Aéronaute français, né à Montbazillac, près de Bergerac, en 1843, mort dans le ballon le Zénith, le 15 avril 1875
Il fit ses études au lycée Bonaparte, fut reçu bachelier es lettres et es sciences et suivit les cours de l'Ecole centrale de 1864 à 1867. Pendant la guerre de 1870-1871, il servit comme garde mobile dans le 221e bataillon. M. Crocé-Spinelli avait inventé le vélocipède nautique et les plans roulants électriques, lorsqu'il s'éprit de la navigation aérienne, qui devait lui être si fatale. Il fit quatre ascensions en ballon. Voulant faire tourner au profit de la science les ascensions aérostatiques et étudier la constitution chimique et physique da l'atmosphère, il fit avec M. Penaud, le 26 avril 1873, dans l'Étoile polaire, qui partit de l'usine à gaz de la Villette, un intéressant voyage aérien, pendant lequel ils s'élevèrent à une hauteur de 4600 mètres et essayèrent des méthodes d'observation et des instruments. Le 22 mars 1874, il fit avec Sivel une nouvelle ascension pendant laquelle les voyageurs atteignirent une hauteur de 7300 mètres. Pour remédier à la raréfaction de l'air, ils respirèrent de l'oxygène pur ou mélangé de gaz azote. À cette grande élévation, leur pouls marquait cent quarante pulsations ; leurs faces étaient devenues très-rouges et leurs muqueuses presque noires ; la température s'était abaissée jusqu'à 24° au-dessous de zéro, bien que la sensation de froid ne fût pas très-vive. Pendant ce voyage, Crocé-Spinelli et Sivel firent plusieurs observations intéressantes au point de vue météorologique. Ce fut pour compléter ces observations que Crocé-Spinelli fit avec MM. Sivel et Tissandier dans le ballon, le Zénith, deux nouvelles ascensions, la première les 23 et 24 mars 1875, la seconde le 15 avril 1875. Dans ce dernier voyage, les trois aéronautes atteignirent une hauteur de 8000 mètres. Crocé-Spinelli tomba asphyxié, ainsi que Sivel ; M. Tissandier s'évanouit. Quant il revint à lui, à 6000 mètres, il trouva ses compagnons privés de sentiment. Quelque temps après, à quatre heures du soir, il jetait l'ancre au Nérault, commune de Ciron, près du Blanc (Indre), et constatait que ses compagnons étaient morts. Les obsèques de Crocé-Spinelli et de Sivel eurent lieu au milieu d'une affluence considérable. Une souscription publique, ouverte en faveur des familles de Crocé et de Sivel, produisit une somme de 91 948 francs 75 centimes, sur laquelle on préleva une somme pour constituer au père de Crocé-Spinelli une rente viagère de 2500 francs.