Poésie - Pierre Manigault - Promotion 1949-1952

LE TEMPS, LA VIE, L'ÉCRITURE.

Il y a des moments de l'existence où le temps et l'étendue sont plus profonds et le sentiment de l'existence intensément augmenté.Charles Baudelaire

Le temps s'en va, Madame...
Las ! Le temps, non, mais nous nous en allons...Pierre de Ronsard

Le temps révèle tout : c'est un bavard qui n'a pas besoin d'être interrogé.Euripide

Tu ne peux pas retenir ce jour, mais tu peux ne pas le perdre.Latin médiéval (sur un cadran solaire)

Le temps, c'est un échantillon d'éternité dont la perception accompagne d'émotions, notre singulière condition humaine.Pierre Manigault

Il faut toute la vie pour apprendre à vivre.Sénèque

Il faut vivre et pas seulement exister.Plutarque

Le temps se confond avec l'écriture, cette rage de fixer le présent et d'éterniser le provisoire.Renaud Matignon. (L'art de blâmer)

Ce que tu écris, c'est ce qui te ressemble le mieux.Proverbe arabe


TEMPS ET TANT... DE VIE

Essai poétique libre


Le cri primal, et puis le sein
Ou le biberon bientôt se cale
Dans une bouche qui a la dalle.
Plus heureux ceux qui ont le sein
Promesse de bien d'autres festins;
Lait qui s'écoule calme les pleurs,
Et colore les joues des bambins.
Le temps, c'est cool, c'est du bonheur.

Vient ensuite le temps de l'enfance,
Premier vrai temps de l'existence.
Classes studieuses et puis vacances,
Classes rieuses et c'est la chance
Du commun et de la différence
Qui maturent l'intelligence,
Et mettent à cœur l'importance :
On ne guérit pas de l'enfance.

L'adolescence vient à son heure
Et l'émotion très hormonale
Marque le temps du bien du mâle,
Avec ses espoirs et ses peurs.
C'est toujours le temps des copains
Mais les nanas jettent leurs grappins.
Le temps des belles vient d'éclore,
Et il se prête au cœur à corps.

Le temps des fleurs est tant senteurs,
Gorges si belles, seins parfumés,
Qui sentent l'ambre quand bien aimés,
Quand damoiseau est tant chanteur.
Autant de fortes sensations
Qui prennent pas sur la raison,
Et l'étau soudain se resserre,
Surtout quand femme à devers serre.

Au temps Clément d'un joli mai
Où vont amours sans hyménée,
En chagrins et succès d'année,
Un Jean-Baptiste en cerisaie
Célèbre en ornements d'oreilles,
Des fruits mûris par le soleil.
Mais le poète mélancolise
Quand l'amour se fait la cerise...
Parolier émaillant les mots,
Ancien saphi Raymond Asso,
Va rougir un corsage blanc
D'à peine trois gouttes de sang.
Kabyle poulbot gagne pari :
La voix cassée de Mouloudji,
Père coco, mère catho,
Nous offre un petit coqu'licot.

Bébé sein

Bambin école
Bambin

Adolescents
Adolescents

Cerises

Coquelicot


La vie souvent est appétit :
Famille, carrière et passe-temps.
Pas promeneur qui prend son temps,
Ou pas pressé, temps imparti.
L'un pas lent supportant charge,
L'autre, un pas vide qui n'est pas sage.
Et le temps file entre les heures
Qui court dans pré après bonheur...
Temps de succès et tant d'épreuves,
Condition d'être de chacun,
Humaine, comme lieu commun ;
Et pleurs et joies comme vraies preuves.
Temps pour tout au long de la route,
Des certitudes et tant de doutes !
Des états d'âme et du ras-le-bol,
Mais l'âme vit mon vieux Gogol !

Devons donner du temps au temps
Quand vient la peine ou le chagrin,
Avec prières ou pleurs en vin,
Et puis musique en pansement.
Et pour la fois ou tout s'éteint,
Un ami dont la main se tend,
Amadeus, Jean-Sébastien
Redonnent vie en contretemps.
Et valeureux l'être humain va
Entrouvrant un nouveau canevas.

