Il y eu d'abord le grand-père, René Fraïssé, qui commença à Toulouse Montaudran comme professeur de Français et continua au CIV, comme professeur de français et de math, après sa création et le regroupement des centres de formation. Il termina sa carrière en 1958.
Notez la « clope »
Au cours d'un pot de l'amitié. René Fraïssé est le deuxième à partir de la droite. On peut voir Georges Le Morvan, troisième à partir de la gauche
Puis, après quelques pérégrinations en afrique et sur DC3 (Voir les photos diverses), arriva à Vilgénis André Fraïssé le fils de René, comme instructeur d'électricité pratique.
En correction d'exercice d'électricité pratique. Notez la « Clope ». C'est là qu'il hérita du surnom de « Le Grognard »
Photos diverses des « Fraïssé »
...avec un i tRRRéma et un accent aigü sur le e comme il disait en épelant son nom.
Et, on peut voir à quel point, puisque - chose rare pour l'époque - ses « jetons » d'outillage comportaient son nom, en majuscule et avec les accentuations.
Plus tard, en tant que profeseur de physique et mécanique. C'est en salle de cours qu'il hérita du surnom de « Béru »
Apprécié par tous les apprentis, avec un accent rocailleux de Narbonne très prononcé, il se présentait en salle de cours avec toujours deux paquets de cigarettes : des brunes sans filtre et des blondes avec qu'il alternait à un rythme élevé ! Il déposait le tout au droit de son bureau, et comme nous avions repéré le gestuel particulier de la phase d'allumage, pendant qu'un élève l'attirait à lui, un comparse retournait les blondes dans leur paquet de manière qu'il allume le filtre. Ce qui évidemment le faisait hurler à notre grande joie. Mais comme c'était un faux méchant pour ne pas dire un vrai gentil, je me demande avec le recul s'il ne prenait pas plaisir à participer à sa façon à notre taquinerie ?
Témoignage de Alain Leverne - Promotion 1964-1967
En 1960 2ème année électricité, je me rends à ma place en atelier et j'y trouve une horrible pièce rouillée qui ressemble à une espèce de moteur électrique en deux parties pesant une dizaine de kilos et prenant une bonne partie de ma place.
Je demande à l'instructeur ce que je dois en faire et celui-ci (Fraïssé), de son horrible voix à accent du sud du début d'après midi me répond « foutez moi ça à la poubelle ». Ce que je fis illico presto.
Le lendemain tout le monde cherchait le grognard, appelé en salle des profs d'atelier ou Fraïssé me demande où j'avais rangé le grognard... Dans les minutes qui suivirent ils partirent tous à la décharge récupérer le précieux outil, en payant, car bien sûr il avait été mis de côté par le personnel de cette décharge. Fraïssé y gagna son surnom qui lui allait si bien et moi grâce à son silence j'échappais au conseil de discipline. Ce monsieur a toujours eu mon plus profond respect.
Témoignage de Michel Jeanneret - Promotion 1958-1961
Un super croquis avait été fait à cette occasion. Il représentait un apprenti terrorisé tenant dans ses mains le fameux « gRRRRRognaRRRRd » et demandant à un instructeur bourru, assis sur un établi : « monsieur qu'est ce que je fais de çà ? ». Je ne me souviens plus ce qu'est devenu ce dessin sinon je ne manquerai pas de vous le faire parvenir. Cette aventure fait encore rire mon fils Stéphane (34 ans) lorsque j'évoque en famille le souvenir de son grand-père. Il était natif du Languedoc et avait conservé l'accent de NaRRRRbonne. Je dois bien l'avouer, certaine fois je ne comprenais pas ce qu'il disait. Plus tard il a été surnommé Béru car il avait une définition bien à lui de ce personnage de San Antonio.
Qui, de cette époque, à fait des tours de chalet (électricité) en punition, quelquefois poursuivi par le grognard (sur un demi tour seulement à cause des gauloises) pour accélérer le mouvement ?
Témoignage de Francis Fraïssé - Promotion 1962-1965
Une autre fois, en 1962, un autre instructeur, M. Provot, avait demandé à un apprenti d'aller chercher « Le Grognard »* et il était revenu avec l'instructeur (Fraïssé) et non pas l'appareil électrique. D'où une (petite) colère de l'instructeur surnommé le « Grognard » et une immense crise de rigolade non seulement de tous les apprentis mais également de M. Provot.
* Grognard : Appareil électromagnétique destiné à vérifier les courts-circuits ou circuits ouverts des induits de génératrice.
