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ROGER SOMMER, né à Pierrepont (Meurthe-et-Moselle), le 4 août 1877, fait des études à l'École des Arts et Métiers.
À 18 ans, il gagne la course cycliste du « Petit Ardennais » sur 200 km et devient champion de l'Est des 100 km. Il construit lui-même deux voiturettes à l'aurore de l'automobilisme. En 1908, il possède une puissante 6 cylindres, une révolution pour l'époque.
Mais déjà l'aviation le passionne. Enthousiasmé par les exploits des Wright, il construit chez lui, en 1908, un biplan à hélice démultipliée par chaîne et réussit quelques petits vols.
Impatient de réaliser son rêve, il achète à Henry Farman un appareil sur lequel il installe un moteur d'automobile de 40 CV Vivinius et vole du premier coup 6 km le 4 juillet 1909. Le lendemain, il tient l'air une demi-heure, puis 1 h 4, 1 h 23, 2 h 10. Il détient le record français de la durée et il ravit à Wilbur Wright le record du monde en volant le 7 août 1909 pendant 2 h 27 mn 15 s.
Dans le même mois d'août, il gagne le prix de la Ville de Suippes sur le parcours Mourmelon-Suippes. Il prend part en outre à la Grande Semaine de Champagne de Reims-Bétheny.
Son esprit inventif l'incite à se faire lui-même constructeur. Il apporte des modifications importantes à son Farman, notamment l'incidence des ailes. Ainsi naît le biplan Sommer, qui, en mars 1911, avec seulement 70 CV, parvient à arracher du sol une véritable grappe humaine de 12 personnes, juchées un peu partout sur le plan inférieur et jusque sur l'atterrisseur.
À côté de ses robustes biplans, Roger Sommer sort, en 1911, un monoplan rapide et maniable qui se révèle un rude concurrent dans les grandes compétitions : Circuit Européen, où Kimtherling se classe quatrième, Coupe Pommery où Bathiat traverse le premier la France entière dans la journée, tandis que le lieutenant Morel réalise le premier Tour Aérien de France.
Le constructeur ardennais amplifie alors ses fabrications et, pendant cinq ans, il pilotera et essaiera lui-même tous les appareils sortis de ses usines.
Mais en 1913 vient pour maints avionneurs français la grande pénitence ; le nombre des acheteurs devient si réduit que Roger Sommer se voit contraint de fermer ses ateliers.
La guerre devait le ramener à l'aviation. Rappelé des armées en 1916, il installe avec des moyens très réduits plusieurs usines près de Paris, qui, en quelques mois, se placent aux premiers rangs de la productivité.
La paix rétablie, Roger Sommer abandonne définitivement l'aviation pour se consacrer à la résurrection de ses usines de fabrication de feutre à Mouzon, que l'ennemi a anéanties.
Roger Sommer est titulaire du brevet de pilote aviateur qui lui a été attribué le 15 janvier 1910 par l'Aéro-Club de France sous le N° 29.
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