Marin et aéronaute français, né à Sauve (Gard) le 9 novembre 1834, mort dans le ballon le Zénith le avril 1875
Il entra dans la marine comme moussé, devint capitaine au long cours et fit quatre fois le tour du monde. Doué d'un esprit vif auquel se joignait une instruction solide, Sivel, emporté par une insatiable curiosité, abandonna la navigation maritime pour s'occuper de navigation aérienne et fit près de deux cents ascensions en ballon. Il devint un des membres les plus utiles et les plus actifs de la Société de navigation aérienne et contribua aux progrès de l'aérostation par plusieurs inventions utiles, notamment par son ancre-cône1 et par son guide-rope à flotteurs et à arrêt progressif. En 1867, il épousa à Berne Mlle Marie Poitevin, fille de l'aéronaute, laquelle mourut à Naples l'année suivante en lui laissant une fille. Sivel avait acquis comme aéronaute une expérience consommée et était renommé pour son courage et son habileté. De concert avec MM. Tissandier et Crocé-Spinelli, il entreprit d'étudier la constitution chimique et physique de l'atmosphère. Le 23 et le 24 mars Sivel fit avec ces derniers, dans le ballon le Zénith, une ascension qui attira vivement l'attention du monde scientifique. Le 15 avril suivant, les trois aéronautes firent une nouvelle ascension dans le même ballon et atteignirent 8000 mètres d'altitude. M. Tissandier s'évanouit et resta deux heures sans connaissance. Quand il revint à lui, le ballon était à une hauteur de 6000 mètres, et MM. Sivel et Crocé-Spinelli étaient privés de sentiment. Lorsque M. Tissandier jeta l'ancre à quatre heures du soir au Nérault, commune de Giron, près du Blanc (Indre), il reconnut que Sivel et Crocé-Spinelli étaient morts asphyxiés. Les obsèques des deux malheureux aéronautes eurent lieu à Paris, à l'Oratoire du Louvre, au milieu d'une affluence considérable, le 20 avril. Une souscription, qui fut ouverte en faveur de la jeune fille de Sivel et du vieux père de Crocé, avait produit en septembre 1875 une somme de 90 000 francs.
1CÔNE-ANCRE s. m. (kô-nan-kre - de cône et ancre). Technol. Sac conique servant d'ancre aux aérostats, dans les ascensions audessus de la mer. Encycl. Le cône-ancre, inventé par Sivel, est une pièce de toile cousue en forme de cône. Cet appareil suspendu, l'ouverture en haut, à l'extrémité d'une corde attachée à la nacelle, se jette à la mer et maintient l'aérostat captif en s'emplissant d'eau. Pour remonter, on le retourne au moyen d'une seconde corde fixée à sa pointe.