Un premier roman pour cet Uzétien retraité. Quarante années à Air France, dont une vingtaine comme navigant dans les cockpits des Fokker de l'Aéropostale et dans les Boeing 747 long-courriers, lui ont permis de retracer ici, parmi ses souvenirs de voyage, cette atmosphère si particulière des vols de nuit.
« Le brigadier se calme un peu en voyant le regard soudainement dur de la vieille dame. La physionomie de la septuagénaire en robe à fleurs s'est instantanément modifiée. Le visage s'est assombri. Les yeux noirs, maintenant mi-clos, semblent ne plus voir la scène présente. Comme souvent, Marthe est partie ailleurs, dans un songe. Dans son passé. Et dans son cauchemar. »
Quel rapport peut-il y avoir entre l'interrogatoire à la gendarmerie d'Uzès, pour vol dans un supermarché, de deux grands-mères pensionnaires d'une luxueuse maison de retraite, et le détournement par piraterie d'un Boeing 747 en partance pour les Etats-Unis ?
Coïncidence ? A la même heure un grand match de football débute au Stade de France.
Les histoires entremêlées de tous les personnages depuis leur enfance, les réactions des plus hautes autorités françaises face à un événement similaire au 11 septembre 2001, autant de moments émouvants et palpitants qui nous font vibrer dans ce thriller à la française.
Par courrier : joindre un chèque à l'ordre de JP Beaufey - 20 € (18 € + 2 € de frais de port)
Chemin du Pont Romain 30700 Uzès
Pour chaque livre vendu 3 € sont reversés à l'association Terre des Enfants
Compte-rendu de la présentation du livre de Jean-Pierre Beaufey
le 21 janvier 2011
Jeanne & Jeanne
Ce compte-rendu a été fait par Colette Dumas
C'est un premier roman pour l'Uzétien Jean-Pierre Beaufey, retraité de l'Aéronautique, aujourd'hui président de l'association AVF (Accueil des Villes Françaises) d'Uzès. Jeanne et Jeanne invite le lecteur à partager une aventure policière et « voyageuse » des plus haletantes.
Jean-Pierre Beaufey a consacré une grande partie de sa vie au service de sa passion pour l'aviation : quarante années à Air France dont une vingtaine comme mécanicien naviguant dans les cockpits des Fokker de l'Aéropostale et dans les Boeing 747 long-courriers. Faut dire qu'il y a commencé en tant qu'apprenti mécanicien dès l'âge de quatorze ans !
L'auteur ne peut, ni souhaite, nous dévoiler l'intrigue de son livre, « mi-téléfilm, mi policier » comme il le qualifie lui-même, dont une grande partie se déroule à Uzès : là vivent Jeanne et Jeanne, deux pensionnaires d'une luxueuse maison de retraite. Elles se font arrêter au Grand Carrefour par la gendarmerie d'Uzès pour un vol à l'étalage, celui d'un CD. Pourquoi en sont-elles arrivées là ? Quel rapport peut-il y avoir entre l'aventure uzétienne de deux grands-mères dont on va remonter le cours de la vie et le détournement par piraterie d'un Boeing 747 en partance pour les États-Unis ?
Ce sera au lecteur de le découvrir.
En revanche, ce jour là à la médiathèque, le navigateur nous a raconté ses souvenirs de voyage. Sa verve nous a vraiment embarqués : en tant que passagers, nous nous sommes lovés dans les cales des avions-cargos, nous avons partagé l'atmosphère si particulière des vols de nuit, sous la lueur d'une lune « gibbeuse », écrit-il. Nous avons compris la variété et l'importance du fret, l'urgence de sa livraison. Nous avons subi les turbulences de certains vols, celles des atterrissages à Madagascar, à la Réunion, à l'Ile Maurice, aux Antilles... Nous avons eu le bonheur de plonger dans différentes torpeurs et dans la luxuriance d'un soleil se couchant sur Fort de France.
La richesse des expériences et des souvenirs de Jean-Pierre Beaufey a nourri sa plume qui nous invite à partir pour « l'ailleurs »... C'est avec impatience que nous attendrons son prochain roman...
Le souvenir d'un incident réacteur en vol B747 cargo, lors d'un retour Nairobi- CDG m'a donné l'idée fantaisiste d'écrire ce qui suit.
