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Né le 20 juillet 1873 à Sao-Paulo (Brésil), Alberto SANTOS-DUMONT est l'un des dix enfants d'un ingénieur qui fit des études en France et entra à l'Ecole des Arts et Manufactures, puis de retour à Sao-Paulo y fonda la plus vaste exploitation agricole du monde qui lui valut de devenir le « Roi du Café ».
Dès l'âge de douze ans, Alberto aime à conduire les locomotives qui desservent le domaine paternel. Très doué pour la mécanique, il fabrique des cerfs-volants et des montgolfières qu'il lance au-dessus de la baie de Rio de Janeiro.
Il vient de bonne heure en France et y pratique le ballon libre à bord d'un minuscule sphérique ; puis il s'oriente résolument dans la voie de la dirigeabilité aérienne. C'est là qu'il va donner la mesure de sa ténacité incroyable.
Ses deux premiers dirigeables expérimentés au Jardin d'Acclimatation se plient en deux et s'affaissent sur les arbres. Qu'importe, avec son N° 4, on voit Santos-Dumont juché dans les airs sur une simple selle de bicyclette. Le N° 5 le mène un jour dans les jardins du Trocadéro, puis sur les arbres du parc Rothschild. Un mois après, une fuite d'hydrogène l'oblige à se poser boulevard Delessert ; son ballon n'est plus qu'une épave, mais Santos-Dumont est indemne.
Le 19 octobre 1901, avec son aéronef N° 6, il remporte le prix Deutsch de la Meurthe (100.000 francs-or) qu'il abandonne le soir-même aux pauvres de Paris, en effectuant le parcours du parc de l'Aéro-Club de Saint-Cloud à la Tour Eiffel et retour en 30 minutes, premier voyage de dirigeable sur un circuit désigné à l'avance et dans un temps déterminé.
Ces démonstrations publiques ont acquis à Santos-Dumont une incroyable popularité. Celle-ci s'accroît de plus belle quand, à bord de son N° 9, minuscule machine de 261 mc, propulsée par un moteur de 3 CV, il se rend tranquillement un beau matin, après avoir guideropé tout au long de l'avenue du Bois, prendre son café à son domicile, à l'angle des Champs-Elysées et de la rue Washington, entrant par la fenêtre, après avoir amarré sa balladeuse aérienne et repartant aussi tranquillement après s'être restauré.
À partir de 1906, Santos-Dumont abandonnant le dirigeable, s'attaque au problème du plus lourd que l'air, domaine entièrement nouveau, où il réussit avec le même bonheur. Il est en effet, le premier en Europe à prouver en expériences contrôlées, avec un appareil tout différent de celui des Wright, la possibilité du vol mécanique.
Il effectue en juillet 1906 ses premiers essais. À bord du biplan cellulaire 14 bis pourvu d'un moteur Antoinette, il réussit à Bagatelle des vols, dont l'un de 200 mètres en ligne droite effectué le 12 novembre 1906 devant la commission scientifique de l'Aéro-Club de France et en présence d'une foule énorme.
Après une période de recueillement, il reprend en 1908 de sensationnelles expériences avec sa « Demoiselle », la première de toutes les avionnettes à l'armature de bambou, d'une incroyable légèreté.
Santos-Dumont avait reçu en 1901 la grande médaille d'or de l'Aéro-Club de France.
En 1909, l'Aéro-Club de France lui avait décerné son brevet de pilote aviateur, le N° 12.
Telle fut la carrière aéronautique étonnamment remplie de ce grand pionnier qui s'est éteint le 24 juillet 1932 en sa terre natale.
On lui a reproché d'être peu scientifique, mais son courage, son désintéressement et ses innombrables démonstrations publiques ont suscité des vocations nombreuses et déclenché un mouvement irrésistible qui ne devait pas s'arrêter.
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