Phytothérapie Clinique - Pierre Manigault - Promotion 1949-1952

Phytothérapie Clinique

Depuis près de trente années, par curiosité et intérêt personnels, je m'intéresse à la notion médicale de TERRAIN et à l'usage, sous contrôle scientifique, des PLANTES MEDICINALES.

Pratiquée depuis plus de 25 ans, et par actuellement une centaine de médecins en France, LA PHYTOTHÉRAPIE CLINIQUE utilise la biodynamique des plantes, sous des formes galéniques officiellement contrôlées ; principalement T.M. : teinture mère, et H.E. : huile essentielle), dans une stratégie thérapeutique obéissant aux lois de la THEORIE ENDOCRINIENNE DE TERRAIN (dorénavant ENDOBIOGÉNIE, prolongée de la BIOLOGIE DES FONCTIONS).

À travers cette étude, je cherche à présenter une synthèse rigoureuse, concernant, dans l'ordre d'une « plaidoirie » :

Dans la perspective de ce vingt et unième siècle, qui est celle de l'espérance de vie allongée, avec des « craquements et ajustements économiques inévitables », l'être humain qui s'intéresse, à juste titre aux multiples évolutions techniques, doit également, en qualité de citoyen et de patient, pour des raisons sociales et économiques, s'intéresser à la meilleure gestion de sa santé, et de celle de ses enfants.

Étudier, sans vanité intellectuelle, non pour apprendre par cœur, mais pour comprendre, la physiologie humaine et l'élémentaire de la médecine envisagée, ne présente, certes pas moins, mais pas plus de difficulté, qu'apprendre la constitution et le fonctionnement des différents circuits d'un avion. Alors...

Je demeure à la disposition des membres et invités du FORUM, pour répondre, via le site, ou par liaison mail directe, à toute question sur le sujet évoqué, pour autant qu'elle demeure dans le champ (moyen) de mes compétences.

Très cordialement à tous.

Mannix (CIV 49/52)


L'AIL (Allium sativum), végétal culinaire et médical

Originaire des steppes de l'Asie centrale, il fut cultivé en Chine, en Mésopotamie et en Égypte depuis les temps les plus reculés. La suite ici...

L'OIGNON ( Allium cepa ), végétal culinaire et médical

Originaire de l'Asie occidentale, l'oignon est encore récolté à l'état sauvage au Pakistan, en Afghanistan et en Iran. Cultivé par les Sumèriens...La suite ici...

L'OLIVIER (Olea europea), appelé aussi ampoulaou, boucellaou, boutaillon, mouraou,

aux propriétés - culinaire et médicinale des fruits, - médicinales importantes des feuilles, est un arbre vivace, qui craint le froid. Il serait originaire d'Asie mineure... La suite ici...

L'ARTICHAUT (Cynara scolymus) appelé aussi bérigoule,

est un légume-fleur, hypocalorique (50 à 75 cal par 100 g), dont les bractées et le fond (ou cul d'artichaut), font le régal des gourmets, ont la composition suivante,... La suite ici...

BASILIC, CORIANDRE, ET ROMARIN

Le BASILIC (Ocymum basilicum), appelé aussi oranger des savetiers, herbe royale, basilic romain et pistou en Provence, est une labiée dont... La suite ici...

BARDANE, MYRTILLE, NOYER

La BARDANE (Arctium majus, Arctium lappa), appelée aussi bouillon noir, chou d'âne, coupeau, glouteron, grateron, herbe à la teigne,... La suite ici...

THYM ET SAUGE

Le THYM (thymus vulgaris), appelé aussi mignotise des Genevois, pote, et férigoule (en provençal), est une labiée dont la tige... La suite ici...

PRINCIPAUX TROPISMES DES PLANTES MEDICINALES

Orientations préférentielles ou privilégiées au bénéfice d'une fonction, d'un système ou... La suite ici...

À PROPOS DES HUILLES ESSENTIELLES

Les huiles essentielles, substances aromatiques volatiles, obtenues des plantes odoriférantes par divers procédés...La suite ici...

ARGILES

Il n'existe pas « une » mais « plusieurs » argiles, dont les différences structurales sont très importantes...La suite ici...

PSORIASIS

Je viens d'être sollicité par un inscrit, proche de 65 ans, pour tenter de l'aider à soigner un psoriasis datant de plus de 15 ans. Cette maladie revêt plusieurs formes : rougeurs susceptibles de devenir squameuses, en surélévation de la peau, et une forme ou apparaissent des plaques à aspect de cuir dont les crevasses s'ouvrent le soir, s'approfondissent et peuvent causer au patient de terribles souffrances. La suite ici...


Le premier bien est la santé,
Le deuxième est la beauté,
Le troisième est la richesse.
Platon (Les Lois).

Introduction


Au cours du XXème siècle, les connaissances scientifiques ont progressé de façon spectaculaire. La science médicale, dont on peut saluer les importantes étapes successives, qui étend sa connaissance distinctive - organe, tissu, cellule, noyau, chromosome, loci* -, morcelée et donc peu structurante, pense à chaque fois avoir trouvé la clé des maladies et les voies définitives de leur traitement. La médecine expérimentale, dont nul ne saurait nier l'apport exceptionnel, observe une sorte de fuite vers l'avant, ne retenant pas de considérer l'être humain dans sa totalité et dans sa fonctionnalité physiologique.

