Sceau de la Prévôté des Marchands (XVe-XVIe siècle)
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCCII
« A tous ceulx qui ces présentes lettres verront, Thomas Lemasson, licencié es loix, advocat en Parlement, juge et garde pour le Roy de la prevosté et chastellenie de Chasteaufort, sçavoir faisons que par devant Gilles Digeon, tabellion royal juré en la dicte prevosté, fut present noble homme, me François de Vigny, escuier, sieur d'Igny et de Vilgenis (2), Recepveur de la ville de Paris, lequel a faict et constitué son procureur me, auquel il a donné pouvoir, puissance, aucthorité et mandement special de remettre sondict estat et office de Recepveur de ladicte ville de Paris es mains de Messieurs les Prevost des Marchas, Eschevins, Conseillers, Quarteniers et bourgeois d'icelle ville de Paris, pour y estre par eulx pourveu de telles personnes qu'ilz verront bon estre, et generallement aultant faire et dire pour ledict sieur constituant en tout ce que dessus et ce qui en deppend, comme faire pourrait, sy present en personne y estoyt, promettant avoir agreable, tenir ferme et stable à tousjours tout le contenu en ces présentes, sans jamais y contrevenir en aulcune maniere, soubz l'obligation de tous ses biens. »
« Ce fut faict et passé audict lieu de Villegenis, le mercredy 9me jour d'Avril mil Ve IIIIxx dix sept; presens Jehan Boivin, demourant à Igny, et Jacques Gastineau, demourant audict Villegenis, tesmoings, qui ont avec ledict sieur constituant signé à la minutte des presentes. »
Signé en fin : DE VIGNY et DIGEON (3).
(2) On trouve dans l'histoire d'Étampes, de dom Fleureau, la mention de François de Vigny comme seigneur de Villegenis et d'Igny en 1579, il l'était encore le 10 mai 1597. Au siècle dernier se voyait dans le chœur de l'église d'Igny la sépulture du fils de François de Vigny, décédé le 25 mai 1610.
(3) L'original de cette procuration, sur parchemin, existe parmi les minutes du Bureau de la Ville (H 1884).
« Monsieur, vous avez peu entendre une partie des plainctes que nous avons receue, pour n'avoir rendu voz comptes des six assignations sur le Clergé, que pour ceste negligence a esté decerné une commission addressante à Messieurs les Commissaires depputte, et parce que lesdictz comptes se doibvent rendre en ce Bureau, nous avons contrainct voz commis à les apporter en ceste maison et les acquict, ce qu'ilz ont faict en une bonne partye ; et ne reste plus qu'à procedder à l'audition, examen et closture d'iceulx, ce qui ne se peult faire qu'avecq vous ou aultres ayans charge de vous. A ceste cause, nous vous prion, sy vostre commoditté le peult permettre, voulloir venir par deça pour y vacquer, sinon envoyer procuration specialle à tel qu'il vous plaira, pour nous présenter lesdictz compte, iceulx affirmer contenir verit, et assister pour vous à l'audition, examen et closture d'iceulx. Vous avez par deça Messieurs de Contes(2) et Le Peultre; sy vous trouvez bon en donner la charge à l'un d'eulx, nous y vacquerons dilligemment. Vous priant n'y voulloir faillir, d'aultant que l'on faict tout ce que l'on peult pour nous en oster la congnoissance. N'estant la presente à aultre fin, elle ne sera plus longue, priant Dieu, Monsieur, vous donner ce que desirez. »
« A Paris, ce XVIIIe novembre mil Ve IIIIxx dix neuf. " Vos affectionnez amis à vous servir, »
« Les Prevost des Marchans et Eschevins de la ville de Paris. »
A Monsieur, Monsieur de Vigny, à Viljinis (3).
(1) A la suite, sur le registre, plusieurs lignes sont demeurées en blanc.
(2) Sic. Dans l'article précédent, ce commis de François de Vigny est nommé Louis Leconte.
(3) Villegénis, château, commune de Massy, canton de Longjumeau (Seine-et-Oise). C'est là que François de Vigny s'était retiré et passa les dernières années de sa vie.
« Messieurs, je vous renvoye la certification que desirez de moy, que j'ay signée suyvant la lettre qu'il vous a pleu m'escrire, par laquelle j'ay veu la grande poursuite que la vefve Compans(1) faict pour estre payée de la somme de mil escuz, dont elle debveroit avoir patience et en attendre le paiement au sol la livre, du fond qu'il vous plairoit ordonner aux aultres creanciers, ausquelz la Ville est debitrice, et de dates plus legitimes et antiennes que celles de ladicte vefve de Compans, comme les sommes qui me sont deues par la closture des comptes que j'ay renduz en la Chambre, montans à cinq ou six mil escuz, à cause des aydes, dons et octroiz et antienne fortification, dont je vous suplie très humblement faire fondz à Monsieur Frenicle, Recepveur de ladicte Ville, pour mon payement. Et sur ce, Messieurs, je supplie Dieu vous donner en toutte prosperité longue vye.
« De Villegenis, ce XVe jour d'Avril. »
Et plus bas est escript : « Vostre bien humble et obéissant serviteur. »
Signé : « DE VIGNY. »
Et sur la superscription est aussy escript : A Messieurs, Messieurs les Prevost des Marchans et Eschevins de la ville de Paris, à Paris.
(1) Sur Jean de Compans, Échevin du temps de la Ligue, cf. ci-dessus, n° CCXCVII, p. 257. Un arrêt du Conseil d'État, mais non définitif, intervint dans cette affaire le 18 mai suivant. Catherine Guillebon, veuve de Jean de Compans et tutrice de leurs enfants, avait été condamnée, par arrêt de la Cour des Aides, à payer à Louis Roussin, contrôleur au grenier à sel de Meaux, la somme de 1,000 écus qui était due à celui-ci pour une fourniture de chevaux faite pendant la Ligue, sur mandement signé de Compans, quoiqu'elle prétendit que son mari ayant agi comme officier et mandataire de la Ville, c'était la municipalité qui devait payer. L'arrêt du Conseil ordonnait que, dans six mois, ledit Roussin et les héritiers de Campans remettraient par devers les Commissaires à ce députés les productions sur lesquelles les premiers juges s'étaient prononcés et l'état des sommes employées en frais et dépens. Dans cette affaire, les Prévôt des Marchands et Échevins étaient demandeurs en requête du 29 février 1600, aux fins que toute poursuite et exécution faites contre la Ville pour raison des dettes créées pendant les troubles par les magistrats municipaux, pour affaire concernant l'État, fussent tenues en surséance. (Arch. nat. , K K 1013, fol. 362 bis v°.)
Sources : gallica.bnf.fr - Bibliothèque Historique de la Ville de Paris
MÀJ : 2 décembre 2024
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