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Né à Paris le 10 janvier 1883, d'une riche famille d'armateurs havrais, Hubert Latham reçoit en Angleterre une éducation qui lui inspirera un goût passionné des sports et aussi ce « flegme » imperturbable par quoi les foules, dont il deviendra le favori, resteront béates d'admiration.
Il prend goût à la navigation aérienne en compagnie de son cousin l'aéronaute Jacques Faure, réalisant en ballon libre l'exploit peu banal de relier Londres à Paris en se jouant des courants aériens, traversant de nuit cette Manche qui, peu d'années après, devait lui être hostile.
Après s'être adonné avec succès au yachting automobile, il se voue, dès 1909, avec passion à l'aviation naissante. Les formes pures et élégantes du monoplan « Antoinette » le séduisent : il s'initie seul à son pilotage, s'affirmant d'emblée aviateur fin et audacieux. En 1909, il se voit attribuer le brevet de pilote sous le N° 9, mais ce n'est là que banale formalité, car il a déjà montré sa maîtrise en portant à plus d'une heure le record de durée.
Il a aussi, auparavant, tenté de traverser la Manche. Sur les falaises avoisinant Calais, deux compétiteurs également ardents sont là, guettant patiemment l'embellie favorable : Latham et Blériot. Latham ose le premier et, le 19 juillet 1909, le bel oiseau blanc s'envole des falaises de Sangatte. Las ! à mi-chemin, le moteur cale brusquement. C'est le bain forcé, irrémédiable...
Huit jours après, nouvelle tentative, nouvel échec, cette fois à quatre encâblures à peine des côtes britanniques. Entre temps, d'ailleurs, Blériot a triomphé.
Mais la revanche est là, toute proche. Le premier meeting de Reims la lui fournit : il en est le grand triomphateur, battant les records de distance et de hauteur, luttant seul contre la bourrasque quand les autres oiseaux mécaniques restent blottis au nid.
Peut-être, si la destinée l'eut voulu, Latham très adroit tireur, fut-il devenu un autre Fonck. En 1910, il prend contact avec l'aviation militaire en participant comme sapeur aviateur, aux manoeuvres de Picardie.
L'année suivante, il est repris par son ancienne passion : la chasse aux fauves, qui l'a déjà conduit en Abyssinie. Il entreprend une randonnée au Congo, délaissant, très momentanément, l'aviation. L'expédition se révèle fructueuse ; elle va toucher à sa fin et Latham songe déjà à ses chers « aéros » qu'il va retrouver quand, au cours d'une ultime battue, le 7 juin 1912, il est chargé et tué par un buffle furieux.
La courte, mais étincelante carrière d'Hubert Latham demeure pour la jeunesse éprise d'action, un des plus beaux exemples d'intrépidité réfléchie jointe à une volonté indomptable.
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