Le modèle pathologiste de la pensée médicale majoritaire demeure le système de référence. En conséquence de ce modèle, l'étiologie** impose alors de considérer la maladie comme une sorte d'intrusion, dans ce qui serait l'organisme paisible d' un patient.

La médecine allopathique combat alors les maladies identifiées, à partir de traitements, dont certains établis sur base statistique de premier degré, à l'aide de substances de synthèse : principes actifs, hormones, antibiotiques, anti-inflammatoires, anti-coagulants, immuno-dépresseurs, anxiolytiques et somnifères.

Cette, médecine est devenue un outil terriblement efficace - décisif en cas d'urgence - pour lutter contre les maux graves et la mort. Mais la voie suivie conduit à des remèdes puissants, dont l'Autorisation de Mise sur le Marché*** ne constitue pas toujours une garantie suffisante s'agissant des effets secondaires immédiats ou à terme et du risque d'iatrogènité. Certaines drogues, largement prescrites et certains vaccins présentent des risques non négligeables. Par ailleurs, l'usage massif des antibiotiques, en médecine de ville et, plus encore à l'hopital, n'a-t-il pas favorisé la résistance de certains gènes très pathogènes ?

Malgré les énormes progrès de la Médecine, - même compte tenu des effets du viellissement des populations lié à l'allongement de la durée de vie - nombre de maladies chroniques sont en importante augmentation: maladies cardio-vasculaires, affections rhumatismales et digestives, maladies psychiques, tandis que réapparaissent certaines épidémies, sont découverts de nouveaux prions et que l'on constate une croissance significative du nombre de cancers.

Ainsi l'espérance de vie s'accroit, sans espoir de qualité de vie dans la durée, alors que la rupture de notre système de santé apparaît dans son financement actuel et plus encore, dans son existence à terme. Autant d'éléments qui traduisent une situation bien peu satisfaisante quant à ses aspects sanitaire, économique et social.

Le constat, de plus en plus affirmé, de l'unicité de l'individu dans sa structure et dans sa réponse aux traitements, indique bien que la solution ne peut se concevoir sans une approche totale de l'individu. L'évolution de la science moderne conduit d'ailleurs, progressivement, à la reconnaissance d'une étiologie propre à l'individu, à son organisme, et donc inscrite dans sa constitution à partir de son potentiel génétique. Alors, revient à l'esprit la notion à la fois millénaire et récurrente de terrain, mais d'un terrain qui serait scientifiquement défini.

Et lorsque le médecin, avec l'aide du physiologiste et du biologiste, s'efforce de comprendre tous les moyens dont dispose l'organisme pour sa gestion, son autogestion, son entretien, sa destruction, en l'état actuel des connaissances scientifiques, cette appréhension de la globalité fonctionnelle de l'homme, ne peut se concevoir qu'à travers le système endocrinien dont les nombreuses secrétions hormonales sont, au meilleur sens du terme, les artisans fondamentaux des multiples régulations physiologiques, d'où l'établissement de la théorie endocrinienne de terrain. Cette reconnaissance, de l'importance primordiale, de ce complexe système de gestion, invite à mettre en place un véritable choix thérapeutique, envisageant à la fois la prévention et la restauration de la santé à travers le rééquilibrage du terrain du malade et en respect du principe de non nuisance (primum non nocere) qui doit accompagner toute tentative de soins.

S'appuyant sur la recherche scientifique, employant dorénavant des médications scientifiquement controlées et introduites de longue date en clinique médicale la phytothérapie clinique considère comme principal et judicieux l'usage des plantes médicinales dans les actions de rééquilibrage du terrain et place sans exclusion, cet usage au centre de l'arsenal médicamenteux.

Ce livre, écrit par un patient - considèrant que le citoyen doit chercher, dans la mesure de ses moyens, à étudier et comprendre l'essentiel du domaine médical, de façon à s'impliquer dans le choix de son médecin et de la voie thérapeutique la plus profitable pour lui et les siens - qui examine et réunit les éléments de cette liaison sur le plan médical entre la théorie endocrinienne de terrain, l'endobiogènie et la phytothérapie clinique, s'adresse à tous ceux, et à toutes celles, qui, à partir de leur propre expérience voudront bien prendre le temps de la réflexion pour guider leur choix thérapeutique, afin de gérer, au mieux et pacifiquement leur patrimoine santé et celui de leurs enfants.

* Loci ( pluriel de locus ): place d'un gène sur un chromosome.
** Discipline qui étudie les causes de la maladie.
*** A.M.M.

SOMMAIRE



La vie, c'est l'ensemble des fonctions
qui résistent à la mort.
Docteur François Xavier Bichat.


2 ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE.

