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René LABOUCHERE, né à Paris le 13 février 1890, fait des études jusqu'au baccalauréat.
Cousin du célèbre Hubert Latham et s'occupant de la mise au point des moteurs « Antoinette », il a, un jour du printemps de 1909, la joie d'être le premier passager de Latham sur la prodigieuse distance de 200 mètres et à la hauteur de 5 à 6 mètres au-dessus du terrain de Mourmelon.
Son avenir est décidé et tandis qu'il suit Latham dans tous ses déplacements, il fait son apprentissage d'aviateur et obtient le 10 juin 1910 son brevet de pilote, le 86 délivré par l'AéroClub de France.
Au meeting de Bétheny de 1910, il inscrit son nom sur la liste des records du monde de distance et de durée en circuit fermé avec 360 km parcourus en 4 h 37.
René Labouchère subit ensuite le coup du sort comme à peu près tous les aviateurs d'avant-garde ; dans un essai d'avion, à Mourmelon, il fait une chute grave et se brise la jambe. À peine rétabli, il entreprend la mise au point du « Morane », jusqu'au moment où il est appelé à faire son service militaire. Affecté comme pilote aviateur pour faire les essais d'avions nouveaux, il ne quitte Chalais-Meudon qu'à la déclaration de guerre.
Mobilisé le 2 août 1914, René Labouchère occupe successivement les postes de pilote à l'escadrille D.O. 14, au service de l'aéronautique, et à l'escadrille de bombardement de nuit C.A.P. 115.
Démobilisé, René Labouchère ne pouvait faire autrement que suivre le mouvement aéronautique vers le transport en commun. Il prend la direction du service de navigation de la Cie des grands express aériens (ensuite Air-Union). Il accomplit 250 voyages Paris-Londres ou Londres-Paris, 50 voyages Paris-Lausanne dont il crée la ligne disparue depuis et remplacée par Paris-Lyon et Paris-Genève. C'est lui qui inaugure le premier voyage commercial de nuit Paris-Londres et retour le 9 juin 1922.
Au cours de ces voyages, il fait l'essai et la mise au point d'un certain nombre d'instruments de bord et fait imposer en 1922 le « contrôleur de vol », appareil permettant le pilotage des avions dans le brouillard et dont chaque avion est maintenant muni.
Il avait éprouvé une telle angoisse, un jour qu'il volait dans les nuages, avec douze passagers à bord, que réchappé d'un accident qui aurait pu être très grave, il avait mis tout en oeuvre, pour que pareil fait ne se renouvelât pas.
René Labouchère quitte en 1923 l'aviation de transport et occupe les fonctions de chef pilote et directeur des essais à Méaulte chez Potez. Il y effectue particulièrement la mise au point de tous les avions de raid de la firme.
Blessé une seconde fois le 8 juillet 1927, dans une chute d'avion à l'aérodrome de Tours, il est immobilisé durant deux mois. À la reprise de son travail, il vole presque chaque jour à bord d'avions qu'il étudie, qu'il perfectionne ; il prend part également à de nombreux meetings de propagande en France et à l'étranger.
Durant les 30 années de son activité qu'il a dédiées à l'aviation, René Labouchère a piloté mille types d'avions français et étrangers, totalisant plusieurs milliers d'heures de vol. Son activité ne s'interrompt qu'en 1940 en raison des circonstances.
En dehors de son brevet de pilote aviateur, il est titulaire du brevet de pilote de ballon N° 196, de pilote de transport public (avions et hydravions) et de navigateur aérien.
Médaillé militaire, croix de guerre 1914-1918, René Labouchère est officier de la Légion d'Honneur. Il a reçu enfin la médaille de l'Aéronautique bien méritée par sa magnifique carrière.
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