Qui a dérobé les perles de Mrs Corey ?
Sitôt rentrée de Londres, Mrs Corey, la richissime Américaine, épouse du « Roi de l'Acier », à qui l'on a dérobé, dans les circonstances mystérieuses que nous avons relatées, douze perles d'une valeur de trois à quatre cent mille francs, a voulu apporter son concours entier à l'enquête menée par le commissaire Gabrielli, de la première brigade mobile.
La journée d'hier a passé à reconstituer la scène du vol : au moment de partir pour Londres, le 4 juin, Mrs Corey avait placé dans un petit sac en cuir un précieux collier de 123 perles. Le sac resta quelques instants sur un meuble, dans un salon de Villegénis. Est-ce à ce moment que le vol a été commis ? Rien ne le démontre encore, Quoi qu'il en soit, Mrs Corey, qui s'est fait conduire en automobile de Villegénis à la gare du Nord, n'a plus ouvert son sac qu'arrivée à Londres. C'est dans cette ville qu'elle s'aperçut de la disparition du collier. Aussitôt, elle prévint Mrs Esther Brendt, gouvernante de Villegénis, qui ordonna des recherches, malheureusement sans résultat. Dès lors, on pouvait croire que le collier avait été volé à Londres même, et sans doute aurait-on ainsi conclu, si, le 9 juin, le chauffeur de Mrs Corey, Auguste Boueilh, n'avait retrouvé sous les coussins de son automobile le fameux collier, mais privé des douze plus belles perles. Il est certain, d'autre part, que, bien que retrouvé le 9 juin, le collier se trouvait dans la voiture bien avant cette date, car depuis quatre jours, c'est-à-dire au lendemain du départ de Mrs Corey, le chauffeur avait amené l'auto dans un garage de Palaiseau, où elle a subi quelques réparations. D'où il paraît à peu près incontestable que le collier a été volé, que les perles en ont été arrachées, et qu'il a été caché sous les coussins de l'auto avant le départ de Mrs Corey, car le voleur, informé que le sac n'avait pas été ouvert avant l'arrivée à Londres, se serait hâté de faire disparaître la preuve que le vol avait été commis à Villegénis. Ce serait maintenant la police londonienne que cette affaire occuperait.
Mais il est vraisemblable aussi que le voleur a voulu déjouer les soupçons et faire admettre que le collier s'était rompu de lui-même et que les perles avaient glissé du sac sous la banquette de l'auto, Or, à ce sujet, aucun doute n'est permis. Le sac n'a pas été ouvert et le fil du collier, coupé en trois endroits, n'a pu l'être, de l'aveu d'un expert, qu'avec un instrument tranchant, ciseaux ou canif,
Le champ des recherches est donc circonscrit désormais. Le vol s'est commis à Villegénis même, C'est là que le commissaire Gabrielli poursuit son enquête.
HERGÉ s'en serait-il inspiré pour son album des aventures de Tintin
MÀJ : 2 décembre 2024
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