Le Parisien
Massy, hier. Des élèves de l'Institut National du Patrimoine (INP), apprentis conservateurs, recensent toutes les pièces du centre de formation des métiers de l'aérien avant son déménagement dans les Yvelines.
Sur une étagère, sous une couche de poussière, des boulons, des pompes à essence. Dans une salle, en vrac, des manuels et des fiches techniques d'avions. Dans ce capharnaüm, des élèves de l'Institut National du Patrimoine (INP). Ils sont apprentis conservateurs et restaurateurs, spécialisés dans l'archéologie ou l'histoire de l'art au XIXe siècle.
Pourtant, depuis lundi, jusqu'à aujourd'hui, ils apportent leur savoir-faire au centre de formation des métiers de l'aérien de Massy, dont le plateau technique va déménager sur le site de Toussus-le-Noble (Yvelines).
« Le centre a été créé en 1946, raconte son directeur Daniel Durant, également responsable de l'Association pour la formation aux métiers de l'aérien, chargée de la sauvegarde des archives. Les pièces se sont entassées. Nous devons prendre conscience de ce patrimoine unique. L'objectif est de mettre en place un conservatoire pour les élèves. » Tous ces objets ont été conservés pour permettre aux futurs mécaniciens de commencer leur apprentissage. « On ne va pas les faire commencer sur les derniers Airbus bourrés d'électronique », explique le directeur.
En attendant, les jeunes de l'INP s'affairent. Dans la réserve principale, il y a des pièces de Boeing 707 et 727. Et parfois, un objet rare, oublié de tous, surgit. « Nous avons retrouvé un radar complet de la Caravelle, se réjouit une conservatrice. Il était éparpillé un peu partout. Dans le fond, c'est un peu de l'archéologie. » Laure et Clémence ont, elles, rangé totalement les archives papier. Deux jours complets ont été nécessaires pour mener à bien cette tâche. « Les avions, ce n'est pas mon domaine », dit en souriant Clémence, spécialisée dans les arts du feu, comme la verrerie. Pourtant, avec un peu de bon sens, elles ont transformé la montagne de papier en une bibliothèque bien rangée. « Il faut prendre conscience de ce patrimoine exceptionnel. Il n'y a pas que les avions qu'il faut conserver. Un verrin, un train d'atterrissage ou un simple boulon font aussi partie de l'histoire de l'aviation. »Le Parisien - Édition Essonne - 4 juin 2010 - Julien HEYLIGEN
Le Parisien
MASSY, HIER Tous les jeunes désirant comme Yoann, 20 ans, devenir - entre autres - mécaniciens chargés de réparer les avions peuvent se rendre aujourd'hui au CFA des métiers de l'aérien qui ouvre ses portes.
Pénétrer dans le hangar du centre de formation des apprentis (CFA) des métiers de l'aérien, à Massy, c'est entrevoir un morceau d'histoire. Des avions mythiques, entiers ou en morceaux, y cohabitent, chouchoutés par les apprentis qui y apprennent leur métier. Aujourd'hui, lors des journées portes ouvertes, c'est l'occasion de saisir son rêve : une vingtaine d'entreprises seront présentes pour montrer leur travail, et les formateurs du CFA pour expliquer les différents diplômes que l'on peut y préparer.
Dans cette école, créée par Air France en 1946 et devenue CFA en 1996, les apprentis peuvent décrocher une dizaine de diplômes tournant autour de l'aéronautique, de la maintenance aux bureaux d'étude. A la sortie de ce qui est le plus ancien et le plus grand centre de maintenance aéronautique de France, 95 % des jeunes trouvent un emploi. « Etre un enfant de la Crevette (NDLR : en référence à l'ancien logo d'Air France, un hippocampe), sur un CV, c'est pas mal », reconnaît Laurent Couppechoux, responsable de la sécurisation du parcours de formation au CFA.
Pourtant, pas besoin d'avoir fait de grandes écoles d'ingénieur pour devenir mécanicien sur un avion ou un hélicoptère. « Les gens croient souvent que c'est réservé à l'élite, mais c'est faux », insiste un professeur - même s'il faut passer un test de sélection et avoir un bon niveau d'anglais. Beaucoup d'élèves sont ainsi issus de BEP électrotechniques, de 1re STI, de bac proélectricité. Une fois sélectionnés, ils sont formés en alternance dans l'un des 85 grands groupes partenaires comme Snecma, Dassault Aviation, EADS, ou Air France, qui financent le CFA et y détachent du personnel pour former les élèves.
« Dans l'aéronautique, les entreprises ont compris l'avantage qu'elles avaient à passer par l'apprentissage. Certaines ne recrutent plus que comme ça », poursuit Laurent Couppechoux. De fait, au CFA, rigueur rime avec excellence : avant de travailler sur les « bijoux »du CFA (l'authentique Caravelle ayant transporté le général de Gaulle, des Lockeed P-33 ayant fait la guerre de Corée...), les apprentis apprennent à construire des morceaux d'avion fictifs, à créer des matériaux composites, à réparer de fausses pannes... Mais, récompense suprême, en échange de ce dur labeur, le CFA a créé un aéroclub. Les élèves qui le souhaitent peuvent ainsi piloter les avions qu'ils ont eux-mêmes réparés !
