Compagnie du Seigneur de guerre
Couillard - Château des Baux de Provence
Le couillard fut utilisé entre le XIVème et le XVIème siècle. Cette machine à contrepoids est composée de deux huches articulées qui facilitent la manutention de l'engin en divisant par deux les charges à manier. Les contrepoids des premiers couillards étaient des grands sacs en cuir remplis de terre. Plus tard, ils furent remplacés par des huches en bois et en fer riveté remplies de métal. Les performances de cette machine lui ont permis pendant longtemps de concurrencer l'artillerie à poudre grâce à sa cadence de tir et à son équipe très réduite (4 à 8 servants). Cet engin pouvait ainsi projeter des boulets de pierre de 35 m à 180 m à une cadence de 10 tirs à l'heure.
COUILLARD s. m. (kou-llar ; rad. couillon ou coïon). Marine Sorte de cargue supplémentaire, servant à prendre le milieu d'une voile carrée, et à l'appliquer sur la partie supérieure de la vergue.
Nom donné par les mariniers de la moyenne Seine à une corde passée en collier, et qu'ils attachent quelquefois à la hanche d'un bateau pour aider à son halage.
Typographie. Petit filet maigre que l'on met à la fin d'un chapitre, ou pour séparer deux titres l'un de l'autre. Vieux mot. Par exemple :
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Art militaire. Nom donné dans le moyen âge à une machine de jet, de la famille des mangonneaux.
Encyclopédie Maritime. Les matelots nomment couillard une corde en patte d'oie, faite pour retrousser le milieu d'une voile qu'on serre, et le retenir en un paquet contre la vergue et le mât. « Les matelots du XVIe siècle, dit M. Jal, appliquèrent à ce cordage le nom qu'ils donnaient a ce gousset du haut-de-chausse qui contenait et mettait en saillie les testicules ; gousset dont les peintures de l'époque nous font voir que la couleur était éclatante, parce qu'il cachait, ou, pour mieux dire, parce qu'il montrait les parties nobles de l'homme. Le nom est grossier aujourd'hui, il était tout simple au temps de maître Rabelais. »
COUILLARD (Antoine), sieur du Pavillon, littérateur français, né près de Lorris (Gâtinais), mort en 1575. Il avait de l'esprit et de l'érudition ; il composa un assez grand nombre d'ouvrages, remarquables pour la plupart par leur singularité. Couillard paraît avoir beaucoup tenu à son « vilain nom », qu'il aurait bien dû changer, dit La Monnaye, car, non content de le porter, il prit pour devise : On t'a ci rendu loyal, anagramme d'Antoine Couillard. Ses principaux ouvrages sont : Instruction et exercice des greffiers de justice (Paris, 1543, in-8°) ; les Antiquités et singularités du monde (Paris, 1547, in-8°) ; les Fleurs odoriférantes (1549); Contredits à Nostradamus (Paris, 1555) ; les Prophètes (Rouen, 1556), etc.
COUILLON s. m. (kou-llon ; voir l'étym. au mot COÏON). Marine Sur la Méditerranée, sorte de poche que l'on fait faire à une voile, et que l'on remplit d'étoupe, pour amarrer dessus le bitord qui sert à tendre la voile. Oreille ou adent pratiquée sur la verge d'une ancre, et qui s'encastre dans une entaille du jas, ce qui l'empêche de dévier de sa position. Morceau de bois encastré dans le calcet, et percé de deux trous où passent les amans ou itagues des vergues de mestre et de trinquet.
COÏON s. m. (kou-ion - ital. coglione, proprement testicule, du latin coleus, formé du grec koleos, fourreau). Lâche, poltron : Un grand COÏON. Faire le COÏON.