2.1 GENERALITES.

La vie, dans sa plus simple expression, est totalement illustrée par l'exemple d'un organisme uni-cellulaire. L'organisme humain-évolution multi-cellulaire avec groupes cellulaires spécialisés en organes – se caractérise par un milieu intérieur (liquide extra-cellulaire*) ouvert, de composition définie, maintenue dans une constance, « résultante » plus ou moins stricte appelée homéostasie .

Cette homéostasie est assurée par des mécanismes de régulations variés, nombreux et très complexes. Elle repose en particulier sur des échanges qui interviennent de façon permanente entre l'organisme et l'ensemble des sollicitations (stimuli** cognitifs et non cognitifs) de son milieu environnant.

Par leur activité métabolique, les cellules extraient l'oxygène et les substances nutritives du liquide extra-cellulaire et y rejettent leurs déchets. Les organes spécialisés chargés de métaboliser, transformer, stocker les nutriments, contrôler la teneur en eau et en électrolytes du milieu, extraire l'oxygène et évacuer les déchets du métabolisme par les selles et l'urine, participent au maintien de l'homéostasie de ce milieu intérieur.

Le milieu intra–cellulaire ou cytoplasme ( composé principalement d'eau et de protéines ) possède lui aussi des caractéristiques propres. L'état physico–chimique du cytoplasme et l'hétérogénéité du compartimentage intra-cellulaire, encore objet d'analyses difficiles relevant de la physiologie cellulaire nous conduit à l'écarter de cette approche physique générale.

**Stimuli

L'intégration et la coordination des groupes cellulaires et des organes sont assurées par les systèmes nerveux et endocrinien. Dans le système nerveux, l'information est conduite sous la forme d'une dépolarisation membranaire ou influx nerveux, qui se propage le long de fibres disposées en un réseau dont l'organisation anatomique est bien définie et permet le message nerveux jusqu'à une cible précise. Dans le système endocrinien, l'information est portée par une hormone, (messagère, molécule-signal), synthétisée puis secrétée dans la circulation sanguine par un tissu glandulaire spécialisé et pouvant atteindre l'ensemble des cellules de l'organisme. Mais le message hormonal est spécifique: ainsi pour une hormone considérée, seules certaines cellules, pourvues de récepteurs spécifiques à cette hormone recevront le message.

Les progrès accomplis en Neurobiologie* et en Endocrinologie** montrent qu'une distinction tranchée n'est plus possible entre les deux systèmes précédents. D'une part, la présence de récepteurs spécifiques à des molécules-signal existe aussi dans le système nerveux, ou la transmission de l'influx nerveux entre deux neurones, implique le plus souvent, la libération, puis la reconnaissance d'un médiateur. D'autre part, un certain nombre de molécules peuvent fonctionner comme médiateur chimique au niveau du système nerveux, ou comme hormone circulant dans le sang (noradrénaline***, peptides**** intestinaux, par exemple). Enfin, au niveau de l'hypothalamus, des neurones sont à la fois capables de générer et propager un influx nerveux et de secréter des neuro-hormones***.

*Neurobiologie: discipline médicale qui étudie le fonctionnement des neurones.

**Endocrinologie: le rôle des glandes et tissus endocriniens constituant le système endocrinien et leurs maladies.

***Noradrénaline: neuro-médiateur sécreté par le système nerveux central, les nerfs sympathiques et la glande médullo-surrénale.

****Peptides : molécules constituées par la condensation d'un petit nombre d'acides aminés

L'information des systèmes nerveux et endocrinien est également transmise au système immunitaire chargé de la défense de l'organisme. Le système immunitaire a des relations démontrées avec le système nerveux (sur le plan anatomique : innervation des zones vasculaires et parenchymateuses d'organes lymphoïdes, sur le plan immunologique: neuromodulation de la réponse immunitaire, effets du stress sur la réponse immunitaire) et avec le système endocrinien (effets des hormones sur le système immunitaire et messagers immunitaires de type hormonal).

Dans les chapitres suivants, nous examinerons les éléments principaux intéressant la définition, le rôle du système nerveux central, du système nerveux végétatif, du système endocrinien et du système immunitaire. Compte tenu de sa complexité et de son intérêt, le système endocrinien sera étudié, en considérant chaque axe, et en envisageant chacun des étages, (hypothalamique, hypophysaire, périphérique). L'étude envisagera également les tissus endocriniens, le thymus et l'épiphyse, puis le système immunitaire, et les interrelations entre le système endocrinien et le système immunitaire.

Cette synthèse, qui s'évertue à observer une certaine rigueur dans l'exposé et l'ordonnancement des informations, prétend seulement un objectif de vulgarisation scientifique. Elle a été réalisée, à partir de trois sources principales de qualité*, enrichies, chaque fois que possible ou nécessaire, d'un certain nombre de données issues des observations cliniques et travaux du Docteur Duraffourd***.

*Physiologie
Sibernagl Stéfan, Directeur de l'Institut de Physiologie de l'Université de Wurzburg,
Despopoulos Agamemnon, Professeur,Institut de l'Université New Mexico Albuquerque

*Hormones et grandes fonctions (Tomes 1 et 2). énorme travail de haut niveau d'un groupe de 18 chercheurs universitaires -- dont les noms et titres sont donnés, dans la bibliographie, en annexe --,coordinateur Jean-Paul Dupouy.