Puis le prêtre roux Vivaldi,
Passant ses soirées aux violons,
Tout d'invention et d'harmonie,
Fait sons marchant de Quatre Saisons.(1)Quatre premiers concertos de "Il cimento dell'harmonia et dell'invenzione" (Confrontation de l'harmonie et de l'invention).
Façon de dire que quelle que soit pour un particulier, la douleur liée à un évènement, le tourbillon de la vie et le déroulement des saisons, continuent, indifférents...

Armoire ancienne et lin brodé,
Odeur de cire d'un escalier,
Silence troublant du sablier,
Le temps fuyant s'est ordonné.
Le soir éclaire mes tempes grises,
Classeur des moments oubliés,

Et ma mémoire puise à sa guise
Au plus secret des temps pliés.
Souvenir du temps scolaire :
La Fontaine et La Bruyère,
Un Poquelin dit Molière,
Aussi bien Rousseau que Voltaire ;
Loti, Lamartine, Richepin,
Vigny et Musset puis Péguy,
Alain Fournier, Louis Pergaud,
Jules Renard, Romain Rolland,
Aurore en Berry George Sand,
Un peu de prose de Larbaud,
Les contes de Maupassant Guy,
Et Rabelais bon médecin.
Voici en case l'Oncle Tom,
Voilà d'Hugo Quatre-vingt-treize :
Année terrible et antithèses,
Pour prendre la mesure de l'homme.
Steinbeck met en place publique
Certains raisins de l'Amérique.
Avec Sartre, il y a Beauvoir :
Exister ou être, faut voir...
Puis Camus avec L'étranger,
Qui vient un jour tout déranger,
Le peu que l'on avait rangé :
Sens y a-t-il à exister..?

L'Encyclopédie du savoir,
Fille d'Alembert et Diderot,
Déclenche du parti dévot
Mandement et réquisitoire.
Contributeurs toutes Matières
Ayant centre d'Univers l'Homme,
Y compris Ratte l'astronome,
Ouvriront siècle des Lumières.
Balzac fait comédie de mœurs,
Zola du peuple est aux cœurs;
Avec Bouvard et Pécuchet,
Flaubert, cherche réalité,
Et Dostoïevski porte en lui
Une inquiétude infinie.
Qu'après Raboliot Genevoix
Émerveille trente mille jours
Et l'intérieur d'un frais sous-bois
Délivre un message d'amour.
C'est Mac Orlan pour le voyage,
Et le Bourlinguer de Cendrars;
Avec Saint-Ex et le renard,
Le Petit prince n'a plus d'âge.
Montaigne accompagne sa vie
En cheminant philosophie,
Et Blondin, qu'on dit de comptoir,
Étincelle de désespoir.
Poètes tiennent compagnie
À certains moments de la vie :
Saluons Bellay tant que Ronsard,
Aragon et Paul Éluard,
Villon, Rimbaud, Baudelaire.
Léautaud et Apollinaire.



Prévert, le cocasse au cœur tendre,
Qui perçoit la vie en écho,
Confie à Montand, à Gréco,
Aux Frères Jacques, à Barbara,
Tous grands talents de ce temps-là,
Soin de nous la faire entendre.
Et que penser de ce brelan,
Béart, Brassens en croque-notes,
Jacques surnommé l'abbé Brel,
Préférant chansons à missel,
Tous poètes bien en Trenet,
Qui tirant vers et pieds-de-nez,
Fustigent pandores et bigotes,
Et moquent bourgeois et croquant.
Perret, lui, de bonheur argote,
De Cuisse de mouche à Paméla,
Gourance ou la Bérézina,
Le tord-boyaux, c'est sa gargote.
Oui, Jolie môme est à Ferré,
Avec le temps, moins l'affaire est.
Père décédé en camp nazi,
Tenembaum sera Jean Ferrat :
Chansons, engagement, combat,
Et Aubret célèbrent la vie.

Bourvil et nostalgie en plus,
Font danser petit bal perdu,
Et un ton de voix éperdu
Recherche le temps qui n'est plus.
Trois petites notes de musique,
Cora Vaucaire, Cora beau dire,
En parigote nostalgique,
Chante la Butte souvenir.
Inimitable Baez Joan,
Présente sur tous les fronts, milite,
Chantant choses devant être dites,
Avec son complice Dylan.
Offrant à Maria l'ave
Nana Mouskour' hymne d'amour,
Invitant les cœurs alentour,
À devenir plus achevés.
Et la mélodie saisit l'âme,
Du plus gredin, du plus pêcheur,
De l'humble et du simple, qui d'âme
Ne soupçonnaient pas profondeur.