Dans le Midi, où ce terme malhonnête s'emploie avec le sens propre de l'italien, il a, en outre, toutes sortes de sens injurieux : Oui, vous êtes un prince italien, et moi je suis un COÏON ; mais que Votre Altesse n'y retourne plus. (Jean-Jacques Rousseau)
Remarque. L'orthographe donnée par l'Académie, et reproduite par tous les autres dictionnaires, est en contradiction manifeste avec la prononciation actuelle, et cela s'explique parce que le mot ne s'écrivant plus, on ne le trouve que dans quelques auteurs déjà anciens ; nous pensons donc que ce mot et ses dérivés doivent, si on les écrit, s'écrire aujourd'hui comme on les prononce, couïon, couïonnade, couïonner, etc., si mieux on n'aime couillon, couillonnade, couillonner, etc., qui seraient encore plus réguliers, nos ll mouillés correspondant assez bien au gli des Italiens. Voici, à propos de ce mot, une anecdote qui ne manque pas de sel : Un Français, se trouvant chez un Italien qui lui faisait admirer des tableaux, crut qu'il était de la politesse d'enchérir sur tout ce que l'Italien lui vanterait. En conséquence, quand l'Italien disait d'une chose : « Ellle est belle. - O bellissima signor, » s'écriait le Français. L'Italien disait-il : « Voilà qui est divin. - O divinissimo ! » ajoutait notre compatriote. Enfin le hasard les conduit devant un tableau très médiocre ; l'Italien, voyant que le Français semblait l'examiner en connaisseur, dit d'un ton ironique : « Oh ! pour celui-là, excellent ! N'est-ce pas ? - O Excellentissimo ! » se hâta de répondre notre Français. L'Italien, surpris, dit en regardant son interlocuteur en face : « lo credo, signor Francese, che me pigliate per un coione ! - Oh ! oui, oui, oui, coïonissimo ! » s'écrie le Français. Sur ce dernier superlatif, l'Italien partit d'un franc éclat de rire : il n'avait rien de mieux à faire.
Compagnie du Seigneur de guerre
Trébuchet - Château des Baux de Provence
Le trébuchet du Château des Baux mesure 16 mètres de haut. Aussi puissant que précis, d'une portée de 200 mètres, il permettait de propulser grâce à son système de balancier des boules de pierre de 50 à 100 kilos. Pesant 7 tonnes, 60 soldats étaient nécessaires à son installation et à son maniement. Le trébuchet présenté au Château des Baux-de-Provence est un modèle unique, il est doté d'un système d'armement à roue de carrier contrairement aux Trébuchets plus basiques avec un armement à treuil.
MANGONNEAU s. m. (man-go-nô - diminutif du bas latin manganum, qui vient du grec manganon, art, artifice, prestige et machine de guerre, de la même racine que mêchané, machine, proprement ruse, art, puis instrument, machine en général ; voir le sanscrit magh, mangh, tromper, racine que l'on trouve dans le Dhatup, bien qu'elle n'ait aucun dérivé en sanscrit ; mais elle a fourni un certain nombre de termes aux langues indo-européennes). Ancienne machine de guerre avec laquelle on lançait des pierres, des boulets, des matières incendiaires. Projectile lancé par cet engin.
Encyclopédie. Cette machine de jet était en usage au moyen âge dans les batailles navales et dans la guerre de sièges, pour lancer des pierres, des boulets de métal et des vases remplis de matières incendiaires. Par extension, on donnait quelquefois le même nom au projectile lui-même. Le mangonneau a été confondu par quelques auteurs soit avec la catapulte, soit avec la baliste des anciens, mais il en différait entièrement. Il consistait en une bascule à bras inégaux, dont la plus grande branche portait un panier, une caisse de bois, une poche de cuir ou un nœud de cordes pour recevoir le projectile, et dont la plus petite recevait la force impulsive, tantôt à l'aide d'un contrepoids qui y était fixé, tantôt au moyen d'un ou de plusieurs cordages tirés par des hommes. Le mangonneau variait d'ailleurs à l'infini dans ses dimensions et dans la disposition de ses parties, et les modifications qu'il recevait produisaient des machines appelées trébuchets, engins à verge, engins volants, couillards, moulons, pierriers ou pierrières, etc., dont les différences caractéristiques sont inconnues. Le mangonneau fut encore employé dans les sièges après l'invention du canon : ainsi, en 1339, on voit Jean, duc de Normandie, s'en servir au siège d'Aiguillon. Sous Charles V, cinquante ans après l'introduction des bouches à feu en France, on retrouve encore ces machines chez nous, et il faut aller jusqu'à Charles VII pour en voir cesser l'usage. En 1849, le colonel d'artillerie Favé fit construire à Vincennes un mangonneau qui manœuvra d'une manière satisfaisante. Ce modèle est aujourd'hui à Saint-Germain. Un dessin du manuscrit de Paulus Sanctinus Ducensis prouve que l'on établissait aussi des mangonneaux sur des bateaux. Ces machines se composaient d'un arbre vertical, portant à son sommet deux bras en croix. Aux quatre extrémités de ces bras étaient suspendus des projectiles, que l'on envoyait sur l'ennemi en imprimant à l'arbre, au moyen de cordes, un mouvement rapide de rotation. « Le mangonneau était d'un effet assez puissant pour jeter des cadavres humains ; de là l'expression italienne cadaveri manganati que mentionne Grossi, et qui signifie cadavres lancés en manière de projectiles. » (Général Bardin).