**Cahiers de phytothérapie, tome 1 à 5

***Traité de Phytothérapie Clinique
Christian Duraffourd, Docteur en Médecine,
Jean - Claude Lapraz, Docteur en Médecine,
anciens attachés de consultation à la clinique chirurgicale oncologique du Professeur Jacques Reynier, Hôpital Boucicaut (AP/HP ), Paris.

2.2 SYSTEME NERVEUX CENTRAL.

Le Système Nerveux Central (S.N.C), comprend le cerveau et la moelle épinière (axe cérébro- spinal). Segmentée en rapport avec les vertèbres, la moelle épinière est plus courte que la colonne vertébrale.

Le Système Nerveux Central, traite les signaux provenant des récepteurs périphériques des cellules sensorielles et des organes sensoriels, et joue un rôle décisif lorsque la conduite et/ou la pensée sont engagées dans une discussion.

Le cerveau comprend principalement:

L'hypothalamus occupe une position stratégique dans la mesure où il reçoit des informations de diverses régions du cerveau et ou il possède plusieurs noyaux impliqués dans la régulation de fonctions importantes: thermo–régulation, prise de nourriture, homéostasie glucidique, équilibre hydro–minéral.

Appartenant, à la fois, au Système Nerveux Central (localisation et fonctionnalité) et au système endocrinien, par l'importance du rôle des neuro-sécrétions hypothalamiques et du rétrocontrôle hormonal, l'hypothalamus, nous le verrons dans un chapitre 2.4.2 (hypothalamus et neuro-sécrétions), s'avère bien le centre supérieur de l'organisation neuro-endocrinienne de l'organisme.

- une structure réunissant d'autres parties (amygdales cérébelleuses*, hippocampe*, noyaux septaux*, gyrus cingulaire*...) constitue le système limbique, site privilégié du comportement instinctif, des motivations et des émotions. Le système limbique, sous le contrôle de l'hypothalamus, régule le comportement (inné et acquis), commande l'expression des émotions (peur, colère, fureur, ennui, joie, bonheur,...).

Ses relations avec le cortex servent avant tout, à l'intégration et à des signaux provenant du monde extérieur et au contenu de la mémoire.

*Amygdales cérébelleuses ou amygdala, hippocampe, noyaux septaux ou septum, locus coeruleus, sont des sites extra-hypothalamiques du cerveau sur lesquels ont été constaté des neuro-sécrétions et des rétroactions hormonales.

La moelle épinière, en coupe transversale, présente une substance grise, en forme de papillon, dont:

Les corps cellulaires des fibres afférentes (de la racine postérieure de la moelle vers le S.N.C), se trouvent hors de la moelle épinière dans le ganglion spinal,

L'autre partie de la moelle épinière, substance blanche qui entoure la substance grise, contient les axones (prolongement de la cellule nerveuse que parcourt l'influx nerveux) des voies descendantes et ascendantes.

Le Système Nerveux Central joue un rôle fondamental dans l'intégration des signaux afférents de nature nerveuse ou hormonale associées aux agressions subies, puis dans la coordination et l'exécution des réponses appropriées. Il contrôle les réponses physiologiques via deux voies principales efférentes, l'une nerveuse (Système Sympathique: l'une des deux voies“complices" du Système Neuro-Végétatif ), l'autre neuro-endocrinienne, à travers les neuro-sécrétions hypothalamiques et les hormones hypophysaires que nous envisagerons dans le paragraphe 2.4 du chapitre consacré au Système Endocrinien.

Dans le Système Nerveux Central en général, et au niveau de l'hypothalamus en particulier, sont présents de nombreux peptides* endogènes biologiquement actifs qui interviennent dans la coordination des réponses endocriniennes ou neuro-végétatives et dans le maintien de l'homéostasie. Le rôle de certains de ces peptides sera abordé dans le cadre des régulations centrales hypophysaires.

*Peptide: Composé formé par un nombre restreint d'acides aminés.

2.3 SYSTEME NERVEUX VEGETATIF.

Le système Nerveux Végétatif ou neuro-végétatif, (S.N.V) régule les fonctions des organes internes (cœur, bronches, estomac, pancréas, intestins, vésicule biliaire, vessie..) et de l'appareil circulatoire. Il contrôle aussi les fonctions végétatives (respiration, digestion), activités qui échappent au contrôle volontaire. En application directe sur les organes effecteurs, en relais de relance et transmission au sein même du système endocrinien ( cf 2.4.2 ), il est constitué d'un système fermé, autonome. C'est pourquoi, le S.N.V est également appelé Système Nerveux Autonome (S.N.A).

