Physicien et jésuite italien, né a Brescia en 1631, mort en 1687
Admis chez les jésuites à Rome en 1647, il professa la littérature dans divers collèges de son ordre, devint membre du conseil municipal de Terni (1656), puis s'adonna plus spécialement aux sciences. Après avoir fait des expériences de physique avec le Père Kirchef, il se livra à des observations barométriques sur là montagne de la Madeleine, près de Brescia (1665), étudia les minéraux de cette contrée, chercha ensuite à pénétrer les lois de la cristallisation, inventa un semoir destiné à éviter la perte du grain, et exécuta diverses autres machines de son invention, des horloges nouvelles, des engins pour éteindre les incendies, des oiseaux mécaniques volants, etc. D'une extrême activité d'esprit, Lana étudia le mouvement des corps projetés, combattit l'opinion de Copernic sur le mouvement annuel et diurne de la terre, corrigea Galilée relativement au mouvement sur les plans inclinés, fit des expériences sur l'élasticité de l'air, sur les effluves, sur les exhalaisons de la paille, sur la transformation des pierres précieuses, sur le moyen de concentrer l'alcool, s'occupa du mouvement perpétuel, chercha le moyen d'élever facilement les eaux, enseigna une manière de mesurer la profondeur de la mer et porta ses investigations sur les points les plus divers de la science. Lana passa les dernières années de sa vie dans sa ville natale, où il fonda l'académie des Filesotici, dont il fut le président. Il lui arriva souvent d'accorder une trop facile créance aux secrets des alchimistes et même d'indiquer une voie sûre, selon lui, pour découvrir la pierre pbilosophale.
Nous cillerons parmi ses ouvrages : Rappresentazione di san Valentino (Terni, 1656, in-4°), drame religieux ; la Bella Svelata (Brescia, 1681), ouvrage mystique ; Magisterium naturae et artis (Brescia, 1684-1692, 3 vol. in-fol.) ; Saggio sulla storia naturale della prooincia bresciana (Terni, 1769), livre posthume. Mais, de tous ses écrits, le plus curieux est son Prodromo onero saggio di alcune invention nuove (Brescia, 1670, in-fol.), dont le quatrième chapitre contient la description d'un vaisseau capable de naviguer dans les airs. Ce vaisseau devait être à mâts et à voiles. Il devait porter à la poupe et à la proue deux montants de bois, surmontés chacun de deux globes de cuivre complètement vidés d'air. Ces globes, ou ballons, étant ainsi rendus plus légers que l'air environnant, n'auraient pas manqué de s'élever dans l'atmosphère, et d'y entraîner le vaisseau.
L ouvrage du père Lana a été pris au sérieux et copié par un Allemand, Philippe Labmeir, qui a publié à part ce quatrième chapitre, sous le titre de : Exercitatio physica de artificio navigandi per aerem ( Wittemberg, 1679).