Grand Dictionnaire Universel du XIXe Siécle de Pierre Larousse

GARNERIN (André-Jacques)

Aéronaute célèbre, frère du suivant, né à Paris en 1769, mort en 1823

Il était un des élèves les plus distingués du physicien Charles. C'est lui qui proposa au comité de Salut publie l'emploi des ballons dans l'armée, idée qui fit créer, sous le nom de compagnie des aérostiers, un corps spécial qui subsista à Meudon jusque sous le Consulat. En 1793, Garnerin, revêtu des fonctions de commissaire national, se rendit à l'armée du Nord, où, monté dans un aérostat, il observa les mouvements de l'ennemi. Fait prisonnier par les Autrichiens et enfermé dans la citadelle de Bade, il n'en sortit que lors de l'échange de la duchesse d'Angoulême. Le désir de s'évader lui avait inspiré l'idée du parachute. La première expérience qu'il en fit eut lieu dans le parc de Monceaux, le 22 octobre 1797, avec un plein succès. Avant lui, Blanchard s'était servi d'un appareil analogue, au moyen duquel il faisait descendre des animaux ; mais Garnerin jeune est le premier qui ait donné au parachute assez de perfection pour qu'un homme pût s'aventurer à une descente si périlleuse. En 1800, il répéta ses expériences devant la cour de Russie émerveillée, et il prit, dès cette époque, le titre de premier aéronaute du Nord. Mandé à Paris, en 1804, pour les fêtes du couronnement de Napoléon, il s'éleva de la place, du Parvis Notre-Dame avec un immense ballon surmonté d'une couronne lumineuse de 3000 verres de couleur. Le lendemain, il tombait dans la campagne de Rome ; mais, en rasant le tombeau de Néron, un morceau de la couronne y était resté accroché. Les rapprochements auxquels cet accident donna lieu causèrent la disgrâce de l'aéronaute, qui fut dès lors remplacé dans les fêtes publiques par Mme Blanchard. On a de lui : Voyage et captivité du citoyen Garnerin (1797, in-8°); Usurpation d'état et de réputation par un frère au préjudice d'un frère (1815).

GARNERIN (Jean-Baptiste-Olivier)

Aéronaute, frère du précédent,né à Paris en 1766, mort en 1849

Il occupa d'abord un emploi dans les bureaux des Fermes, puis dans ceux de la Convention nationale. Chargé, après le 10 août, du dépouillement des papiers trouvés chez Septeuil, et appelé plus tard à déposer dans le procès de la reine, il déclara avoir trouvé dans ces papiers un bon de 80 000 livres, signé de cette princesse, au profit de Mme de Polignac, et une pièce établissant que Marie-Antoinette avait vendu ses diamants pour faire passer des fonds aux émigrés. Après avoir rempli encore les fonctions de commissaire à l'armée de Rhin-et-Moselle, il se consacra tout entier aux expériences aérostatiques, auxquelles il avait été initié par le physicien Charles. On lui doit le perfectionnement du parachute, inventé par son frère, des améliorations dans les appareils destinés à la production du gaz, et l'invention d'un flotteur au moyen duquel l'aéronaute peut s'élever sans danger au-dessus des eaux. Sa fille, Élisa, est la première personne de son sexe qui ait tenté une descente en parachute. Ayant commencé ses ascensions en 1815, elle en comptait déjà plus de quarante en 1820.