Le S.N.V ou SNA contrôle la vie végétative par deux sous-systèmes, - Parasympathique et Orthosympathique ou Sympathique - au jeu subtil, à la fois agoniste et antagoniste, qui illustre bien le principe physiologique premier de l'organisme: celui de l'action et de la réaction. Le système sympathique est lui-même formé de deux parties (alphasympathique et bêtasympathique) qui correspondent à des modalités de fonctionnement spécifiques, en réponses physiologiques aux trois catécholamines naturelles que sont la dopamine, la noradrénaline, l'adrénaline (médiateurs chimiques du groupe des amines, synthétisés à partir de la thyrosine, thyrosine également à l'origine des hormones thyroïdiennes).

Inclus ou non (selon les auteurs) dans le Système Nerveux Végétatif, en plus des deux systèmes périphériques précédents (Parasympathique et Sympathique), existe le système Somatique relié à la motricité du squelette.

Ce système, partie du système nerveux général, (réunissant les nerfs des muscles squelettiques, de la sensibilité superficielle, et des organes des sens) appelé également système nerveux de la relation, répond en général aux stimulis externes, par une réponse simple dirigée vers l'extérieur.

2.3.1 SYSTEME PARASYMPATHIQUE.

Ce système n'existe qu'aux niveaux crânien et sacré. Les ganglions du système parasympathique se situent à proximité, voire à l'intérieur des organes cibles. L'axone, (prolongement du neurone médullaire) des neurones, dont le corps se situe en partie supérieure du tronc cérébral ou de la région sacrée, quitte ces régions, en accompagnant certains nerfs crâniens ou les racines rachidiennes inférieures sacrées. Une des grandes voies d'acheminement de ces axones est la Xème paire de nerfs crâniens, le pneumo-gastrique, appelé également nerf vague. Un relais se fait au niveau des ganglions viscéraux avec un neurone ganglionnaire. Le médiateur chimique ( neuro-transmetteur pré-ganglionnaire ou post-ganglionnaire) est l'acétyl-choline (Ach). Le message parasympathique, univoque, est donc cholinergique. L'acétyl-choline, présente dans le système nerveux à la fois central et périphérique, existe sous deux formes: Ach dite de réserve (85%) et Ach dite libérable (15%). Sa libération entraine en amont l'élévation de sa synthèse. L'Ach de réserve n'étant pas totalement libérable, il s'agit d'un système qui apparaît difficilement saturable et qui permet une libération continuelle d'un taux de base en Ach.

L'activation du système parasympathique entraine:

L'ensemble des effets du système parasympathique explique qu'il soit un système dont les fonctions soient essentiellement anaboliques (favorisant les synthèses allant dans le sens de l'assimilation). Cela permet de comprendre pourquoi le système parasympathique devient régulièrement quantitativement supérieur au système sympathique:

2.3.2 SYSTEME ORTHOSYMPATHIQUE OU SYMPATHIQUE.

Étagé tout le long de la moelle épinière ( de la zone cervicale ou tronc cérébral à la zone lombaire ), il est organisé de façon segmentée (en métamères). Les fibres ganglionnaires de la moelle épinière aboutissent aux ganglions du tronc cérébral ou de la moelle lombaire. A chaque niveau, le prolongement du neurone médullaire ( axone ), qui conduit le message nerveux, de ce neurone vers d'autres cellules, fait :

Les médiateurs chimiques (neuro-transmetteurs) sont au nombre de trois :

Cette situation, sa relation directe avec le système endocrinien ( activité au niveau de la glande surrénale, cf 2.4.4.1) et la situation anatomique particulière que constitue le ganglion inclus au sein de la glande endocrine sont à l'origine de bien des confusions y compris lors de l'établissement d'examens cliniques.

Les activités du système sympathique se partagent en deux parties selon qu'elles répondent essentiellement :

  1. à la dopamine et à la noradrénaline (activité alphasympathique),
  2. à l'adrénaline (activité bétasympathique).

Les récepteurs présynaptiques du système sympathique (médiateur acétyl-choline) sont cholinergiques, ceux postsynaptiques (médiateurs respectifs noradrénaline et adrénaline) sont noradrénergiques pour l'alphasympathique et adrénergiques pour le bétasympathique. Ce mélange d'analogie et de différence est un des fondements de l'enchainement permanent des deux systèmes dans la simultanéité de leur sollicitation qui sera abordée au niveau du chapitre consacré à l'endobiogénie.

Les observations cliniques montrent que les activités du système sympathique sont majeures :

L'activité alphasympathique se manifeste par :

Elle intervient en relais de l'action parasympathique, avec pour objectif de calibrer, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, les sécrétions qui seront mises en circulation lors de la phase de libération déclenchée par l'activité bétasympathique.

L'activité bétasympathique se manifeste par:

Les systèmes alpha-sympathique et parasympathique se réunissent pour former des plexus (entrelacements de cordons nerveux dans ce cas), qui répercutent de façon très importante notre éventuelle tension intérieure. Ainsi du plexus solaire, (situé derrière l'estomac), qui agit si fortement au niveau de l'aorte que l'examen clinique du praticien permet d'entendre un souffle, non organique puisqu'il disparaît dès qu'il y a détente, mais qui est le témoin indiscutable de l'action préjudiciable engendrée sur un ou plusieurs organes par une tension psychologique excessive.

