Aérospatiale
J'aurais du écrire « SNIAS », puisqu'à l'époque le nom « Aérospatiale » n'existait pas encore.
Les origines d'Aérospatiale
L'arbre généalogique fait remonter les origines d'Aérospatiale aux entreprises pionnières du domaine de l'aéronautique au début du XXe siècle. Les regroupements, fusions et absorptions ayant conduit à la société Aerospatiale se sont réalisés progressivement et ont été marqués par plusieurs étapes.
En 1936, les nationalisations aboutissent à la constitution de six SNCA (Société Nationale de Constructions Aéronautique) :
- SNCAC (du Centre) formée des usines Hanriot à Bourges et Farman à Boulogne-Billancourt
- SNCAM (du Midi) formée de l'usine SAF (ex-Dewoitine) à Toulouse
- SNCAN (du Nord) formée des usines Potez à Méaulte, CAMS (Chantiers aéromaritimes de la Seine) à Sartrouville, Amiot à Caudebec-en-Caux, ANF (Ateliers du nord de la France et des Mureaux) aux Mureaux et de Breguet au Havre
- SNCAO (de l'Ouest) formée des usines Breguet à Nantes-Bouguenais et de Loire-Nieuport à Saint-Nazaire et Issy-les-Moulineaux
- SNCASE (du Sud-Est) formée des usines Lioré-et-Olivier à Argenteuil, Potez à Berre, CAMS à Vitrolles, Romano à Cannes et SPCAE à La Ciotat
- SNCASO (du Sud-Ouest) formée des usines Marcel Bloch à Courbevoie et Châteauroux-Déols, SASO (Société Aéronautique du Sud-Ouest) à Bordeaux-Bacalan, Lioré-et-Olivier à Rochefort et Blériot à Suresnes.
- En 1941, la SNCASE absorbe la SCAM et la SNCASO fait de même avec la SNCAO.
- En 1949, la SNCAN absorbe la SNCAC.
- En 1955, la SNCAN absorbe la SFECMAS (issue en 1950 de l'Arsenal de l'Aéronautique).
- En 1957, la SNCASE et la SNCASO fusionnent pour former Sud-Aviation.
- En 1958, la SNCAN prend le nom de Nord-Aviation.
- En 1970, la fusion des sociétés Nord-Aviation, Sud-Aviation et SEREB conduit à l'entreprise SNIAS (Société Nationale Industrielle AéroSpatiale), résultat des fusions successives des six SNCA.
- En 1984, la SNIAS prend le nom d'Aérospatiale.
L'évolution vers EADS
Après plusieurs tentatives de rapprochement infructueuses (avec Thomson, Alcatel, Deutsche Airbus, Dassault), la société Aerospatiale est engagée, à partir de 1998, dans un processus d'intégration qui conduira au groupe européen EADS (European Aeronautic Defence and Space Company) ; cette démarche a comporté plusieurs étapes :
- 19 février 1998, orientation de l'entreprise vers une filialisation de ses grandes activités en vue de préparer les futures évolutions en gestation
- 15 mai 1998, décision du gouvernement français d'apporter à Aerospatiale au 31 décembre 1998 sa participation (45, 76 %) dans Dassault Aviation
- ler juillet 1998, intégration dans Alcatel Espace des activités satellites d'Aerospatiale, d'Alcatel, de Thomson, de Sextant Avionique et de Cegelec
- 20 juillet 1998, conclusion d'un accord de rapprochement entre Aerospatiale et MHT (Matra Hautes Technologies) : Lagardère apporte 100 % des titres de MHT à Aerospatiale et obtient en contrepartie 33 % du capital de la société ainsi constituée, dont une future introduction en bourse constitue une clause suspensive de l'accord
- 23 décembre 1998, signature de l'accord de fusion des activités spatiales de MMS (Matra Marconi Space, filiale de MHT) et de DASA
- 14 février 1999, publication du décret autorisant la privatisation d'Aerospatiale
- 6 mai 1999, assemblée générale extraordinaire d'Aerospatiale acceptant le changement de dénomination en Aerospatiale-Matra et l'adoption du statut de société à directoire et conseil de surveillance
- 4 juin 1999, introduction en bourse d'Aerospatiale-Matra (48 % État, 33 % Lagardère, 2 % salariés, 17 % public)
- 11 juin 1999, dépôt des statuts de la nouvelle société Aerospatiale-Matra et nominations de Jean-Luc Lagardère au poste de président du conseil de surveillance et d'Yves Michot à celui de président du directoire
- 14 octobre 1999, annonce à Strasbourg de la naissance du groupe européen EADS par fusion d'Aerospatiale-Matra et de Daimler-Chrysler Aerospace (DASA)
- 2 décembre 1999, élargissement d'EADS à l'entreprise espagnole CASA (Construcciones Aeronauticas SA)
- 15 décembre 1999, Philippe Camus remplace Yves Michot au poste de président du directoire d'Aerospatiale-Matra
- 11 mai 2000, accord de la Commission économique européenne pour la création d'EADS
- 8 juillet 2000, création d'EADS et liquidation d'Aerospatiale-Matra ; 10 juillet 2000, première cotation en bourse d'EADS.
Lors de sa création, la nouvelle société EADS :
Représente :
- 80 % d'Airbus Industrie,
- 100 % d'Eurocopter,
- 75 % d'Astrium (filiale satellites),
- 26 % d'Arianespace,
- 63 % de la filiale missiles,
- 45 % de Dassault Aviation,
- 46 % du programme Eurofighter ;
A comme actionnariat :
- 15 % la SOGEPA (État français),
- 15 % Lagardère,
- 30 % Daimler-Chrysler,
- 5,4 % Sepi (État espagnol), 34, 6 % le public.
Texte de Georges Ville