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Né le 2 janvier 1886 à Paris, après sa sortie de Saint-Cyr, Albert FEQUANT est sous-lieutenant d'infanterie quand sa demande est retenue pour servir dans l'aviation.
Désigné pour apprendre à l'école Farman à Châlons le maniement des appareils achetés pour l'armée, il obtient le 2 mai 1910 son brevet de pilote aviateur, le 63e délivré par l'Aéro-Club de France.
Ayant déjà volé le 7 juin au-dessus de la campagne de Mourmelon 98 km avec un passager, Albert Féquant réalise le 9 juin 1910, avec Marconnet comme passager, le splendide voyage Mourmelon-Vincennes qui, à cette époque, constitue le record de distance du voyage à deux sans escale : 160 km en 2 h 1/2 de vol.
Ce raid, accompli sans incident et au cours duquel furent prises les premières photos de reconnaissance aérienne, eut un grand retentissement, et il contribua au développement de l'aviation militaire naissante. À la suite de cet exploit, le lieutenant Féquant et le capitaine Marconnet sont faits chevaliers de la Légion d'Honneur. Ce sont les deux premiers aviateurs militaires décorés. L'Aéro-Club de France leur décerne la grande médaille d'or.
En 1910, le lieutenant Féquant prend part au meeting de Reims, au Circuit de l'Est et à la Semaine de Bordeaux, et il y enlève les prix réservés aux militaires. Il continue à faire de l'aviation jusqu'en 1913 et reprend ensuite du service dans l'infanterie.
Mais, dès le début de la guerre, on fait appel à lui pour effectuer des reconnaissances stratégiques en Belgique. Il découvre et signale le 20 août 1914 le mouvement des armées allemandes qui, après avoir franchi la Meuse, traversent la Belgique en colonnes denses pour déborder la gauche des armées françaises.
Il joue ensuite un rôle important en contribuant à l'organisation des unités de bombardement. Pendant la première bataille de la Marne, il fait ressortir l'efficacité des bombardements aériens en lançant des obus sur des formations de la garde royale prussienne dont une compagnie entière fut décimée par un de ses projectiles presque sous les yeux du Kronprinz, à Revigny.
Après avoir pris part à tous les bombardements à longue portée qui eurent lieu en 1915 sur Ludwigshafen, Karlsruhe, etc., il fut tué le 6 septembre 1915 en combat aérien au retour d'un bombardement sur Sarrebruck. Quoique blessé lui-même, son pilote réussit à ramener en France son appareil avec le corps du lieutenant Féquant ; un tableau du musée des Invalides reproduit la scène de ce tragique retour.
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