Dans un circuit fermé constitué de deux conducteurs de nature différente, il circule un courant lorsqu'on maintient entre les deux jonctions une différence de température.
Ce phénomène est en relation avec les trois effets thermoélectriques dans les métaux :
Il est utilisé pour la réalisation de sondes thermométriques très précises. La force électromotrice qui apparaît dans le circuit dépend de la nature des deux conducteurs et des températures des deux jonctions: celles-ci sont appelées respectivement :
Le thermocouple le plus précis est constitué de platine et d'un alliage platine + 10% de rhodium (couple Le Chatelier); la sensibilité est de l'ordre de 10 microvolts par degré. D'autres couples métalliques fournissent jusqu'à 70 microvolts par degré, mais les jonctions entre des corps tels que tellure ou bismuth, ainsi que les couples formés de cristaux de germanium dopés n et p, délivrent des forces électromotrices beaucoup plus considérables; ils sont toutefois difficilement manipulables. Le thermocouple le plus réfractaire (utilisable jusqu'à 2 800 °C) est formé de tungstène et d'un alliage de tungstène et de 26% de rhénium. Dans le domaine cryogénique, on peut atteindre 1 K (environ) avec certains couples, formés, par exemple, d'alliages or-cobalt
En 1822-1823, Thomas Seebeck décrit, dans un mémoire à l'Académie des sciences de Prusse, un phénomène qui correspond bien à la découverte du courant thermoélectrique se produisant dans un circuit fermé, formé de conducteurs différents et dont les jonctions sont à des températures différentes. L'explication par Seebeck de ce phénomène est erronée, mais les classements de matériaux qu'il a établis en fonction de ce que, actuellement, on nomme le pouvoir thermoélectrique sont tout à fait corrects. Seebeck ne manque pas de noter le phénomène provoqué par une différence de température le long d'un conducteur homogène; ce phénomène sera redécouvert trente ans plus tard par William Thomson. Vers 1834, Jean Charles Athanase Peltier publie dans les Annales de physique et chimie un article sur les anomalies de température observées aux jonctions de conducteurs de nature différente. Les expériences de Peltier sont confirmées, en 1838, par Antoine-César Becquerel et surtout Heinrich Lenz, mais les explications de Peltier concernant le phénomène découvert sont incorrectes. Il faut attendre 1857 pour avoir, avec Thomson, une vue d'ensemble convenable des trois effets thermoélectriques (effet Peltier, effet Seebeck et effet Thomson) et une formulation encore admise aujourd'hui. Le calcul des propriétés des circuits thermoélectriques a été, pour la première fois, effectué d'une manière satisfaisante par E. Altenkirch en 1909.
Les thermocouples il y a un siècle et plus
Lorsque deux fils composés de métaux différents sont raccordés à leurs extrémités et que l'une d'elles est chauffée, il se produit une circulation de courant continu dans le circuit. C'est l'effet Thermoélectrique.
Circuit coupé et en chauffant la jonction des deux métaux différents A et B, une tension eAB apparaît ; elle est fonction de la température de la jonction et de la composition des deux métaux.
Tous les métaux dissemblables présentent cet effet.
Type | Métal A (+) | Métal B (-) | Limites théoriques | Coef. Seebeck α (µV/°C) à T°C | Erreur standard | Erreur Mini |
---|---|---|---|---|---|---|
B | Platine 30% Rhodium | Platine 6% Rhodium | 0 à 1820°C | 5,96 µv à 600°C | 0,5% | 0,25% |
E | Nickel 10% Chrome | Constantan | -270 à 1000°C | 58,67 µV à 0°C | 1,7% à 0,5% | 1% à 0,4% |
J | Fer | Constantan | -210 à 1200°C | 50,38 µV à 0°C | 2,2% à 0,75% | 1,1% à 0,4% |
K | Chromel | Alumel | -270 à 1372°C | 39,45 µV à 0°C | 2,2% à 0,75% | 1,1% à 0,2% |
N | Nicrosil | Nisil | -270 à 1300°C | 25,93 µV à 0°C | 2,2% à 0,75% | 1,1% à 0,4% |
R | Platine 13% Rhodium | Platine | -50 à 1768°C | 11,36 µV à 600°C | 1,5% à 0,25% | 0,6% à 0,1% |
S | Platine 10% Rhodium | Platine | -50 à 1768°C | 10,21 µV à 600°C | 1,5% à 0,25% | 0,6% à 0,1% |
T | Cuivre | Constantan | -270 à 400°C | 38,75 µV à 0°C | 1% à 0,75% | 0,5% à 0,4% |
Les métaux et les alliages utilisés, aux caractéristiques éprouvées, sont normalisés au niveau international, en ce qui concerne les matériaux, les courbes de transfert, les symboles, les tolérances et les codes de couleur suivant des normes :
Vu les prix demandés par le site AFNOR, (Normes en ligne) pour les tables de référence, ou sur le site IEC pour la norme CEI 60584-1, je ne me suis pas procuré ces normes.