2.4 SYSTEME ENDOCRINIEN.

2.4.1 GENERALITES.

Le système neuro-endocrinien, pour la suite endocrinien, utilise la transmission d'informations dans la régulation des fonctions organiques et des processus métaboliques par des substances chimiques messagères appelées hormones.

Fonction de leur structure chimique et de leur biosynthèse on distingue trois groupes d'hormones :

  1. les hormones peptidiques hydrophiles* et les hormones glyco-protéidiques****), issues du métabolisme du cholestérol L.D.L (Low Density Lipoproteins),
  2. les hormones stéroïdes lipophiles*** (corticoïdes**** et gonadiques****), issues du métabolisme du cholestérol LDL (Low Densty Lipoprotéins),
  3. les dérivées de la L thyrosine*****, issues du métabolisme, qui regroupent les catécholamines hydrophiles***** (adrénaline, noradrénaline, dopamine), et les deux hormones thyroïdiennes (T3, T4*****).

*à base de peptides (union d'un nombre restreint d'acides aminés) susceptibles de gonfler dans certains liquides.

**contenant des protéines complexes comprenant un groupement glucidique.

***corps dérivant du noyau stérol (substance organique à plusieurs atomes de carbone et à une fonction alcool (ex: cholestérol), lipophiles parce que se laissant mouiller par les liquides huileux.

****corticoïdes: substances sécrétées par le cortex des glandes surrénales (cf 2.4.4.1). Gonadiques : substances sécrétées par les organes de reproduction (cf 2.4.4.3).

*****tyrosine: acide aminé contenu dans divers protides. T3,T4 hormones thyroïdiennes (cf 2.4.4.2).

******cathécolamines hydrophiles substances du groupe des amines, telle la dopamine (P.I.H) ou secrétées par la médullo-surrénale (adrénaline et noradrénaline), obtenues par un enchaînement enzymatique.

Le système endocrinien comprend :

2.4.2 HYPOTHALAMUS ET NEURO-SECRETIONS

Dans l'hypothalamus - étroitement lié à d'autres parties du S.N.C avec lequel il est en relations anatomique et fonctionnelle - des signaux humoraux périphériques (hormone circulante par exemple ) peuvent être commutés en efférences nerveuses et des efférences nerveuses, être traduites en message hormonal.

L'hypothalamus libère ainsi des neuro-secrétions stimulantes (releasing factors: R.F ou releasing hormons : R.H) appelées libérines et des neuro-sécrétions inhibitrices ( inhibiting factors: IF ou inhibiting hormons : I.H ) appelées statines.(Ces fameuses statines si généreusement « distribuées » contre le choléstérol…)

L'ensemble des sécrétions hypothalamiques est destiné à la modulation des activités du lobe antérieur de l'hypophyse.

Depuis le début du XXème siècle, on savait que certaines maladies rénales étaient associées à une hypertension chronique et qu'un extrait salin de tissu rénal provoquait une élévation de la pression sanguine. En 1934, ces observations ont conduit à la mise en évidence de ce système endocrinien qui joue un rôle fondamental dans le contrôle de la pression sanguine et l'équilibre hydrominéral

* Pancréas: Ilots de Langhérans (cf : 2.4.5.3).

** Système rénine-angiotensine (cf : 2.4.5.5)

En l'état actuel des connaissances les neuro-sécrétions hypothalamiques sont les suivantes :

2.4.3 HYPOPHYSE ET HORMONES HYPOPHYSAIRES.

Glande endocrine impaire, l'hypophyse repose dans une dépression osseuse à la base de la cavité crânienne. Elle comprend un lobe arrière, partie nerveuse, la post-hypophyse ou neuro-hypophyse (LPH), reliée au cerveau par la tige pituitaire et un lobe avant, glandulaire, appelé anté ou adéno-hypophyse (LAH).

Le lobe postérieur L.P.H, constitue sur tous les plans (embryologique, morphologique et fonctionnel) une dépendance de l'hypothalamus. Il est constitué d'un ensemble de fibres nerveuses avec des renflements riches en granules de neuro-sécrétion. Le LPH comporte également des fibres noradrénergiques originaires en partie du cerveau, en partie du ganglion cervical supérieur.

Le lobe avant, L.A.H ou anté-hypophyse présente différents types cellulaires classés en différents types fonctionnels, à partir des techniques immunohistologiques et histophysiologiques réunies.

2.4.3.1 hormones neuro-hypophysaires.

En provenance des noyaux magno-cellulaires de l'hypothalamus, deux hormones aglandotropes, sont libérées, dans la circulation sanguine après un simple transit, par le lobe postérieur de l'hypophyse (L.P.H) :

2.4.3.2 hormones anté ou adéno-hypophysaires.

En provenance de l'hypothalamus, les libérines et les statines sont en premier lieu déversées dans un système porte - hypophysaire long (de mise en place prénatale chez l'homme) et parviennent ensuite, par voie sanguine courte, au système capillaire du lobe antérieur de l'hypophyse (L.A.H).

