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LÉON MOLON, né à Arras le 12 janvier 1881, tout en poursuivant ses études secondaires, se sent irrésistiblement attiré vers la mécanique. Il a à peine 14 ans quand ses parents lui offrent sa première voiture, une Léon Bollée.
Transplanté au Havre, qu'il ne devait plus quitter, Molon, tout en représentant la maison de chaussures paternelle, ce qui lui donne l'occasion de courir par les routes, s'aligne dans maintes compétitions automobiles, remportant de nombreux trophées, de 1902 où à Deauville il gagne sa première course sur Darracq, jusqu'en 1913 où, au Grand Prix de l'Automobile-Club, il dépanne la Delage de Bablot et la mène à la victoire.
Ce sportif forcené se doublait d'un mécanicien hors pair. Tout ce qu'il fallait en somme pour se laisser tenter par l'aviation naissante et y réussir.
Vers 1907-1908, ses affaires l'appelant fréquemment à Paris, Léon Molon, avant de vaquer à ses rendez-vous, se levait avant l'aube et courait se mêler à la petite troupe des fanatiques d'Issy-les-Moulineaux, autour des aéros de Ferber, de Gastambide et Mangin, de Voisin, et de Blériot.
Le spectateur passionné devient bientôt l'ami du futur triomphateur de la Manche, et, au lendemain de l'exploit du 25 juillet 1909, lui passe - le premier de tous - commande d'un monoplan du célèbre type XI à moteur Anzani 25 CV.
Après quelques séances consacrées à l'apprentissage d'homme-oiseau, le monoplan démonté prenait le chemin de Berlin-Johannistal où Molon se classait second en vitesse et troisième en totalisation derrière Latham et Blériot, en septembre 1909.
De là, formant équipe avec Delagrange et Le Blon (qui tous deux devaient se tuer quelques mois après), Molon passe en Angleterre, où il se trouve être le premier Français à avoir décollé, participe avec succès aux meetings de Doncaster et de Blackpool, puis au meeting d'Anvers.
Rentré en France, il apprend qu'il ne peut plus voler, car on a entre-temps créé le diplôme de pilote. Molon s'empresse en janvier 1910 de passer les épreuves et prend dans la liste des brevetés le No 25 avec quelque retard dans la chronologie.
Fidèle à son Blériot-Anzani, Léon Molon prend part à tous les grands meetings de l'époque, malgré le handicap de sa faible puissance motrice que surclassent les fougueux 50 CV Gnome.
Après quoi, Molon se retire des compétitions, ses affaires le retenant au Havre où, depuis l'avant-guerre, il dirige l'un des principaux garages de cette grande cité. Il n'en continue pas moins à voler pour son agrément et la vulgarisation d'un sport dont il demeure un adepte passionné.
Léon Molon est décédé en juillet 1952. Il était officier de la Légion d'Honneur.
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