Empennage - L'empennage cantilever est constitué par un stabilisateur continu, par deux gouvernes de profondeur solidarisées, par trois plans fixes verticaux et par trois gouvernes de direction ; les gouvernes de profondeur ainsi que les gouvernes externes de direction possèdent des volets correcteurs réglables en vol. De construction bi-longeron, le stabilisateur est muni d'un bord d'attaque échangeable, aménagé pour recevoir un dispositif de dégivrage par air chaud. Les gouvernails de profondeur, à revêtement métallique, sont à compensation statique ; leur bord d'attaque est construit de telle sorte que le givrage ne puisse entraver leur fonctionnement. Contrairement aux gouvernails de profondeur, les trois gouvernails de direction sont entoilés, de même que les volets correcteurs des deux gouvernes externes. Les gouvernails de direction sont également conçus de manière à se trouver à l'abri de toute panne par givrage ; ils sont à compensation statique et dynamique.
Train d'atterrissage - Le train qui se compose de la roue de proue, des roues principales et du patin de queue est entièrement escamotable par commande oléo-hydraulique ; un verrouillage automatique rend impossible le fonctionnement de l'escamotage tant que l'avion est au sol. Chaque paire de roues principales se relève vers l'avant dans le capotage des moteurs intérieurs et est portée par une jambe cantilever à amortissement oléopneumatique ; pour les pneus des roues principales, le fabricant garantit trois cents atterrissages. Les freins des roues principales, à pression d'huile, sont actionnés en appuyant sur les pédales du gouvernail de direction dans le poste de pilotage. En cas de panne du système général de pression d'huile, un dispositif de secours indépendant permet de faire sortir le train et d'en freiner les roues. La roue de proue est également jumelée ; ses pneus sont garantis pour cent cinquante atterrissages ; elle ne possède pas de frein ; un volant sur la paroi gauche du poste de pilotage permet de l'orienter de ± 50 degrés. Durant le décollage et l'atterrissage, un amortisseur empêche les mouvements de déviation latérale de la roue de proue. Elle rentre et sort en même temps que les roues principales et le patin de queue dont le fuselage est muni pour le cas d'un atterrissage malencontreux.
Groupe motopropulseur - Pour assurer le changement des moteurs en un temps minimum, toutes les conduites, transmissions, organes de commande, etc., sont munis au droit de la cloison pare-feu, qui est de construction avec la partie centrale de chaque demi-aile, de dispositifs de disjonction rapide. Le bâti moteur est fixé en dix points respectivement sur la cloison pare-feu et sur le caisson d'aile ; chaque unité du groupe motopropulseur comprend donc toutes les tôles de capotage, les accessoires, instruments, etc. Une unité du groupe motopropulseur peut être échangée par un personnel entraîné en trente minutes. Le côté instruments des moteurs est rendu accessible grâce à un capotage facilement démontable dont l'ouverture complète ne demande que deux minutes. L'air frais est apporté aux carburateurs en passant par
un réchauffeur électrique qui permet d'en élever la température de 55°C, à la vitesse de croisière et par une température extérieure de -31°C. Le contrôle des moteurs durant leur fonctionnement est confié presque exclusivement au mécanicien ; les pilotes ne disposent que des manettes des magnétos, des commandes des gaz, des commandes d'inversion du pas des hélices, ainsi que des commandes de synchronisation des hélices.
Hélices - Les moteurs Wright du Lockheed 649-84 sont dotés d'hélices tripales Hamilton Standard « Hydromatic » à pas réversible ; leur diamètre est de 4,6 m. Pour mettre les pales des hélices à un pas négatif, le pilote ramène la manette des gaz en deçà de la position de marche à vide ; cette inversion du pas ne peut toutefois se faire que lorsque le train est entièrement sorti et que les jambes à ressort des roues principales absorbent déjà une partie du poids de l'avion en cours d'atterrissage.
Lubrification - En arrière des moteurs et en avant des cloisons pare-feu se trouvent quatre réservoirs indépendants en alliage léger, capables de contenir chacun 208 l de lubrifiant (10 % du vol des réservoirs restant vides). Les orifices de remplissage sont assez grands pour permettre l'introduction d'huile d'une température de 20 °C à raison d'au moins 37 l/min.
Alimentation en carburant - Les 17 750 litres de carburant du Constellation sont logés dans quatre réservoirs d'aile, placés dans les parties centrales des demi-ailes entre les deux longerons principaux. En principe, les dispositifs d'alimentation des quatre moteurs sont complètement indépendants les uns des autres, à l'exception d'un dispositif de transvasage ; ces dispositifs se trouvent entièrement hors du fuselage, de nouveau à l'exception de la conduite de transvasage. Chaque réservoir intérieur contient 2985 l, chaque réservoir extérieur 5 890 l ; les orifices de remplissage, de 8,9 cm de diamètre, permettent de faire le plein à la cadence de 570 l/min avec filtre et de 760 l/min sans filtre ; ces vitesses de remplissage peuvent être réalisées avec une conduite d'amenée de 6 cm de diamètre. Les orifices des réservoirs se trouvent sur l'extrados de l'aile ; leur position est telle que même en cas de rupture de la jambe de la roue de proue, le carburant ne peut pas se déverser. De chaque réservoir, le carburant est apporté aux moteurs par une pompe électrique logée dans celui-ci, ainsi que par une pompe principale qui fait partie des accessoires qui font corps avec chaque moteur. Chaque réservoir possède un dispositif de vidange rapide.
Instruments - Les instruments indicateurs sont groupés par catégories, soit dans le poste de pilotage, soit dans l'habitacle du mécanicien ; à l'exception des instruments de contrôle du chauffage de la cabine et des instruments de mesure de pression, ils sont dotés d'un montage antivibration. Tous les indicateurs destinés aux deux pilotes sont placés de telle sorte que de jour leur lecture puisse se faire sans éclairage artificiel et qu'ils ne se recouvrent pas. Les aiguilles, les chiffres et les échelles sont peints en couleur fluorescente.