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Trait d'union avec le ciel - Marcel Doret - 1896-1955 - Pilote d'essai et as de la voltige
Le présent ouvrage est une réédition intégrale du texte laissé par Marcel DORET quelques mois avant sa mort et qui avait été publié fin 1954 par les Éditions FRANCE EMPIRE, à l'époque 68 Rue Jean-Jacques Rousseau à PARIS 1er. Cette édition originelle se trouvant épuisée depuis de nombreuses années, son Éditeur a gracieusement autorisé la présente réédition afin que le témoignage laissé par cet illustre aviateur redevienne accessible. Les illustrations reproduites - sauf mention contraire - sont issues des archives personnelles de l'Auteur conservées par sa fille Martine, grâce à qui la documentation en annexe a pu être complètement remaniée et étoffée par rapport à celle qui initialement illustrait cette œuvre.
Début de l'Avant-Propos :
Le 6 juin 1954, m'installant à bord de mon inséparable Dewoitine D27, je surveillais du coin de l'œil le ciel menaçant. Un sombre et volumineux cumulus m'inquiétait un peu; je le sentais prêt à déverser des trombes d'eau sur le terrain de Rennes où se déroulait le Meeting National de l'Air. À l'heure de mon décollage, heure qu'il n'était pas question de modifier, le nuage se déchira, une pluie serrée et fournie se mit à tomber. Je me sentais en forme ; ce caprice du ciel augmentait les difficultés du vol et avivait mon désir de jouer le "grand jeu".
Les gaz à fond, je décolle et j'entraîne mon taxi zébré dans une série de cabrioles et de rase-mottes. Tantôt flirtant avec les marguerites, tantôt attaquant un nuage, prolongeant d'un ou deux tours ma vrille habituelle, venant raser le PC du speaker, je me sentais si déchaîné que j'en oubliais presque la pluie ; celle-ci cependant, ruisselant sur mon pare-brise, réduisait sérieusement ma visibilité.
Au terme de ma séance de voltige, le public, par de grands gestes, me fit ovation ; j'avais donc travaille de façon satisfaisante. Alors que j'étais encore prisonnier de mon habitacle, des spectateurs vinrent me serrer la main ; l'un d'eux, journaliste régional, s'adressa à moi :
- Mais enfin, monsieur Doret, vous qui êtes toujours en forme, pourrez-vous un jour nous expliquer votre secret ? Pourquoi n'écririez-vous pas un livre ?