Témoignage de Dominique Ottello - Promotion 1960-1963
Bon, toujours à propos de ce Fraïssé, une anecdote de plus à son actif. De la promo 72-75, venant de Castres dans le Tarn, écrin du fameux Castres Olympique, nous les « vrais internes » qui rentrions peu souvent chez nous, avec essentiellement ceux Sud Ouest et un élégant mélange des 3 promos (hein Banos, Dicharry, et d'autres...!) nous nous retrouvions en sport à défendre haut et fort les couleurs du CIV à travers une équipe de rugby qui était « entrainée » par ce fameux Fraïssé... Les jours de match (et je peux vous dire que c'était des bons souvenirs... car dans le coin, ils nous attendaient au tournant les Parisiens des banlieues..) notre entraineur arborait une cravate un peu particulière. En effet, de face elle semblait tout à fait normale, mais après nous avoir donné les derniers conseils de son franc parler mâtiné d'un fort accent rocailleux du sud, il nous tendait la cravate, la retournait pour nous laisser voir le verso, et apparaissait une superbe créature féminine très dénudée, à forte poitrine, pour laquelle, en compensation du manque de la rude vie d'internat de garçon, nous allions corriger l'équipe adverse pour lui faire honneur !Témoignage de Frédéric Speyer - Promotion 1972-1975
À la question suivante : « Quel prof mes copains de promo auraient aimé revoir ? »
Je suis certain que pour une grande majorité « Béru » aurait été le nom le plus cité. ( il y'en aurait eu certes d'autres... Je ne veux pas froisser tous les instructeurs, qui j'en suis certain, surfent sur ce site ! Et que je salue !).
Et je vois déjà Bartoche (Serge Barthélemy, l'imitateur de la promo) prendre l'accent rocailleux qu'avait ton père pour nous sortir une réplique bien sentie dont il avait le secret.
À propos de son accent j'ai le souvenir encore présent (après 38 ans bientôt) du premier cours de physique qu'il nous a donné, je suis sorti catastrophé de cette heure de cours !! Je n'avais pas compris un seul mot !
Enfin ton père que j'adorai (le mot peu paraître fort ! mais je le maintiens... Certains vont dire : « quel fayot ce Bouboul », mais au fond de leur mémoire ils sont comme moi ils l'adorent !
Bref, ton père, un jeudi début d'après-midi est venu me trouver : « Boulièrrre on a besoin de toi pourrr le match de rrrrugby contrrre Montgeron ».
Moi : « Mais m'sieu !! J'sais pas jouer au rugby !! ».
Béru : « J'sais qu't'es un fouteux, mais y nous manque un ailier tu cours vite ça frrra l'affaire ! ».
J'ai donc fait le match, ton père arbitrait, on a pris une déculottée. Quelques copains « rugbymen de métier... eux », en profitaient pour régler des comptes avec l'équipe adverse (souvenirs du match aller encore présent à l'esprit n'est-ce pas Kakar (Gérard Dhermon)). Bref, nous étions fanny, quand dans les dernières secondes j'ai hérité d'un ballon !!! J'ai détalé devant une bande de costauds du camp d'en face et aplati le ballon juste derrière la ligne d'en but, ballon sous mon menton, ton père étant loin de l'action (eh oui il payait un peu l'excès de gauloises !). Un adversaire, ayant essayé de m'arracher le ballon sans succès, me donna un magistral coup de poing dans la tempe au lieu du ballon.
Quelque minutes plus tard, quand j'ai eu repris connaissance, les copains m'ont racontés que ton père avait validé mon essai et j'ai vu son visage, encore inquiet de mon état, s'éclairer d'un sourire qui aujourd'hui encore, à son souvenir, me rempli de fierté et d'émotion (en te racontant cet anecdote non seulement je marque l'essai une seconde fois... mais j'ai la larme à l'œil !
Sacré Béru ! Tu es certainement au paradis du ballon ovale à coté de Roger Couderc.
Témoignage de Alain Boulière - Promotion 1969-1972
À son tour, le petit-fils, Francis Fraïssé, est passé par Vilgénis et par la promotion 1962-1965.
De gauche à droite : Henri Céres, M. Leguinio et Francis Fraïssé
Les « jetons » outillage du fils ne comportent pas le nom comme ceux du père
On peut simplement voir qu'il est passé par DM.LQ (barré d'un X) et DM.LR
MÀJ : 2 décembre 2024
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