Transmissions à distance - Généralités
Indicateur de position Ramp ou Spill
des entrées d'air de Concorde
Au début, après l'invention du manche par Esnault-Pelterie sous brevet n° 373818, le 22 janvier 1907, le pilote savait dans quelle position se trouvaient les gouvernes par rapport à la position neutre ; celles-ci étant commandées directement par des câbles, tringleries, guignols et poulies, il lui suffisait de regarder la position du manche pour les axes roulis et tangage et du palonnier pour l'axe de lacet.
Indicateur de postion volets sur B747
Puis, les avions sont devenus plus grands, les gouvernes aussi et il devint de plus en plus dur de piloter par la seule force musculaire ; des systèmes d'assistance ont donc été installés qui multipliaient la force musculaire par des amplificateurs mécaniques, pneumatiques, aérodynamiques ou hydrauliques. Ces amplificateurs pouvaient également servir à maintenir l'avion en vol en palier et à compenser un déséquilibre par action directe permanente sur les gouvernes ce qui faisait que sans aucun effort sur le manche, les gouvernes n'étaient pas en position neutre.
Il a donc été indispensable de transmettre sur la planche de bord ou sur le panneau mécanicien les positions réelles des gouvernes qui n'étaient plus en relation directe avec la position du manche. Vu les distances séparant les organes à contrôler de la planche de bord, il a été nécessaire de créer des dispositifs de transmission à distance. Ces dispositifs, tout d'abord mécaniques, pneumatiques et même hydrauliques, ont rapidement évolué vers des transmissions électriques.
Une transmission électrique à distance se compose :
- D'un transmetteur placé au plus près de l'organe à contrôler qui transforme la grandeur à mesurer en une grandeur électrique. La grandeur à mesurer peut être autre chose qu'une position de gouverne comme, par exemple, une pression, une vitesse ou une température.
- D'un récepteur placé sur la planche de bord ou sur le panneau mécanicien qui traduira la grandeur électrique délivrée par le transmetteur en une indication lisible sur un cadran. Selon les besoins, plusieurs récepteurs peuvent être alimentés par le même transmetteur.
- De conducteurs de liaison réunissant le transmetteur et le récepteur.
- D'une alimentation empruntée au réseau de bord.
Note importante
Les explications qui suivent se rapportent aussi bien aux technologies datant des années 50 - et même avant -* qu'aux dernières évolutions. Par exemple, les transmetteurs et récepteurs électriques à distance de type Synchro, Resolver et LVDT, de même que les capteurs potentiométriques, les cellules à effet Hall, les jauges de contrainte et les roues phoniques sont encore utilisés sur les avions récents (A320, A340, B747-400, B777 et même A380). Les principaux changements concernent la localisation des récepteurs à l'intérieur des calculateurs électroniques et l'évolution de certains transmetteurs en codeurs optiques absolus ou incrémentaux.
*1925 pour le Selsyn, 1929 pour le Magnesyn, 1938 pour l'Autosyn, 1948 pour le Synchrotel qui, tous les quatre sont des marques déposées