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La Société Des Nations aura-t-elle son armée aérienne ?

« Imaginez une escadrille d'avions attaquant une grande ville à l'aide de bombes au phosgène pesant 500 kilogrammes. Les bombes, qui traverseront les immeubles de part en part, tueront immédiatement tous les habitants, même s'ils sont munis de masques. Les bombes tombant dans les rues répandront le gaz mortel sur des zones de plusieurs centaines de mètres, apportant la mort immédiate à tous ceux qui se trouveront dans les parages du point de chute, même s'ils ont des masques. Dans toutes les maisons, les caves, les sous-sols, etc., les occupants seront asphyxiés. » C'est un officier français - le colonel Bloch - qui nous offre cet avant-goût de la guerre aérienne future, et peut-être proche... et c'est la Ligue Internationale des Aviateurs qui diffuse cette terrible anticipation. Mais prenons maintenant connaissance du grandiose remède... homéopathique préconisé récemment, devant la Société des Nations, par le président de cette Ligue, l'Américain Clifford B. Harmon.

Partout on parle du désarmement, et partout on l'espère... Pour désarmer effectivement toutes les nations, voici que certains envisagent le recours... à l'armement d'un organisme neutre et impartial par définition : la Société des Nations.

N'y a-t-il pas là paradoxe, contradiction ? Eh bien, non ! Nous ne le pensons point, tout au contraire. C'est ainsi qu'en ma qualité de Président de la Ligue internationale des Aviateurs, j'ai eu l'honneur de présenter à Genève un projet de création d'une force aérienne internationale au service de la défense de la Paix.

Je serais très désireux que, par l'intermédiaire de Je sais tout, le grand-public soit mis au fait des lignes essentielles de ce programme, et puisse ainsi porter sur lui un jugement en connaissance de cause. Est-il, en effet, un seul citoyen qui ose, humainement, - ou même égoïstement parlant, - se dire désintéressé d'une telle question ? Après entente et signature, par les différentes puissances, d'une sorte de pacte aérien, chaque signataire s'engagerait à tenir toujours en état de mobilisation rapide un certain contingent de son aviation. Le pacte aérien stipulerait pour chaque nation, après étude de la question, le pourcentage que pourrait fournir tel ou tel pays à la force aérienne internationale, des considérations multiples pouvant entrer en ligne de compte pour déterminer ce pourcentage.

Un maréchal pacifique de l'Air...

L'ensemble de ces contingents serait donc de façon permanente à la disposition de la S.D.N., mais chacun d'eux resterait dans son propre pays, son existence n'étant en somme pas différente de celle des autres formations d'aviation et ne nécessitant donc aucune dépense d'entretien supplémentaire.

La force aérienne internationale tout entière serait commandée par un maréchal de l'air nommé par la S.D.N. et pris parmi les officiers généraux des aviations militaires des nations ayant adhéré au pacte aérien international. Chaque contingent national, d'autre part, aurait son chef désigné par son propre pays. Un état-major international serait en permanence aux ordres du maréchal de l'air, dont le siège pourrait être celui de la S.D.N.

Et le processus suivi en cas de tension politique grave entre deux pays serait susceptible d'être le suivant :

Tout d'abord, des vols de démonstration pacifique seraient effectués par des détachements de l'armée internationale de l'air, soit le long des frontières des pays en difficulté, soit au-dessus de leurs territoires si, dans le pacte aérien international, cette question a été résolue par l'affirmative. Ces détachements aériens volant en masse ne manqueraient pas de faire impression sur les populations.

L'expérience des grands meetings nationaux ou internationaux montre, en effet, que les défilés aériens d'escadres d'avions frappent particulièrement l'esprit du public. En même temps, des tracts en quantité considérable seraient lancés, exhortant les deux pays intéressés à ne point aller jusqu'à la guerre pour obtenir solution de leur litige. Ces tracts exposeraient les horreurs possibles des massacres aériens et, d'une façon générale, tous les arguments qui militent en faveur du maintien de la paix.

Si cependant un des deux pays persistait à vouloir la guerre, l'ensemble des forces aériennes internationales se porterait au secours de la nation déclarée dans son droit par la Société des Nations. Ce serait alors au maréchal de l'air et à son état-major d'utiliser au mieux les effectifs aériens par un blocus de l'air, un blocus maritime ou toute manoeuvre que les circonstances de tout genre pourraient inspirer.

En somme, la nation déclarée dans son droit par le tribunal arbitral verrait, en cas de conflit rendu inévitable par la volonté de son adversaire, se ranger à ses côtés l'armée aérienne tout entière de la S.D.N., contingent non négligeable qui, d'après des estimations assez exactes, pourrait représenter des milliers d'avions munis des derniers perfectionnements de la science aéronautique. L'intervention d'une force aussi considérable en faveur d'un des belligérants ne manquerait pas de susciter une série de réflexions fort salutaires dans l'esprit de la nation désirant la guerre à tout prix.

L'épouvantail ne serait-il pas salutaire ?

Ce projet est-il utopiste et irréalisable ? Nous ne le pensons pas. D'éminentes personnalités nous ont exprimé, de tous les coins du monde, leur opinion favorable. Ce programme a, du reste, l'avantage de ne grever aucun État de dépenses supplémentaires, puisque tous les contingents désignés par chaque signataire du pacte aérien international resteraient dans leurs pays respectifs, l'entraînement de ces effectifs étant identique à celui des autres formations.

Il n'y aurait de dépenses supplémentaires à envisager que pour le logement de l'état-major de la force aérienne internationale à Genève et, pour le cas de mobilisation, par la S.D.N.

Ces deux points seraient fixés par le pacte aérien international.

D'autre part, ledit pacte, à l'article déterminant le pourcentage de participation de chaque pays adhérent et la nature de la formation mise à la disposition de la S.D.N. (aviation de chasse, de reconnaissance, de bombardement de jour ou de nuit), pourrait stipuler que telle nation supérieure à toutes les autres par son aviation de chasse, par exemple, ne fournirait qu'un contingent d'escadrilles de chasse ; telle autre, pour la même raison, qu'une escadrille de bombardement, etc.

L'ensemble de la force aérienne internationale pourrait être ainsi considéré comme le plus fort du monde, puisqu'il serait constitué par les meilleurs éléments pris parmi les aviations des pays adhérents.

Peut-être aussi, après un certain laps de temps, la constitution de cette force propre à la S.D.N. amènerait-elle le désarmement des nations, ou partiel ou total.

Mais cette dernière réalisation ne viendra qu'après l'évolution, peut-être très lente, de la mentalité humaine...

En tout état de cause cependant il faut travailler, s'il est impossible de proscrire à jamais la guerre de notre globe, à en diminuer le plus possible les horreurs.

Clifford B. HARMON, Président de la Ligue internationale des Aviateurs.



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MÀJ : 18 mars 2024

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