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Louis PAULHAN   -   Brevet n° 10

Paulhan Louis

LOUIS PAULHAN, qui est né le 19 juillet 1883, à Pézénas (Hérault), fait ses études pour entrer dans la Marine, mais il est irrésistiblement attiré vers une autre voie dès qu'il prend contact avec l'aviation à peine naissante durant son service militaire à Chalais-Meudon, où le capitaine Ferber, frappé de son esprit ingénieux et inventif, se l'adjoint pour le seconder dans ses expériences de planeurs.

Il construit plusieurs modèles réduits inspirés des types Chanute et Lengley ; leur parfaite réussite lui donne l'idée, après sa libération et après avoir accompli comme mécanicien tous les essais du dirigeable « Ville de Paris », de fonder une maison de jouets d'aviation.

Ses productions, plusieurs fois primées aux concours de modèles réduits, lui valent en 1908, de remporter le premier prix qui n'est autre qu'un planeur « Voisin » en vraie grandeur cette fois, auquel une société bien vite constituée, fournit moteur et propulseur.

Après plusieurs essais en public à Bar-sur-Aube, Paulhan s'installe à Issy-les-Moulineaux avec « Octavie », tel est le nom de son biplan, où il parachève son apprentissage. L'Aéro-Club de France lui attribue son brevet de pilote, sous le N°10. Le premier meeting de Reims en 1909, à la faveur duquel les meilleurs de nos premiers pilotes se révèlent au grand public, consacre sa maîtrise par l'attribution des records de durée avec 2 h 43 et de distance en circuit fermé avec 134 km. Il achève sa première année de pilotage en enlevant à Blackpool la Coupe Michelin. Simple préface d'un brillant palmarès dont les plus belles pages portent la date de 1910.

Louis Paulhan est devenu le pilote attitré d'Henry Farman dont il porte la renommée jusqu'en Amérique. En janvier 1910, au meeting de Los Angeles, il stupéfie par ses prouesses les foules yankees. Une grande rivalité sportive l'oppose à Glenn Curtiss qui monte un appareil plus vite que le sien. Pourtant, Paulhan remporte de haute lutte sept des plus belles épreuves.

A peine rentré en France, Paulhan décide de prouver par des exemples frappants l'usage pratique que l'on peut attendre de l'avion en réalisant des voyages aériens au-dessus de la campagne, sans préparation particulière, en vrai touriste. Les 18 et 19 avril, il se rend en deux étapes d'Orléans au camp de Châlons, soit une distance de 250 km parcourus en 3 h 48 de vol. C'est la plus grande liaison de ville à ville qu'on avait alors réalisée.

C'est aussi un excellent entraînement au raid fameux qui, dix jours plus tard, devait porter Paulhan à l'apogée de la gloire. Le journal « Daily Mail » avait fondé un prix de 250.000 francs a décerner au premier pilote qui effectuerait le parcours Londres-Manchester, soit environ 300 km en moins de 24 heures et sans plus de 2 escales. L'Anglais Graham White qui monte, lui aussi, un « Farman » est le grand favori de l'épreuve. Le 27 avril 1910, l'un et l'autre s'envolent à la tombée du vent en fin d'après-midi, à une heure d'intervalle.

Lutte épique ! L'itinéraire suivait sensiblement la voie ferrée du North Western Railway et du train spécial mis par la compagnie à la disposition des supporters. Farman et Mme Paulhan suivent anxieux la course crépusculaire du biplan. A court d'essence, Paulhan doit se poser dans les ténèbres à Lighfield à 20 h 10, cependant que son concurrent n'accomplit qu'un trajet moitié moindre. Bien que parti en pleine nuit le lendemain à 2 h 50, Graham White ne peut rattraper Paulhan qui se pose en vainqueur aux portes de Manchester, douze heures après son départ de Londres.

Acclamé des foules, comblé par la gloire jusqu'à la fin de 1912, Louis Paulhan devient constructeur de plusieurs prototypes et crée à Juan-les-Pins la première école d'hydraviation.

La guerre 1914-1918 survenue, il fait son devoir au front d'où il rentre avec une croix de guerre munie de plusieurs palmes.

Durant la seconde guerre mondiale, il construit comme sous-traitant des avions de chasse « Dewoitine ».

Il a été promu commandeur de la Légion d'Honneur en 1936.

Son fils René Paulhan a repris le flambeau et est devenu un grand pilote d'essais que la mort a enlevé le 10 mai 1937 à Villacoublay.

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