On peut trouver gratuitement les tables de référence ITS-90 (International Temperature Standard) pour les principaux types de thermocouples sur le site NIST ITS-90 Thermocouple databases.
Type | Couleurs CEI 584-3 (+ / -) |
Couleurs NF C 42-323 1985 (+ / -) |
Plages utilisation |
Tolérances NF EN 60-584 Classe 1 |
Tolérances NF EN 60-584 Classe 2 |
---|---|---|---|---|---|
B | Gris / Blanc | Jaune / Gris | +600 à +1700°C | - | ±0.0025.Θ de 600 à +1700°C |
E | Violet / Blanc | Jaune / Orange | -40 à +900°C | ±1.5°C de -40 à +375°C ±0.0004.Θ de 375 à 800°C |
±2.5°C de -40 à +333°C ±0.0075.Θ de 333 à 900°C |
J | Noir / Blanc | Jaune / Noir | -40 à +750°C | ±1.5°C de -40 à +375°C ±0.004.Θ de 375 à 750°C |
±2.5°C de -40 à +333°C ±0.0075.Θ de 333 à 750°C |
K | Vert / Blanc | Jaune / Violet | -40 à +1200°C | ±1.5°C de -40 à +375°C ±0.004.Θ de 375 à 1000°C |
±2.5°C de -40 à +333°C ±0.0075.Θ de 333 à 1200°C |
N | Rose / Blanc | - | -40 à +1200°C | ±1.5°C de -40 à +375°C ±0.004.Θ de 375 à 1000°C |
±2.5°C de -40 à +333°C ±0.0075.Θ de 333 à 1000°C |
R | Orange / Blanc | Jaune / Vert | 0 à +1600°C | ±1.0°C de 0 à +1100°C ±1+0.003.(Θ-1100) de 1100 à 1600°C |
±1.5°C de 0 à +600°C ±0.0025.Θ de 600 à 1600°C |
S | Orange / Blanc | Jaune / Vert | 0 à +1600°C | ±1.0°C de 0 à +1100°C ±1+0.003.(Θ-1100) de 1100 à 1600°C |
±1.5°C de 0 à +600°C ±0.0025.Θ de 600 à 1600°C |
T | Brun / Blanc | Jaune / Bleu | -40 à +350°C | ±0.5°C de -40 à +125°C ±0.004.Θ de 125 à 350°C |
±1.0°C de -40 à +133°C ±0.0075.Θ de 133 à 350°C |
Il existe d'autres types de thermocouples, comme ceux à base de Tungstène (W) allié avec du Rhénium (Re) pour le rendre un peu plus malléable. Ils sont utilisés pour les très hautes températures dans le vide ou en atmosphère inerte. Ce sont les type C (W-5%Re/W-26%Re), type D (W-3%Re/W-25%Re) et type G (W/W-26%Re).
Pour de petits changements de température, la variation de tension est proportionnelle à la variation de température : ΔeAB = ΔαT - α est appelé: coefficient de Seebeck.
Un des thermocouples le plus utilisé est le Chromel-Alumel ou Thermocouple de Type K. Il possède une plage de mesure étendue (-100 à + 1370 °C), une force électromotrice importante (41310 µV à 1000 °C avec soudure froide à 0°C) et une courbe que l'on sait très bien linéariser pour obtenir sur toute l'étendue de mesure des précisions meilleures que 0,2%.
MÀJ : 2 décembre 2024
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