Homme politique français. D'abord sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil et aux Affaires étrangères, chargé des Affaires étrangères, du 18 décembre 1932 au 30 janvier 1933, ce montagnard, né à Grenoble, dans l'Isère, le 20 novembre 1895, s'illustre surtout comme ministre de l'Air, du 31 janvier 1933 au 8 février 1934, puis du 4 juin 1936 au 17 janvier 1938. Non seulement il réorganise et modernise l'armée de l'Air, mais il nationalise l'industrie aéronautique et crée l'aviation populaire, sur le modèle d'ailleurs imaginé par Jean Mermoz et le colonel de La Rocque. Par la suite, du 18 janvier au 9 avril 1938, il se verra confier le portefeuille de ministre du Commerce, dans les cabinets Chautemps et Blum. Ce radical-socialiste, agrégé de droit, entre à la Chambre en 1928 et participe vite - et activement - aux travaux des commissions de l'aéronautique et des Affaires étrangères. Son excellente connaissance du dossier aérien lui vaut de décrocher le portefeuille de l'Air dans le premier cabinet Daladier. Quoique jeune encore, à peine cinq ans, et désormais distincte de l' aéronautique navale, l'armée de l'air franchit une nouvelle étape de sa croissance grâce à plusieurs décisions de Cot, qui forment une véritable doctrine : le ministre réussit à maintenir l'aviation dite de coopération au sein de l'armée de l'air et conforte l'équilibre entre les formations de bombardement et de chasse. Ses réformes touchent également le ministère et l'état-major, avec la création de la Direction du matériel aérien militaire et du Service central des travaux et installations. Conscient du vieillissement de la flotte militaire, il lance le « plan I », afin de procéder au remplacement des appareils périmés par 1 010 avions modernes. La chute du second gouvernement Daladier contrarie ce changement, même si le général Denain, successeur de Cot, en respecte l'esprit.
Revenu au pouvoir avec l'avènement du Front populaire, Pierre Cot, partisan de l'intervention française en Espagne, fait livrer discrètement plus de 150 avions aux républicains. Cette préoccupation de la montée du totalitarisme et du réarmement allemand le conduit à accentuer la réforme de l'armée française : il crée deux corps aériens et les commandements régionaux de l'air ; l'ensemble des responsabilités techniques liées aux avions de l'aéronavale relève désormais du contrôle de l'air. Par ailleurs, Cot met en place le « plan II » pour l'acquisition de 1 500 appareils. Parmi les autres mesures d'importance prises à l'époque, on retiendra le rajeunissement de l'encadrement supérieur et le développement de l'aviation légère, destinée à la défense territoriale de la métropole et de l'Afrique du Nord. Enfin, l'école supérieure de guerre aérienne reçoit sa première promotion. Malgré son ambition réaliste, le « plan II » va souffrir des grèves à répétition, de l'insuffisance des budgets et des effets secondaires de la nationalisation des trois quarts de l'industrie aéronautique, qui ralentit l'effort de construction. De son côté, l'aviation populaire connaît un réel succès, ne serait-ce qu'en raison de l'abaissement du coût de l'heure de vol, tandis que les écoles primaires dispensent l'instruction théorique du vol à voile. De plus, dans les aéro-clubs, l'État fournit carburant et instructeurs à des sections spécial avions, ce qui permettra de former 3 500 pilotes en moins de deux ans. Nommé ministre du Commerce dans les cabinets Chautemps et Blum en 1938, Cot, hostile aux accords de Munich, quitte la France pour les États-Unis en 1940. Il devait retrouver son siège de député à la Libération et s'éteindre à Coise, Chambéry, le 21 août 1977. Il est inhumé au lieu-dit La Curiaz, à Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier (Savoie).