Les huiles essentielles, substances aromatiques volatiles, obtenues des plantes odoriférantes par divers procédés, et utilisées en phytothérapie Clinique (parfois sous le vocable aromathérapie), constituent le modèle de l'organisation systémique d'un remède biologique.
L'aromatogramme, dérivé de l'antibiogramme, est un examen spécifique visant à mesurer[b] l'activité de l'action bactéricide des H.E [i]in vitro, c'est-à-dire contre un germe isolé d'un milieu (en l'espèce celui d'un patient).
De façon générale, une majorité (praticiens et laboratoires) affirme que les propriétés bactéricides et bactériostatiques d'une plante sont dues à la présence dans l'huile essentielle d'une plus ou moins grande proportion de principes actifs, reconnus pour avoir une activité antiseptique propre, comme par exemple le thymol. Rapportant l'action d'une H.E à la présence et à la quantité de ces principes actifs, ces mêmes personnes établissent des standards d'activité qu'ils relient directement à la seule composition chimique analytique (chémotype) de l'essence concernée.
Un ensemble de travaux et d'observations* (laboratoires et clinique médicale) ont démontré que la conception précédente était erronée et l'ensemble de travaux effectués en bactériologie, a permis d'établir les quatre règles suivantes pour chaque huile essentielle:
Devant la constatation de guérisons, bactériologiquement confirmées, de patients infectés et soumis à des seuls traitements aromathérapiques par voie générale, et sachant que les concentrations plasmatiques des H.E employées ne leur permettent pas d'avoir une action bactéricide directe in vivo (par voie générale, "à l'intérieur du patient"), il est nécessaire de s'interroger concernant cet apparent paradoxe entre d'une part, l'activité réelle, clinique et bactériologique, des huiles essentielles, et l'impossibilité théorique supposée de leur action quant administrées par voie interne.
L'expérience de la comparaison de l'action anti-infectieuse, entre un traitement antibiotique (tétracycline) et un traitement aromathérapique (H.E thym) prescrits par voie générale, (cas de deux jumeaux, porteurs d'une même infection des amygdales par un germe entérocoque, dont la guérison confirmée par analyse bactériologique, a été obtenue dans les deux cas en 7 jours), invite, selon toutes probabilités à conclure que:
Ces constatations, ayant été vérifiées dans un nombre de cas pouvant satisfaire toutes analyses statistiques, permettent de conclure que les huiles essentielles administrées par voie générale ont une activité microbio-éradicatrice de type différent des autres mécanismes antibactériens connus.
L'huile essentielle, lorsqu'elle témoigne d'un pouvoir bactéricide, agit selon deux modalités:
Alors, dans ces conditions quel est l'intérêt de l'aromatogramme ?
Le phytothérapeute expérimenté ne s'arrête pas aux données quantitatives mais se réfèrera avant tout aux données qualitatives, guidant alors son analyse en fonction du malade et de l'ensemble de son état pathologique et, pour un traitement par voie générale, en veillant à respecter les restrictions d'incompatibilité pharmacologiques de certaines huiles entre elles:
Les huiles essentielles qui paraissent d'un maniement et d'un emploi aisés sont donc à manipuler avec grande précaution. Les immenses possibilités qu'elles offrent, exigent pour leur emploi, une parfaite connaissance dans le domaine.
Si les huiles essentielles ont une iatrogénicité, elle est d'une toute autre nature que celle liée aux antibiotiques. Aux posologies recommandées par les Phytothérapeutes Cliniciens, elles n'entraînent ni résistance aux germes, ni sélectivité des flores saprophytes (non pathogènes) et pathogènes, ni altération des systèmes de défenses de l'organisme du patient.
La vente libre, des essences aromatiques, sous la même appellation fait que les marchés de tous horizons sont envahis de produits d'origine fort diverses et de qualités si incertaines, qu'elles ne sauraient prétendre à la moindre fiabilité sur le plan thérapeutique.
La synthèse qui précède a été réalisée à partir des textes des Docteurs Ch. Duraffourd et J.C Lapraz, et en particulier:
auxquels nous renvoyons, en tant que de besoin, le lecteur.
Mannix
* Travaux de Paul Duraffourd, biologiste, en 1974 et après.
Travaux de M. Schoepfer, Biologiste, en 1974,
Travaux du Professeur Pellecuer (laboratoire de pharmacognosie, faculté de pharmacie de Montpellier), en 1976.
Travaux et observations cliniques des Docteurs C. Duraffourd et J.C Lapraz depuis 1972.