Le domaine de Vilgénis s'étendait jusqu'à la Bièvre ; il était traversé par un chemin communal. Le 14 novembre 1852, trois semaines avant la proclamation de l'Empire, le Conseil Municipal était saisi d'une demande du Prince Jérôme, tendant à l'acquisition du chemin coupant sa propriété.
Les Conseillers Municipaux devinant derrière le désir un ordre, acceptent le principe, mais veulent au moins tirer le meilleur parti de la vente.
Voici leur délibération :
« Vu que les écoles de Massy sont en mauvais état et déclarées par la délégation cantonale de Longjumeau insuffisantes et insalubres, que la Commune est par là menacée de les voir fermer et d'être privée par là de ces asiles nécessaires à l'enfance... Le Conseil émet le vœu que Sa Grandeur, usant de la générosité, se charge en échange de ce chemin de la construction de nouvelles écoles pour les filles et les garçons, sans oser appliquer cette demande à l'indemnité du chemin que la commune concède. »
Le Prince Jérôme propose alors 6 000 francs !...
Le 3 juillet 1853 nouvelle délibération du Conseil :
« Considérant que ce n'est que par égard pour ce Grand Prince qu'il a donné suite à cette affaire du chemin d'Amblainvilliers ; considérant que l'ancien propriétaire du château de Vilgénis, feu M. Delorme, a autrefois offert une indemnité que l'on peut évaluer à au moins 25 000 francs pour l'acquisition dudit Chemin, sans que le Conseil ait même répondu à sa proposition... Après avoir mûrement délibéré, le Conseil à l'unanimité, décide que pour la cession du Chemin dit d'Amblainvilliers à S.A.I. le Prince Jérôme, il s'en tient à la délibération qu'il a déjà prise à cet égard... »
Intervient alors une pression officielle. Le 20 novembre 1853, le Conseil est invité par le Sous-préfet à revenir sur sa délibération - Refus.
Le 28 novembre de la même année, le Sous-préfet Labrousse vient de Corbeil, présider lui-même la séance extraordinaire du Conseil convoqué à l'effet de « délibérer sur la proposition faite par S.A.I. le Prince Jérôme ».
Le Prince propose 4 722 francs 80 centimes pour une superficie de 34 ares 19 centiares, ce qui représente la valeur des meilleures terres du pays ; il est prêt en outre à payer à la Commune comme soulte, et à titre de convenance, une somme égale à celle qui précède, ce qui fait un total de 9 445 francs 60 centimes.
Le Conseil, devant le Sous-préfet, prend la délibération suivante :
« Considérant qu'il ne saurait trop faire pour rester dans les bonnes grâces d'un Prince, si bien disposé pour la Commune, est d'avis qu'il y a lieu d'accepter les offres de S.A.I. et en conséquence de lui concéder le chemin dont il s'agit moyennant la somme de 9 445 francs 60 centimes ».
Le procès-verbal, transcrit sur le registre du Conseil, par une main étrangère, ne parle pas d'unanimité !
Dans la suite le projet d'école traîne.
Le 5 décembre 1854, les conseillers pour protester contre le devis «mesquin» de la Sous-préfecture, donnent leur démission.
« Considérant que le Conseil Municipal n'a cédé le chemin d'Amblainvilliers que sous la promesse d'honneur qu'est venu lui faire en personne Monsieur le Sous-préfet, que malgré une telle ténacité de deux heures pendant lesquelles M. le Sous-préfet a mis tout en œuvre pour faire consentir le Conseil, ce haut fonctionnaire a cru devoir manquer aux engagements pris sur son honneur, attendu qu'il a été trompé par le premier Magistrat... le Conseil donne sa démission spontanément, individuellement et collectivement ».
Cette délibération ne fut point approuvée. Le Préfet ordonna qu'elle fut rayée du registre, ce qui fut fait, mais de telle manière qu'elle y reste parfaitement lisible...
Une commission municipale, avec un nouveau Maire, M. E. Bon Fredet, dut accepter le devis.
MÀJ : 2 décembre 2024
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