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Né à Paris, le 18 octobre 1883, Émile DUBONNET est le type accompli du « gentleman » épris de sport.
Cycliste fervent, amateur de patinage, footballeur émérite et bon escrimeur, rowingman de grande classe, chauffeur de la première heure à partir du tricycle à pétrole pour arriver à la grosse voiture de course, Émile Dubonnet a pratiqué à peu près tous les sports avant de devenir un brillant aéronaute et de se classer ensuite au premier rang des pilotes aviateurs du début.
C'est le 26 février 1906 qu'Émile Dubonnet débute en ballon et jusqu'en 1909, il prend part à de nombreux concours internationaux et notamment à la Coupe Gordon-Bennet 1908, 1909.
Ne pouvant manquer d'être attiré par l'aviation, à laquelle son entraînement sportif si varié l'avait admirablement préparé, il jette son dévolu sur le monoplan qu'établissait avec un soin minutieux, le célèbre constructeur nautique Tellier fils.
Il commence son entraînement dans une propriété privée à Draveil et se trouve en quelques séances en état de conquérir brillamment son brevet de pilote aviateur, le No 47.
Le 3 avril 1910, alors que le nouvel engin et son pilote n'avaient précédemment évolué que sur un aérodrome, Émile Dubonnet gagne du premier coup le Prix de « La Nature » et devient en même temps par 109 km recordman du monde du vol à travers pays. Depuis qu'il avait réussi son premier virage, c'était à peine sa dixième envolée.
Le 23 avril, il effectue le deuxième survol de la capitale, après celui du comte de Lambert.
En janvier 1912, Dubonnet bat le record de distance du comte de La Vaulx en ballon libre, avec 1.954 km. Parti de Paris, il atterrit en Russie.
Puis ce fut toute une série de démonstrations faites à bord du monoplan Tellier. Et pour Dubonnet, Tellier construisit trois hydroplanes à hélice aérienne ; avec l'un d'eux il réalisa à Monaco les 100 km à l'heure, c'était la première fois que pareille performance était obtenue sur l'eau.
La guerre 1914/18 amena la mobilisation de Dubonnet dans une formation d'aérostiers. Au cours de la guerre, il contribua aux efforts de Tellier en lui permettant de construire les prototypes de ses meilleurs hydravions.
Émile Dubonnet qui fut un remarquable pionnier de l'aviation et aussi un mécène, est décédé en Sologne le 4 octobre 1950.
À peine Émile Dubonnet vient-il de réussir les épreuves pour l'obtention du brevet de pilote d'aéroplane, qu'il se met en ligne pour tenter le Prix du Voyage fondé par la revue « La Nature », épreuve consistant à effectuer un parcours de 100 km à travers pays en deux heures maximum.
Et, le 3 avril 1910, malgré que ce soit son premier voyage, il a le mérite de gagner le Prix de « La Nature » en accomplissant la traversée de Juvisy à La Ferté-Saint-Aubin (Loiret), dont la distance en ligne droite est de 109 kilomètres, en 1 h 48 m 54 secondes.
Émile Dubonnet a conté ainsi les impressions ressenties au cours de ce vol :
« En outre de l'émotion inséparable du premier début, je n'étais pas sans éprouver une certaine appréhension, car jusqu'alors je ne m'étais élevé qu'à une cinquantaine de mètres au maximum. Cette appréhension se dissipa très rapidement quand je me fus équilibré à 200 mètres.
Mais j'eus ensuite une autre crainte, celle d'une erreur de direction n'ayant pas de boussole car on croyait alors à son dérangement par le voisinage de la magnéto.
À un moment donné, je fus obligé d'atterrir pour demander mon chemin, près d'une localité dont, dans mon anxiété d'arriver avant le temps imposé, je ne songeai même pas à demander le nom. Ce n'est que dans le courant de mai, sur les recherches que j'ai fait faire, que j'appris avoir stationné environ deux minutes à un kilomètre au nord de Neuville-aux-Bois (Loiret) légèrement à gauche de la route que je devais suivre.
Enfin, ce fut l'arrivée au point indiqué et la certitude de la réussite.
Quelques jours plus tard, le 23 avril, je décidai la traversée de Paris, en volant de Juvisy à Bagatelle (environ 30 km en 30 minutes). C'était la deuxième traversée de la capitale à cette époque : la première avait été effectuée par de Lambert.
Les remous que j'eus à subir, notamment au-dessus de Notre-Dame, me causèrent un moment quelque inquiétude. Mais je parvins assez facilement en somme à les maîtriser et à atteindre le but que je m'étais fixé. »
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