d'abord françaises, puis américaines. Nous pouvions nous imaginer que nous n'étions pas au milieu des airs et en dehors de tout secours possible ; nous avions pu parler à des radiotélégraphistes des paquebots et des côtes. Grâce à la T. S. F., qui était aussi importante pour nous que le moteur, nous avons toujours eu le sentiment d'une sécurité absolue.
Dieudonné COSTES.
Il n'est pas jusqu'aux lampes émettrices et réceptrices fonctionnant sur tous les appareils et installations précités qui ne viennent de nos usines (Radiotechnique).
Enfin, sur notre territoire même, c'est le poste Radio-Paris, de la Compagnie française de radiophonie, qui a diffusé en Europe les nouvelles du raid, tandis que l'installation d'amplification et de haut-parleurs de Radiola - Radiotechnique clamait à 200.000 personnes rassemblées sur la place de la Concorde l'atterrissage de l'avion à Curtiss-Field, 1 mn 52 sec. après qu'il s'était effectué, ainsi que les premières paroles de Costes à sa descente de l'appareil et les acclamations de la foule venue le saluer.,
Dans l'enthousiasme de la victoire aéronautique, on avait un peu négligé de mettre en valeur le rôle protéiforme et quasi aussi remarquable de la T. S. F. Voilà réparé cet oubli. Que n'utilise-t-on l'immense propagande faite par le glorieux équipage à la radio, d'une part pour développer l'emploi de la T. T.S. F. à bord des avions, d'autre part pour tenter un effort auprès du grand-public, qui, s'il avait été prévenu à temps de l'écoute possible des péripéties du départ, du vol et de l'atterrissage du « ? », serait venu en masse, à cette occasion, à la radiodiffusion en mal de fidèles ?
Jean TABANOU, Ingénieur de I'Institut Polytechnique de Grenoble.
C'est Costes lui-même, - nous le rappelons par ailleurs, - qui convint que la radio fut pour lui, au cours du vol Paris-New-York, un élément essentiel de réussite. Sur ce document (la vue intérieure de son « ? »), on remarque le panneau de l'appareil émetteur-récepteur qui se trouve face au siège de Bellonte, immédiatement derrière le dos de Costes. Au premier Plan, la génératrice de courant, qu'un dispositif permet de sortir ou de rentrer à volonté.
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MÀJ : 4 juillet 2024
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