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- Un avion à vapeur
Un avion à vapeur
Un appareil mu par un moteur à vapeur vola effectivement à Oakland, en Californie. Le système permettait la réversibilité de l'hélice et un freinage instantané à l'atterrissage.
Cela se passait le 22 avril 1933.
L'avion était baptisé Travel-Air. Le groupe moteur que les frères Besler étudiaient depuis plusieurs années, avait à son actif 50 heures de marche au frein, dont 20 sur le fuselage même de l'avion. IL comprenait un 2 cylindres en V à 90°, à double action, compound. avec mise en marche auxiliaire, et un dispositif de réversibilité du sens de rotation de l'hélice en vol. Un générateur de vapeur du type froid, chauffé par des brûleurs d'huile lourde avec allumage électrique servait à la mise en marche.
Alimentée par une pompe à eau verticale, pourvue d'un réchauffeur d'eau d'alimentation et de deux condenseurs situés de part et d'autre du fuselage et reliés entre eux par des tuyauteries. La chaudière était commandée automatiquement. La température de la vapeur était maintenue à 400° par injection d'eau dans la vapeur surchauffée.
Les essais de l'avion à vapeur furent, nous dit M. René Rabion dans ,« Les Ailes », impressionnants. On se servit d'une batterie extérieure pour l'allumage et l'entraînement du compresseur. Quelques secondes après avoir entendu les brûleurs gronder, la pression atteignait déjà sa valeur normale.
On fit alors tourner le moteur en sens inverse pour chasser l'eau des tuyauteries, puis les soupapes furent remises dans la position de la marche normale. Le moteur tourna doucement par ses propres moyens pendant deux ou trois minutes.
Entre l'instant de l'allumage et celui de la marche normale, cinq minutes s'étaient écoulées. Le Travel-Air prit son départ, s'envola, fit deux circuits. Quand il passait - c'est toujours M. Rabion qui parle - on aurait cru un avion descendant en vol plané, tant il était silencieux.
Pour atterrir, William S. Besler cala l'hélice, puis la fit tourner en sens inverse (en vertu du dispositif de réversibilité existant) et ouvrit doucement la vapeur. L'angle de descente augmenta. Dés que le sol fut touché, Besler serra ses freins et ouvrit en grand la marche arrière. L'arrêt fut instantané.
Rappelons pour mémoire que le constructeur Howard Hugues investit des millions de dollars dans l'étude d'une voiture à vapeur. Le jour des essais, il interrogea ses ingénieurs :
- Où avez-vous placé le condensateur ?
- Dans les portières !
- Et s'il y a un accident ? demanda Hugues
- Les passagers seront sérieusement échaudés !
- Inutile de continuer, dit alors le constructeur.
Et il renonça à la voiture.
Jacques Borgé - Les avions hors série (non publié)
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