Tombe La pluie sans parapluie
Sur beau visage d'Hardy Françoise,
Les mots s'envolent sur mélodie :
Jolie mûre lit, cœur framboise.

Lectures, chansons et musiques,
Grandes joies ou petits bonheurs
Qui pour chacun iront au cœur,
S'honorent d'un choix éclectique.
Et, s'il vous vient de reconnaître
Rostro à l'âme violoncelle
Gitlis au génie reconnu
Et Menuhin l'Absolu,
Vous aimez là grands interprètes.
Mais penser grand bien de Bach,
Aimer Brahms et Schubert aussi,
Et l'adagio d'Albinoni
Ne récuse pas Offenbach.
Pourquoi ne pas aimer itou,
Les Firehouse five more two,
Nuages en guitare de Django,
Sydney, clarinette ou saxo,
Violon tempo de Grappelli
Et au piano Petrucciani.(2)Et en pensant à ceux de cette époque, en particulier au regretté Poutet Guy (Mécanicien moteur et trombone de la promo 48/51), avec lequel j'ai passé quelques mois, en postcure, à Coubert (77), en 1954 : logés dans la même chambre, le soir, sur Radio Sottens, nous écoutions une remarquable émission de jazz, qui nous faisaient découvrir les formations les plus talentueuses.

Jazz New Orleans, c'est l'après-guerre,
Noire Fitzgerald prénom Ella
Un Duke nommé Ellington,
Armstrong et Dizzy Gillepsie,
Fletcher Anderson, Fats Waller,
Cab Calloway, Count Basie
Johnny Hodges, Charlie Parker,
Barney Bigard, Coltrane John,
Nat king Cole, Gene Krupa,
Jerry Morton, King Oliver.

...Et ne mettez pas les adjas,
Quand Marcel chauffe Azzola :
Java, jazz ou bien classique,
C'est un Monsieur de la musique.

Yves Montand
Barbara
Juliette Gréco
Georges Brassens
Jacques Brel

Jean Ferrat

Bourvil
Cora Vaucaire

La Dame Blanche de Saint-Germain-des-Prés


Nana Mouskouri

Marcel Azzola



Si avant tout de la musique
Et aussitôt littérature,
Fusain, pastel, et peinture,
Mesurent les jours en poursuite.
Lors, à chacun ses critères :
Giovanni dit l'Angelico
Est bien différent de Turner,
De van Gogh ou de Picasso.
Génial Michelangelo
Qui nichait l'ange en Sixtine,
À souffert autant qu'Utrillo
Dans son Montmartre d'origine.
Rembrandt, des portraits à sa Ronde,
Cézanne célébrant sa Victoire,
Manet, Monet ou bien Renoir,
Multiple, le talent abonde.

Giotto puis Botticelli,
Raphaël, Titien, de Vinci,
C'est Renaissance en Italie :
Lumière est pour allégorie.
L'éclairage flamand au Nord,
Suspend le temps de notre sort.
Sans prétendre trop bon maillet,
Cependant pour ne rien cacher,
Je dis trois peintres préférer :
Vermeer, Bruegel l'Ancien, Millet.

Il module par la lumière,
Délicat en subtilités,
La vie et ses tonalités :
Voici, intemporel Vermeer ;
Avec Mois entre terre et ciel,
Avec indices, sans avoir l'air,
D'un moraliste populaire,
Voilà le truculent Bruegel.
Et au risque d'être désuet,
Pour Les Glaneuses et l'Angélus,
Donc pour immuables paysans
Ayant rythmé leurs vies aux champs,
Et gens de peu qui valent plus,
Je retiens Jean-François Millet.

Les êtres chers qui sont allés,
Les disparus, les tant aimés,
Souvent le soir avant sommeil,
M'offrent coucher de leur soleil.
Lors, j'ai le cœur trop en éclats
Et ne suis pas à la teuf ;
Seule l'estompe de leur pas
Apaise le pauvre Rutebeuf.