Le L.A.H, à son tour, libère des hormones, dites glandotropes, destinées à envoyer un message à des glandes périphériques et des hormones aglandotropes qui passent directement dans la circulation générale.

à partir de la corticolibérine (C.R.H) :

L'axe C.R.H - A.C.T.H est appelé axe corticotrope.

* Hormone antidiurétique. Cf 2.4.8.6

Les hormones précédentes (ACTH, ß LPH, a MSH, ß END, ont pour précurseur commun au niveau de l'hypophyse, la pro-opiomélanocortine (POMC). Les hormones ß L.P.H, a M.S.H et ß E.N.D sont des hormones aglandotropes.

à partir de la somatolibérine (GnR.H ),

une autre hormone aglandotrope, dite hormone de croissance, ( growth hormon ou somatotropic hormon : G.H ou S.T.H).

La production de somatotropine (G.H) est inhibée par la statine S.I.H, (somatostasine) libérée par l'hypothalamus.

Nous verrons par ailleurs* que les gluco-corticoïdes et les hormones thyroïdiennes agissent en synergie pour promouvoir la production de somatropine (G.H) induite par la somatolibérine (G.H.R.H ).

à partir de la thyréoglobuline (T.R.H),

à partir de la gonadolibérine ( GnR.H ou L.H- R.H ),

2.4.4 GLANDES PERIPHERIQUES ET HORMONES.

Il s'agit des glandes endocrines dont la sécrétion est sous la dépendance hypothalamo-hypophysaire, c'est-à-dire les glandes surrénales, la thyroïde, les testicules et les ovaires et des hormones synthétisées et sécrétées par ces glandes.

[b].2.4.4.1 axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. Fonction corticotrope.[/b]

A/ Surrénales et hormones:

Les glandes ou capsules surrénales comportent un cortex qui enveloppe une médulla (partie centrale)
Le cortex périphérique ou cortico-surrénal, stimulé par l'A.C.T.H hypophysaire, dont la production induite par la C.R.H hypothalamique, synthétise et secrète – via 3 zones distinctes – différentes hormones cortico-stéroïdes:

a/ via la zone fasciculée, des gluco-corticoïdes :

? le cortisol,
? la cortisone,
? le 11 desoxycortisol :

c/ via la zone glomulérée, des minéralo-corticoides,

? l'aldostérone,
? la corticostérone,
? la 11 desoxycortisone.

G/ via la zone réticulée, des androgènes
les 17 céto-stéroïdes (dont la D.H.E.A),
? l'androsténédione.

La médulla ou médullo-surrénale, placée sous le contrôle nerveux du système sympathique (message adrénergique du neuro-transmetteur acétylcholine ), via l'enzyme de méthylisation de la noradrénaline en adrénaline, contrôlée par les gluco-corticoïdes du cortex surrénal (Partie extérieure qui enveloppe les capsules surrénales, par opposition à la partie centrale appelée médulla). .

B/ contrôle de la fonction corticotrope.

Après établissement de l'existence d'une rétroaction (feedback) négative et le constat
de l'existence de différents types de rétroaction négative ( lent, intermédiaire, rapide, plusieurs observations de chercheurs suggèrent que les récepteurs aux corticoïdes impliqués dans ces différents types de feedback doivent être différents.

Dans le cerveau, il existe au moins trois types majeurs de récepteurs aux stéroïdes surrénalliens: 2 pour les gluco-corticoïdes (CR, GR), 1 pour les minéralo-corticoïdes (MR ) . L'hypophyse antérieure possède, en plus des récepteurs GR, des composés capables de lier la cortisone.

Suite à toutes ces données expérimentales, l'hypothèse est émise que l'activation des récepteurs GR du cerveau, plus que celle du même niveau hypophysaire, est impliquée dans le feedback négatif exercé in-vivo par la cortisone sur la sécrétion d'A.C.T.H via la C.R.H.

La corticolibérine (C.R.H) est le sécrétagogue majeur des cellules du lobe antérieur de l'hypophyse ( L.A.H ) qui sécrète l'A.C.T.H. La sécrétion et l'action peuvent être modulées par l'adiurétine (A.D.H) au niveau hypophysaire. La rétroaction négative des gluco-corticoïdes s'exerçant au niveau des diverses formations extrahypothalamiques, de l'hypophyse et de l'hypothalamus. Ainsi, la maladie d'ALZHEIMER, qui endommage l'une de ces formations, l'hippocampe, s'accompagne progressivement d'hypercortiolisme et d'une résistance à l'action d'un gluco-corticoïde de synthèse : la dexaméthasone.

[b]2.4.4.2 Axe hypotalamo-hypophyso-thyroidïen. Fonction thyréotrope.[/b]

A/ thyroïde et hormones.

Le corps thyroïdien comporte deux catégories de cellules (folliculaires et parafolliculaires).
Les cellules folliculaires stimulées par la T.S.H hypophysaire synthétisent et sécrètent les deux hormones thyroïdiennes :

° L Triidiotyronine ou T 3

° L Tétraiodiotyronine ou T 4.