Aujourd'hui de 10 heures à 17 heures au domaine de Vilgénis à Massy.Le Parisien - Édition Essonne - 27 mars 2010 - Louise COLCOMBET
ELLE EST JEUNE, ravissante, souriante, parle de son Boeing 747 comme d'un bébé, de la radio-navigation avec conviction et pose devant les réacteurs sans complexe. A 21 ans, Jessica Simoens aurait pu devenir esthéticienne, elle a viré mécanicienne. En CDI chez Air France depuis septembre 2005, la jeune femme aux yeux verts monte et démonte des aéronefs, répare les instruments de bord et évolue dans un milieu d'hommes avec aisance. « Ce qui joue beaucoup, c'est le sourire. Le matin, à la maintenance à Orly, ils trouvent ça très agréable d'entendre une petite voix féminine leur dire bonjour », s'amuse la spécialiste en système avionique de Fontenay-le-Fleury (Yvelines).
Cette place au soleil - de 1 600 à 2 200 par mois et une passion vécue au quotidien -, elle ne l'a pourtant pas trouvée sans mal. Fille d'une cité du XIIIe arrondissement à Paris où ses parents, gardiens d'immeuble, occupent une loge, Jessica n'a pas eu immédiatement toutes les cartes en main pour réussir ses études. Et elle cale en classe de 3e . « Comme beaucoup, on m'a dit que je n'étais pas faite pour le système scolaire. On a voulu m'orienter vers la coiffure, l'esthétique, le secrétariat. Mais ces métiers ne sont pas faisables sans un minimum de passion », raconte-t-elle lors de son témoignage, au musée de l'Air et de l'Espace du Bourget, devant un parterre de femmes au chômage. « C'est pour les encourager, explique-t-elle, et leur montrer que c'est possible d'avoir un niveau bac + 2 en ayant été virée en 4e . »
A condition de s'acharner et de « tomber au bon moment ». L'aviation, la mécanique et l'électricité, c'est son dada. A 15 ans, Jessica décide de percer dans cette voie. Elle furète dans les centres d'orientation, se dirige vers un CAP-BEP électrotechnique, découvre le centre d'instruction d'Air France à Vilgénis (Massy, Essonne) et obtient le bac pro mécanique en système avionique. Parcours sans faute. « J'adore voir l'avion décoller sur la piste et les gens réjouis d'arriver quelques heures plus tard à l'autre bout du monde », s'émerveille-t-elle encore.
Aujourd'hui, la mécanicienne prend les commandes. Elle passe son brevet de pilote privé. Et grâce aux tarifs d'employés de la compagnie, elle découvre l'avion, côté passagers, en sillonnant les continents pendant ses vacances. Les villes d'Europe le temps d'un week-end et l'Amérique latine en long et en large. La mécanique ouvre des horizons insoupçonnés.Le Parisien - 13 avril 2006 - Gaëlle Desgrées du Loû
MÉCANICIENS, agents d'accueil dans les aéroports, assistants commerciaux... le CFA des métiers de l'aérien, basé à Massy, forme chaque année près de 400 jeunes dans la plupart des domaines touchant à l'aéronautique. En 1996, ce sont d'ailleurs les poids lourds du secteur - Air France en tête - qui se sont associés afin de disposer d'une main-d'oeuvre le plus opérationnelle possible. Résultat : le CFA de Massy, qui possède également un site implanté au Bourget (Seine-Saint-Denis), est la seule structure de l'Hexagone à préparer les élèves du CAP au BTS.
Pour y parvenir, il dispose notamment de plus de 8 000 m² d'installation, au sein des 55 ha du domaine de Vilgénis, comprenant des hangars pour réaliser des travaux en situation réelle. Le CFA possède d'ailleurs ses propres avions dont le Piper 28 utilisé pour le Tour de France aérien.
En moyenne, les diplômés du centre sont à 90 % embauchés à l'issue de leur apprentissage qui se déroule dans plus de 80 entreprises.
Conditions d'entrée : avoir signé un contrat d'apprentissage avec une entreprise d'accueil, avoir entre 16 ans et 26 ans lors de la signature du contrat, avoir la nationalité française ou une autorisation de travail en France. Domaine de Vilgénis, à Massy. Tél. 01.64.47.74.33.Le Parisien- 20 juillet 2005 - N.J.
EMBARQUEMENT immédiat pour les métiers de l'aérien. Le centre de formation en alternance (CFA) de Massy fait portes ouvertes aujourd'hui. Cette structure accueille des jeunes de 16 à 26 ans. Une fois diplômés, les 400 apprentis qui sortent chaque année de Massy sont embauchés par les plates-formes aéroportuaires, les ateliers de construction ou de maintenance aéronautiques, les compagnies aériennes ou encore les voyagistes et les tour-opérateurs. La formation est gratuite pour l'apprenti car financée par la région et le département. De 9 h 30 à 17 heures, domaine de Vilgénis à Massy. Infos : 01.64.47.74.33 et Le Parisien - 2 avril 2005
MÀJ : 2 décembre 2024
Effectuée par freefind.com
© Dominique Ottello
2004 - 2024