Nous avons déjà dit qu'on a aussi nommé mangonneau le projectile de la machine elle-même, et par extension les projectiles des balistes, des catapultes, etc. « Des mangonneaux, projectiles lancés par des balistes, ont eu jusqu'à 4 et 5 mètres de long; ils transperçaient d'un même coup plusieurs rangs d'hommes. » (Général Bardin).
Grand Dictionnaire Universel du XIXe Siècle de Pierre Larousse
Compagnie du Seigneur de guerre
Bricole - Château des Baux de Provence
La bricole date du XIIème siècle. La bricole est une pièce d'artillerie médiévale. Constituée d'un balancier au bout duquel est attaché une poche contenant des projectiles, elle était actionnée en tirant sur l'autre extrémité du balancier, la traction étant facilitée par l'ajout d'un contrepoids. Ce redoutable engin pouvait ainsi projeter un boulet de 10 à 30 kg par minute.
COUILLARD, s. m. Vieux mot, est la corde qui tient la grande voile à la grande attaque du grand mât.
Couillard, en termes de Charpenterie, se dit de deux pièces de bois qui entretiennent les trates qui séparent la cage d'un moulin de la chaise qui est au-dessous. Les deux couillards ont chacun trois pieds de long. Caron.
Couillard, se disoit aussi autrefois pour une machine de guerre propre à jetter des pierres.
Dictionnaire TRÉVOUX 1743-1752
Couillard, subst. masc. Machine de guerre. On s'en servoit pour lancer des pierres. (Borel, 1res add. et Corneille, Dict.) On trouve couillars au pluriel, avec cette signification, dans le Jouvencel, MS. p. 289. C'étoit aussi le nom des pièces de grosse artillerie. (Voyez Boullainvill. Ess. sur la Noblesse, Table, p. 99, etc.)
Il y avoit " un maistre des engins nommez coulars. " (Etat des Officiers des ducs de Bourgogne, p. 241.) On lit : canons, coullars, et autres engins. (Juvénal des Ursins, Hist. de Charles VI, p. 172, année 1405.)
VARIANTES :
COUILLARD. Le Jouvencel, MS. p. 289.
COILART. Le Jouvencel, MS. p. 289.
COULLART. Juvénal des Urs. Hist. de Charles VI, p. 172.
COULAR. Etat des officiers des ducs de Bourg. p. 241.
LA CURNE DE SAINTE-PALAYE
COUILLARD (kou-llar, ll mouillées), s. m. Terme de marine. Sorte de cargue supplémentaire. Pièce d'un moulin.
ÉMILE LITTRÉ
COUILLARD, s. m. (Marine) corde qui tient la grande voile à la grande attaque du grand mât. Ce mot n'est plus usité.
COUILLARD, (Charpent.) On appelle ainsi deux pieces, qui, dans la construction d'un moulin, entretiennent les traites qui supportent la cage de la chaise qui est au-dessous : elles ont chacune trois piés de long.
Encyclopédie de Diderot et d'Alembert
La corde qui tient la grand voile à la grand estague du grand mast, est appellée Couillard, & les autre ensuivant Garssete.
L'EXPLICATION DES TERMES de Marine, employez dans les Edicts,Ordonnances & Reglemens de l'Admirauté. 1661
COUILLARD Triangle en tresse plate, qu'on coud sur l'avant des voiles carrées pour en soutenir le fond quand elles sont serrées. Le couillard, qu'on appelle aussi branches de couillard, diffère du chapeau en ce que celui-ci est cousu à la ralingue d'envergure et sert à serrer les voiles sans ris, tandis que les couillards s'emploient pour les serrer avec des ris.
Consolin - Manuel du voilier. Revu et publié par ordre de Son Excellence M. l'amiral Hamelin, ministre de la marine. Ouvrage approuvé pour l'instruction des élèves de l'Ecole Navale et pour celle des voiliers des arsenaux. Imprimerie Impériale, Paris, 1859