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Illustration couverture : Sikorsky S-43 n°4311 F-AOUM, Aéromaritime, Compagnie des Chargeurs Réunis, Dakar-Ouakam (Sénégal), 1942
Photo couverture : L'équipage Chevade, de Marnier et Frelon est prêt à effectuer le vol d'essai du Potez 621 n°13 FL-AYM « Dunkerque ». Cet appareil a été récupéré sur le terrain de Damas et remis en état de vol.
La défaite de juin 1940 va totalement bouleverser la physionomie des lignes aériennes françaises. Le 26 juin, Air France cesse toute activité. Repliée à Marignane, la compagnie continue à assurer, parallèlement à l'exploitation de son réseau métropolitain en Bloch 220, un certain nombre de lignes internationales en Afrique et en Indochine avec des Dewoitine 338. Mais son activité aérienne est soumise à l'autorisation des Commissions allemande et italienne d'armistice. Début 1941, Air France fait place au « Réseau aérien français ». Les événements d'AFN de novembre 1942 mettent fin aux lignes aériennes régulières avec la métropole, réduisant encore le réseau exploité. Réduite à presque rien, Air France doit composer avec l'Occupant pour ne pas disparaître. C'est ainsi qu'en 1943 elle doit céder sous la menace à la Deutche Lufthansa des Bloch 220 et des Dewoitine 338.
Les combats franco-britanniques en Syrie conduisent à mettre en place en hâte un véritable pont aérien militaire. Air France participe au pont aérien destiné assurer le transport de troupes. De mai à juillet 1941, pendant la campagne de Syrie, une dizaine de D-338 renforcent le Groupement n°15 de l'armée de l'Air de l'armistice. Trois d'entre eux sont détruits au sol à Alep.
La ligne ouverte vers l'Extrême-Orient en août 1938 est interrompue en juin 1940 et ne redémarrera qu'en 1947 avec des Douglas DC-3. Isolée en Indochine, la compagnie Air France assure des liaisons aériennes réduites, sous le contrôle des Japonais. En Zone Libre est créé le « Service civil de liaisons aériennes » (SCLA) qui, avec l'autorisation des commissions d'armistice, est doté de différents matériels (Bloch 220, Caudron Goéland et Simoun, Potez 540). Ce service, créé pour soustraire une partie du matériel à l'Occupant, accomplit un travail difficile jusqu'en novembre 1942. Sous Vichy, les sections de liaison aux flottes vieillissantes parviennent à échapper aux rigoureux contrôles des commissions d'armistice, particulièrement en AFN et participent à l'entraînement du personnel navigant.
En février 1941, la Régie Air Afrique et Air Bleu fusionnent avec Air France. Les Dewoitine 338 continuent cependant à voler sur le réseau africain d'AOF. En 1942,1a situation est désastreuse pour le transport civil : les matériels volants sont obsolètes. L'Aéromaritime est constituée fin 1941 en société anonyme, se substituant ainsi à la Compagnie de transports maritimes des Chargeurs Réunis pour les services aériens en AOF. Après le débarquement allié en AFN, Alger-Maison-Blanche devient la plaque tournante du trafic africain et méditerranéen. Au moment où la colonie de Djibouti est soumise au blocus des forces britanniques en 1941, de nombreuses liaisons aériennes sont exécutées dans des conditions particulièrement dangereuses par d'anciens bombardiers Amiot transformés en avions de transport. En septembre 1941, le Gal de Gaulle charge le Col de Marmier de créer une organisation de transports aériens militaires qui doit relier tous les territoires de la France libre. Après avoir remis en état à Damas les avions récupérés et formé techniciens et pilotes, de Marmier met en route les Lignes aériennes militaires. Deux mois après sa première liaison, le réseau s'étend sur plus de 6.000 km entre Damas et Brazzaville. Il fonctionne avec une régularité exemplaire, transportant indifféremment vivres, médicaments et passagers. Après le débarquement en AFN, les liaisons des LAM s'étendent davantage. Elles sont intégrées début 1944 dans le « Réseau aérien militaire français ».
En juin 1944, les Lignes aériennes militaires, Air France-Lignes Impériales et l'Aéromaritime fusionnent en une seule entité, les « Transports aériens français» (TAM). Les moyens des compagnies françaises implantées en Afrique sont placés sous une seule et même bannière. Après la Libération, la compagnie Air France, dont le personnel et les actifs ont fondu après 4 ans de guerre, est dissoute et ses biens et installations en métropole réquisitionnés en novembre 1944. De l'été 1944 à la fin 1945, le trafic aérien, placé sous l'autorité directe de l'État (représenté par les forces armées puis par le ministère de l'Air), est assuré sous les dénominations successives de « Transports aériens militaires » (TAM) et de « Réseau des lignes aériennes françaises» (RLAF). La Direction des transports aériens, dirigée par Max Hymans, futur Président d'Air France après la guerre, est en janvier 1945 une organisation purement militaire qui exploite un réseau d'environ 75.000 km.
Les groupes de transport végètent font les frais des clauses d'armistice. Destinés à disparaître, les unités subsistent tant bien que mal, l'armée de l'Air cherchant à ne pas perdre sa seule source logistique. Equipées de vieux Farman et Potez 650 jusqu'à fin 1942, les groupes de transport sont rééquipés à partir de 1944-45 avec des Beechcraft et des C-47 Dakota fournis par les Américains et également des Junkers 52 sortis des usines aéronautiques françaises.
MÀJ : 4 juillet 2024
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