C'est bien à cerveau défendant,
Un peu Leibnitz, trop peu savant,
Et curieux de choses divines,
Que ma monade me lancine ;
Et mon âme voudrait être sûre,
Qu'une Intelligence infinie,
Aurait l'Au-delà pour épure,
Sans guerre, misère ou maladie.
Je voudrais avant de partir,
Mie, chaumière et jardin en fleurs,
Et arbres me tenant à cœur,
Donner espoir à l'avenir :
Noyer de Saint-Jean isolé,
Quelques beaux ceps de pinot noir,
Un châtaignier majestueux,
Et que l'hiver, devant le feu,
Après que soit tombé le soir,
On goûte leurs fruits à la veillée.
Je voudrais admirer encore
Ce champ de blé de mon enfance,
Qu'en août, souffle léger du vent
Faisait onduler doucement,
Pour mieux épandre l'espérance,
En ce théâtre d'épis d'or.

Oui, je dirai à ma Ninette,
Tendresse et courage à la fois,
Reconnaissance que je lui dois
D'être un peu mon brin de Cosette.
Je dirai à mitou-minet
Combien j'apprécie ses ronrons,
Et, même s'il griffe mon gilet,
Que lui sais gré de ses façons.
Je voudrais bien garder raison,
Mesure, originalité,
Goût de justice et de beauté,
Plus, si possible quelque passion.

Vermeer - La jeune fille à la perle
Bruegel l'Ancien - La tour de Babel



Sur l'avenir, j'ai quelques doutes,
Car pour très importants problèmes,
Concernant grand nombre de thèmes,
Je trouve que trop de gens s'en foutent.

Je dénonce la banque aux affaires
Qui spécule par coups pendables,
Sur les bas dos de contribuables ;
Les meilleurs des Grandes Écoles,
Qui à sciences préfèrent pactole
Et vont traders à la City,
Créer toxiques des produits ;
Salaires, bonus et stock-options,
De dirigeants en pleines actions ;
Nombreux sportifs trop bien payés
Par des clubs subventionnés ;
Show-biz et promotion télé
Échangeant rhubarbe et séné ;
Lasse et émue pour la détresse,
Voilà médecine à deux richesses.
Politique entre traire et braire.

Et si de retraites l'on parle,
Mettons tous les parlementaires,
Idem tous les gens de Bruxelles,
Fonctionnaires et députés
Aux avantages injustifiés,
Au régime d'iceux, d'icelles,
Dont la pension réglementaire,
Est celle de gens qui n'sont pas marle.
Pour bien préciser le schéma,
C'est sûr qu'il faut remettre à plat
Un système fiscal dévoyé,
Servant trop de privilégiés.

Comment retrouver cohérence,
Lors que gagne indifférence,
Quand combines et injustices,
Apparaissent en frontispice ;
Quand délinquance en blanc col,
(Magouilles, malversations,
Marchés et rétro-commissions,
Financement de campagne,
Prise d'intérêt qui gagne,
Encore abus de biens sociaux,
Écrans et paradis fiscaux).
- traquée à moindre effectif(3)Prendre connaissance du nombre d'enquêteurs du pôle financier.
Quand classement n'est pas actif,(4)Le parquet peut demander, après longue réflexion, une enquête préliminaire. Il peut également découper une affaire (d'aucuns appellent cela le saucissonnage : les mauvaises langues prétendent que ce fût le cas pour certaines affaires dites abracadabrantesques). Enfin le parquet peut juger bon de classer l'affaire, sans suite.
Dirigeants clamant leur honneur,
Verbe haut et main sur le cœur,
Même quand déjà condamnés,
Avec ou sans immunité -
Se fait si peu serrer le col.
Désespérance de tant de vies :
À l'échelle des infinis,
Malgré le vecteur espérance,
Leurs traumas quêtent résilience.
Voudrais changer la couleur du temps,
Mais je sais que je perds mon temps.



Souvenirs dont le cœur s'empare :
Orly, première aérogare,
À quelques mètres de laquelle,
Se tenaient Douglas et Constel's.
Et nos scooters comme montures,
Pour joindre salon de coiffure,
Ou venir cantiner le soir ;
Hôtesses pour nous émouvoir.

