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Né à Brunoy (Seine) le 25 août 1881, Émile AUBRUN est ingénieur chimiste lorsqu'il est attiré par l'aviation naissante.
Sportif accompli, son apprentissage sur Blériot est rapide. À sa sixième leçon il reçoit, le 6 janvier 1910, le brevet n° 21 de l'Aéro-Club de France.
Titulaire du brevet N° 1 délivré par l'Aéro-Club d'Argentine le 20 avril 1910, c'est à Buenos-Aires qu'il fait ses premières armes en public et y remporte tous les prix (décollage, vitesse, altitude, totalisation des départs). Rentré en France en mai 1910, il participe aux meetings d'Angers, de Reims où il bat le record de durée et de distance (137 km) avec passager.
Mais la plus belle performance d'Émile Aubrun est sans conteste sa course du Circuit de l'Est, grande épreuve organisée par « Le Matin » sur 5 étapes. Luttant aile à aile avec le pilote officiel de Blériot, Alfred Leblanc, Aubrun défend âprement sa chance, manquant abandonner dans l'étape Nancy-Mézières, sa carte ayant été arrachée par un orage de grêle, remporte la plus dure étape Mézières-Douai par un vent de tempête, et termine brillant second au classement général.
Il se classe en tête du prix du « Daily Mail » : distance parcourue entre le 14 août 1909 et le 14 août 1910. Il est encore lauréat aux meetings de la Baie de la Seine, de Bordeaux, de Milan e en Amérique à celui de Belmont-Park où il gagne le cross-country et les épreuves de vitesse.
En 1911, Émile Aubrun devient le collaborateur du grand constructeur Deperdussin qui lui confie la direction sportive de ses établissements. C'est une période d'intense préparation aux grandes courses internationales où les célèbres monoplans s'assurent la suprématie de la vitesse, cependant qu'à Reims, sur l'aérodrome de la Champagne, que Deperdussin vient d'acheter sur ses conseils, Aubrun organise une école de pilotage où, sur 40 appareils-école, plus de 300 élèves sont formés en 18 mois.
Aubrun continue d'ailleurs à montrer l'exemple. À Nîmes, à Cherbourg, où le premier, il procède à des expériences de visées sous-marines, aux grandes manoeuvres de 1911, où il sert sous le commandement du jeune lieutenant de Goys, à Neers où une panne sèche l'oblige à se poser d'urgence sur l'aérodrome, tandis que la foule inconsciente l'envahit de toutes parts, applaudissant au joli « vol plané ». Aubrun cabre, traverse le terrain au ras des têtes et va, à la limite, s'effondrer en perte de vitesse.
En 1914, Aubrun part en escadrille et en fin d'année, il est affecté au contrôle des fabrications et des réparations. Nommé adjudant, puis sous-lieutenant, il est mis en sursis d'appel comme directeur technique des Anciens Etablissements Dufaux-Aviation.
Titulaire de la médaille de l'Aéronautique, il a reçu, en outre, les grandes médailles d'or : de la Ville de Paris, de l'Aéro-Club de France, de la Ligue Aéronautique de France, du Touring-Club de France et de l'Aéronautique de l'Amérique du Sud. Chevalier de la Légion d'Honneur depuis 1910, Emile Aubrun a été promu officier le 14 juillet 1961.
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