Rares élus parmi plus de 1100 candidats : 65 garçons de 14 à 16 ans sont entrés récemment pour trois ans au centre d'instruction d'Air France, à Vilgénis. Ils y ont naturellement rencontré les élèves des années précédentes et ce sont donc deux cents jeunes gens qui travaillent maintenant dans cette école modèle d'apprentissage avant d'approcher les avions dont ils rêvent depuis leur enfance.
École modèle par sa situation d'abord. Installée sur le territoire de Massy, au centre d'un parc de 70 hectares, elle permet aux élèves d'être au contact régénérateur de la nature dès leur sortie d'étude. Les directeurs, MM. Rattier et Cassou, nous montrent les terrains de sport (football, volley-ball, basket, etc.), la piscine et la salle de gymnastique où se pratiquent aussi le judo et l'escrime. Ils expliquent aussitôt :
Les mécaniciens et les radios sont appelés à travailler sous des climats très différents et souvent durs. Ils ont besoin d'une constitution robuste. Nous ne prenons - après visite médicale - que des garçons sains, mais nous améliorons encore leur condition physique, et l'emploi du temps leur réserve chaque jour une heure pour le sport le matin et une autre le soir.
Le régime de l'école est l'internat, du lundi matin au samedi midi ou au samedi soir, selon les années, et les garçons sont logés en dortoirs ou en chambres de trois dans des chalets. Ils sont venus, après déjeuner, s'étendre un instant et réviser leurs cours lorsqu'une sonnette électrique retentit et annonce la reprise der exercices pratiques ou de l'instruction générale.
Nos élèves nous arrivent avec une formation du niveau du certificat d'études primaires. Français, histoire, géographie, mathématiques, voire éducation civique, législation et anglais font donc partie de notre enseignement pendant les trois années de formation. Des travaux pratiques nous permettent cependant de diriger rapidement chacun vers la mécanique ou la radio selon ses désirs et ses aptitudes. Les « forts en maths » sont électriciens et les bons ajusteurs mécaniciens. Cette formation technique est évidemment très poussée dans chaque spécialisation.
Voici un premier atelier qui est un musée. Des assemblages de difficulté croissante garnissent les mors. Ce sont les meilleures compositions des précédents élèves.
Les jeunes de 1951 en sont encore à limer un morceau de métal strié. À apprendre plutôt à limer « bien à plat ». Lentement, avec application, ils répètent inlassablement le même geste chaque jour pendant une heure. Dans six semaines, ils auront obtenu un parallélépipède parfait à 3/100e de millimètre près. Ils passeront alors à la confection de ces assemblages comprenant des angles de plus en plus aigus, puis des queues d'aronde, des lignes courbes et des évidements.
Ils feront aussi suffisamment de dessin industriel pour savoir « lire » les planches qu'ils auront sous les yeux plus tard. Ils seront mûrs alors pour aborder sur de véritables moteurs et d'authentiques circuits hydrauliques ou électriques.
Robert SAVREUX
Légende de la photo : Avant de travailler sur ce moteur (merveille de précision), l'apprenti mécanicien aura dû faire ses preuves de bon ajusteur.
MÀJ : 2 décembre 2024
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