Le dimanche n'est plus à Orly
Terrasses ne sont plus bonheur.
Ouvert voilà trente-six ans,
Par gens oubliés maintenant,
Site cinquième mondial,
Premier proche de capitale,(5)En importance et qualité de surface (3100 hectares), surface à géométrie favorable, Roissy, se situe comme le cinquième site mondial, derrière Dallas-Fort Worth, Washington Dulles, New Denver international Airport et Houston International. Par ailleurs, Roissy, est le plus proche aéroport majeur de sa capitale (26 km), devant Washington Dulles (40 km, voie autoroutière privée.)
Soixante millions de voyageurs,
Hub, la roue tourne, c'est Roissy.

À Montaudran, que j'ai aimé,
L'âme prégnante des pionniers,
Près de la piste abandonnée,
Voit décoller l'immobilier...

Aéroports majeurs mondiaux,
Ou chaque agent est qualifié,
Pour que des passagers radieux,
S'émerveillent d'être dans les cieux,
Vous ai un temps examiné,(6)Durant un an (printemps 1988/ mars 1989), pour le compte d'Aéroports de Paris, auprès desquels j'ai été détaché deux ans, j'ai enquêté, auprès de vingt aéroports internationaux majeurs, concernant leurs projets de développement (Aérogares : terminaux, fonctions traitement Passagers et bagages, people mover ; pistes, parkings, signalisation, liaisons d'accès et circuits aéroportuaires). L'objectif officiel était de rapporter un maximum d'éléments pour un débriefing final et une synthèse, devant l'ensemble Direction et Encadrement de la Direction de L'Architecture et de l'Ingénierie d'ADP, qui commençait alors les études des aérogares C et D de Roissy.
Analysant plans et tableaux.
Je me souviens de vos projets
Dont développement objet.

Prix du carburant qu'a flambé,
Dérégulation appliquée,
Et concurrence exacerbée,
Rendent la tâche compliquée.
Et les compagnies disparues,
Eastern et T.W.A,
Panam, Swissair et Sabena,
Témoignent d'un temps révolu.

Mais lorsque mon esprit repose,
Que j'analyse cette grille,
Au fond une seule idée s'impose :
J'appartiens à cette famille.



L'amour est là pour tout comprendre,
Et tendresse veut réapprendre,
Tous les moments, les souvenirs
Teintés de peine, tintant de rires.
L'humour qui permet d'endurer,
Tente aussi de rassurer.
Dérisoire et rétractile,
Dire au revoir est difficile.

Lors chaque année qu'il va rester,
Avant que feu succède à flamme,
Pour défragmenter cette trame,
Comprendre sans vouloir ester,
Méditerai à Puy-Ferrand,
Chœur à cœur en Berry roman,
Là où priait, interrogeant,
L'enfant recherchant sa maman.

Sachant seule chose que l'on sait,
Savoir qu'on ne sait jamais,
Si en finale tout n'était
Qu'émois de mai d'un moi de mais,
Ou hasard et nécessité,
Intellectuellement défait,
J'aurais question d'être refait,
Par apparente absurdité.

J'accéderai à la grange-obèle,
Museion des apprentis
Et tel que pour ce Pierre abbé,
En clair avecque seule espace,
Que l'on indique sur ma stèle,
Après - Ancien de Vilgénis -
"C'est vrai qu'il a beaucoup aimé",
Suivi du Requiescat in pace.

Les jours où sa tête bougonne,
Que Faust semble craindre l'hiver,
Flou, le sentimental "souchonne"(7)Verbe "souchonner" : Néologisme tiré du nom du chanteur et voulant signifier : Se laisser aller à rêver, à la façon mélancolique d'un adolescent.
Sur La beauté d'Ava Gardner...
Et par la suite, c'est obvie,
Chantonne Rien ne vaut la vie.
Sur son toit, chant de tourterelle
Veut apporter bonne nouvelle.

Raymond Devos

Un bon mot, un bon mot... oui, mais un bon mot, ça n'a pas de goût.


Notre-Dame de Puyferrand

Notre-Dame de Puyferrand
Chatelet-en-Berry


Jean Gabin

Je sais une chose, c'est que je ne sais rien.Socrate



Pierre Manigault. Et maintenant, aux lecteurs... qui le voudront bien.
Marolles, mai 2010.