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Louis BREGUET - Brevet n° 52
Né à Paris, le 2 janvier 1880, Louis BRÉGUET est le fils d'Antoine Bréguet et le petit-fils de Louis Bréguet, membre de l'Institut et du Bureau des Longitudes.
Bachelier ès sciences, il est reçu major à l'École Supérieure d'Électricité de Paris.
Fervent de tous les sports, son imagination ardente de jeune ingénieur, l'attire vers la conquête du merveilleux problème de l'air.
La renommée des Wright le décide à passer de l'étude à la pratique. Il construit avec le concours du professeur Richet, une machine dénommée « gyroplane » composée de quatre manèges d'ailes planantes animées de mouvements circulaires, le premier qui se soit soulevé avec son moteur, son pilote et ses approvisionnements. Retenu par un câble, cet engin muni d'un moteur Antoinette de 45 CV, enleva 13 kg 500 par CV à 1 m 50 de hauteur (27 août 1907). L'hiver 1907-1908 vit construire un appareil plus perfectionné.
Les essais furent interrompus par des études d'aéroplanes à hélice tractive, ailes souples et repliables. Ces avions deviennent le point de départ d'une série d'appareils chaque fois plus perfectionnés et qui font la renommée de l'usine de Bréguet à Douai, transférée à Villacoublay en août 1914.
C'est sur un modèle d'étude mû par un moteur de 50 CV Renault que Louis BRÉGUET obtient son brevet de pilote aviateur de l'Aéro-Club de France avec le N° 52.
Il vole en 1909 au meeting de Douai. Le 10 avril 1910, il effectue le parcours de Douai à Arras.
En septembre 1910, Louis Bréguet participe aux manoeuvres de Picardie, puis il devient détenteur du record de vitesse sur 100 km avec un, puis deux passagers.
En 1911, avec 90 CV, il fait un vol mémorable où il enlève douze passagers. Au Concours Militaire à Reims en novembre 1911, il est lauréat pour la catégorie biplan. En 1913, les hydravions Louis Bréguet sont gagnants à Monaco. L'un d'eux, un 200 CV Salmson effectue seul par mistral violent la croisière Beaulieu-San Remo.
De la déclaration de guerre jusqu'à la bataille de la Marne, Louis Bréguet, en qualité de sergent aviateur, participe à la défense du Camp Retranché de Paris et exécute de très nombreuses patrouilles au-dessus des lignes ennemies, en particulier une reconnaissance qui signale la marche oblique du maréchal von Kluck, qui laissait Paris sur sa droite.
Titulaire de la croix de guerre, Louis Bréguet est chevalier de la Légion d'Honneur depuis 1910 et officier en 1920.
Pendant la grande guerre, plus de six mille appareils Bréguet du seul type XIV ont été utilisés par les aviations française et alliées.
La paix revenue, l'oeuvre de Louis Bréguet se poursuit sans relâche et ses appareils remportent d'éclatants succès : Paris-Tokyo, Paris-New York, Hanoï-Paris, le Tour du Monde et d'autres encore.
Infatigable, Louis Bréguet assiste lui-même et participe souvent aux essais de ses prototypes, prenant de temps à autre les commandes en main, comme jadis.
En 1952, Louis Bréguet est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'Honneur, en reconnaissance de son oeuvre considérable dont les réalisations commencèrent en 1907 avec le gyroplane Bréguet-Richet et se sont poursuivies sans interruption.
Louis Bréguet est décédé subitement à Saint-Germain-en-Laye, le 4 mai 1955.
HOMMAGE À LA GLOIRE DE CLÉMENT ADER
Le regretté Louis Bréguet, précurseur de l'aviation, dont les réalisations comptent parmi les plus brillantes de l'industrie aéronautique, avait prononcé le 2 mars 1922 au banquet offert par l'Aéro-Club de France à Clément ADER, lors de la remise à l'illustre premier aviateur de la cravate de commandeur de la Légion d'Honneur, l'émouvante allocution que voici :
« Comme Président de la Chambre Syndicale des Industries Aéronautiques, je me trouve aujourd'hui avoir le grand honneur de prendre la parole au nom des constructeurs et ingénieurs français d'appareils de locomotion aérienne qui, par ma voix, ont tenu à s'associer à l'hommage que l'Aéro-Club de France a voulu rendre à Clément Ader.
Salue avec fierté, en qualité de Français, celui qui, il y a trente-deux ans, est parvenu à réaliser l'admirable machine - volante baptisée à cette époque « Eole », plus tard « Avion », qui, entièrement équipée pour le vol et montée par un homme, s'est, la première du monde, sustentée de par l'action de l'air sur ses ailes, et qui, par sa vitesse propre, a pu quitter le sol pendant quelques instants, faits mémorables et considérables.
Ader a donc, en 1890, quinze ans avant les frères Wright, alors que la science aéronautique n'avait, auparavant, conduit ses adeptes qu'à des réalisations très imparfaites, alors que le moteur à explosion n'avait pas encore été mis au point, conçu de toutes pièces une machine complète, inventant tout : moteur, hélices, ailes, organes de stabilisation, et jusqu'aux moindres détails, établissant même au préalable une complète théorie du vol et montrant les avantages des profils arqués en spirale pour améliorer le pouvoir sustentateur des ailes planantes.
Ingénieur moi-même, je peux lui dire que son « Avion », chef-d'oeuvre de conception et de réalisation, laisse toujours confondus d'admiration tous les hommes de l'art.
Aussi est-ce avec une grande émotion et avec respect que je m'incline devant ce grand Français. »
(Le Père de l'Aviation CLEMENT ADER, par Georges de Manthé. - Privat Didier, éditeurs, 1936.)
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