La tirade de l'OMN.
Une libre inspiration d'après Pierre Corneille (Le Cid)
Histoire vécue
Sous moi donc l'avion cargo avance,
Il porte dans ses flancs du poisson pour la France.
Décollage Nairobi, de nuit ; avec effort
Le niveau trois cent dix et tout va bien à bord.
Pour les trois PNT, on voit sur leurs visages
Que la nuit sera longue, mais ils ont du courage.
Je lis des documents, consulte mon courrier,
Relève des valeurs, remplis des imprimés.
Le commandant s'étire. Puis il dit : « c'est mon heure
De repos qui débute ». Sur son siège demeure,
Incline le dossier, et sans faire aucun bruit,
Il ferme ses paupières pour une courte nuit.
En bons professionnels, le pilote et moi-même
Décidons de parler, c'est un bon stratagème
Pour tromper le sommeil qui menace malgré tout.
Mais nous sommes vigilants. C'est le métier, pour nous.
Cette obscure clarté qui tombe des étoiles
Nous permet d'observer les nuages et leurs voiles.
L'onde guide l'avion, régulier dans l'effort,
Il saura nous porter jusqu'à l'aéroport
De Paris Charles de Gaulle, nous en sommes tranquilles.
Point de vices cachés, point de pannes débiles,
Une grande confiance habite nos esprits ;
Même d'une « pannette » nous en serions surpris.
Les jauges du carburant bien entendu descendent
Mais quatre vingt deux tonnes sont bien là qui attendent.
Soudain c'est l'explosion ! Tous deux en même temps
Regardons au dehors, malgré le ciel clément,
Pensant à un cunimb, à la foudre qui tombe ;
Mais tout parait normal ; alors c'est quoi ? Une bombe ?
Le commandant se dresse, il est présent, tendu ;
Un coup d'œil circulaire : nous ne sommes pas perdus.
Je constate bientôt que ce n'est pas la guerre :
Le moteur deux qui pompe, il nous lâche ; je gère.
Le copilote assure, il regarde devant.
Et le patron commande, il mérite son rang.
Bientôt, logiquement, nos connaissances s'allient,
Le savoir est bien là, et les doutes s'oublient :
La honte de mourir sans avoir combattu
Empêche le désordre et nous rend nos vertus.
Même sans crainte excessive, le bilan est étrange:
Descendre de quinze mille pieds, un niveau qui dérange,
Assurer la radio et les points de reports,
Couper ce moteur deux, on est sur qu'il est mort.
O combien d'actions, combien d'exploits célèbres
Sont demeurés sans gloire au milieu des ténèbres,
Où chacun, seul témoin du courage qu'il connaît
Ne pouvait discerner où le sort inclinait !
Je sais, il est facile de glorifier les nôtres,
Mais encore plus simple de dénigrer les autres.
Ceux de nos camarades qui manquèrent un retour
Et que nous attendîmes jusques au point du jour...
Mais enfin le matin montre notre avantage
Ce sera Marignane, et la fin du voyage.
En voyant les pompiers qui nous viennent secourir
L'ardeur de vaincre cède à la peur de faillir.
Ils entourent notre avion, ils s'agitent, ils inspectent,
Constatent que tout va bien, rien qui ne soit suspect.
Puis ce sont les gendarmes qui viennent verbaliser
Suivis d'un fonctionnaire de la D.G.A.C.
Pour les trois rescapés la fatigue est très forte ;
Mais avant de partir la colère nous emporte :
Pendant que l'on discute, assez contents de tout,
Un groupe de personnes s'immiscent parmi nous,
Une équipe commerciale qui doit gérer la crise.
Assez vite il est vrai, une décision est prise :
Passe encore pour les fruits, mais pas pour le poisson,
Le fret sera perdu, sans climatisation...
Et que seul désormais, le Boeing immobile
Attend sur le tarmac, souverain et docile.
Nous le quittons alors, tous en même temps ;
Et le combat cessa faute de combattants.
Vol AF6501 (B747 CARGO C F.BPVR)
Nairobi - Charles de Gaulle
Le 17 octobre 2003
JPBeaufey. OMN.