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Émile LADOUGNE né à Agen le 6 juillet 1881, féru des sports et de mécanique dès son adolescence, va demander au vélo, puis au tricycle à moteur et enfin à l'auto, l'expérience et les moyens d'aborder l'aviation.
En 1907, il entre en rapport avec le constructeur Goupy qui très empiriquement vient d'établir un grand triplan, peu docile à prendre son essor. Ladougne, technicien né, voit qu'il n'y a rien à tirer de cet appareil. Dans un petit coin de hangar qu'on lui a concédé, il édifie alors de toutes pièces un biplan entièrement nouveau en empruntant un fuselage et un atterrisseur à son ami Blériot. La voilure révolutionnaire pour l'époque est à ailes décalées, afin d'augmenter l'envergure relative.
Comme tout ce qui devait sortir des mains de cet homme habile, la machine envoyée à Buc en 1908, décolle au premier essai. L'adjonction d'ailerons de bout d'ailes et de queue conjuguée pour la stabilité longitudinale et transversale assurent à l'appareil une sécurité et une maniabilité exceptionnelles ; Ladougne en fait ce qu'il veut, jusqu'à pouvoir presque l'immobiliser en plein vol.
À Juvisy, où vient s'installer l'école Goupy, à la Grande Semaine de Champagne de 1910 où il bat le record mondial de vitesse avec passager, au meeting de la Baie de la Seine, en Angleterre à Doncaster et en Russie à Gatchina, Ladougne fait acclamer sa maîtrise que le brevet N° 81 vient tardivement ratifier.
En 1912, Ladougne s'étant séparé de Goupy, construit tout seul une aviette qui réussit à décoller, bientôt suivie d'un monoplan étudié spécialement pour la vitesse et l'altitude « La Colombe ». Le grand concours militaire italien de 1913 vient couronner les efforts du modeste avionneur, car les deux e Colombes » engagées sont les seuls appareils classés sur un lot de 32 concurrents.
Puis c'est la mobilisation. Après avoir fait partie de l'escadrille du Camp Retranché de Paris, Ladougne effectue à la BI 18 puis à la BI 30, maintes reconnaissances et réglages de tir avant d'être appelé comme chef du pilotage à cette immense fabrique d'élèves que fut l'école d'Ambérieu.
La paix revenue, Émile Ladougne dirige à Neuilly une maison de pneumatiques, après avoir, dans une carrière admirablement remplie, accumulé près de cinq mille heures de vol.
Émile Ladougne est décédé le 26 janvier 1953.
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