Les cellules parafolliculaires, autre tissu hormonal, sont envisagées au chapitre

[b](2.4.5.1 thyroïde: cellules C).[/b]

L'acétylcholine et la noradrénaline inhibent la sécrétion des hormones thyroïdiennes. Le neuropeptide Y (N.P.Y, présent dans le cerveau à des concentrations très élevées et colocalisé dans le système nerveux central, avec divers autres neurotransmetteurs dont le GABA ((acide gamma amino butyrique)). Le neuropeptide Y accentue l'effet inhibiteur de la noradrénaline. Le Vasoactive Intestinal Peptide (V.I.P), présent dans les fibres préganglionnaires sympathiques, et mesurable dans le taux plasmatique basal. Il stimule la sécrétion exocrine du pancréas et la libération de différentes hormones (insuline, glucagon, hormone de croissance, prolactine, et hormone lutéinisante (L.H), potentialise la T.S.H et stimule la production basale des hormones thyroïdiennes.

Par ailleurs, la thyroïde est innervée par des fibres de différents types. Certaines appartiennent au système sympathique (adrénergique), d'autres appartiennent au système parasympathique (cholinergique).

B/ contrôle de la fonction thyréotrope.

Les hormones thyroïdiennes (T3,T4) exercent une rétroaction négative sur la fonction thyréotrope hypophysaire en s'opposant à la libération de T.S.H, à la fois par action sur l'hypophyse et sur l'hypothalamus. Les hormones thyroïdiennes (T3,T4) ont également plusieurs sites d'action dans le système nerveux central . Leur présence entraîne une réduction de la production de thyréolibérine (T.R.H) et un accroissement de deux autres neuro-hormones hypothalamiques: la dopamine (S.I.H) et la somatostasine (S.I.H) .

Ces statines freinent à leur tour la sécrétion de T.R.H au niveau hypothalamique et, conséquemment, au niveau hypophysaire, celle de la T.S.H.

[b]2.4.4.3 Axe hypothalamo-hypophyso-gonadique. Fonction gonadotrope.[/b]

A/ testicules et hormones.

Chez l'homme le testicule à pour but d'assurer la spermatogenèse et la production d'hormones stéroïdes sexuelles.
Ces fonctions prennent place dans deux compartiments:
-- les tubes sémifères, non vascularisés, constitués exclusivement de cellules de Sertoli et de cellules germinales,
-- le tissu intersticiel, vascularisé, contenant, en particulier, les cellules de Leydig responsables de la synthèse des androgènes testiculaires.

Les cellules de Sertoli sont impliquées, à la fois, dans les fonctions spermatogèniques et endocrines du testicule. Elles assurent la synthèse de nombreux facteurs locaux ( hormones, facteurs de croissance, métabolites cellulaires, protéines de liaison...) .Elles contribuent à la production du fluide contenu dans les tubes sémifères assurant la vie et le transport des spermatozoïdes.
La folliculine (F.S.H), libérée au niveau hypophysaire par la stimulation de la gonadolibérine (GnRH) hypothalamique, stimule la sécrétion d'inhibine dans les cellules de Sertoli et conditionne l'action de la testostérone sur la fonction exocrine de la spermatogenèse.

Les cellules de Leydig sont spécialisées dans la synthèse et la sécrétion des androgènes. Elles contiennent tous les systèmes enzymatiques et les co-facteurs nécessaires à la bio-synthèse des hormones stéroïdes sexuelles, à partir du cholestérol LDL ( Low Density Lipoprotéins ).
La lutéotropine (L.H) libérée par l'hypophyse par la stimulation de la gonadolibérine (GnR.H) hypothalamique, assure le contrôle majeur de l'induction et du maintien des enzymes de la stéroïdogenèse et de la sécrétion des hormones stéroïdes, en l'espèce les androgènes. Les androgènes testiculaires dérivent de la ? prognenolone* via la progestérone et la a 17 droxyprognenolone*.

Ce sont :
? la testostérone (T), en quantité principale,
? l'androsténédione, en faible quantité,
? déhydroépiandrostérone,
auquelles il faut ajouter, à raison d'environ un tiers du total, l'hormone oestrogènique*
? œstradiol (E2).

La folliculotropine (F.S.H) également libérée au niveau hypophysaire, sur stimulation de la gonadolibérine (GnR.H), entraine la sécrétion, par les cellules de Sertoli, d'une hormone appelée inhibine. La F.S.H conditionne l'action de la testostérone sur la fonction exocrine de la spermatogenèse.

* Au niveau des cellules de Leydig, dans quelques cellules cibles de la testostérone, celle-ci est transformée en œstradiol. La testostérone, en diffusant dans les tubes sémifères, peut ëtre aromatisée par les cellules de Sertoli. Chez l'homme, les niveaux mesurés d'œstrogènes dans le sang de la veine spermatique, révèlent que 40 à 50% de l'œstradiol circulant est d'origine testiculaire.


B/ Ovaires – cycle menstruel et hormones.

Chez le futur bébé, la croissance du follicule ovarien, démarre dès le début de la grossesse, avec les cordons sexuels primaires, puis la génération des cordons secondaires (ovogènes), le début de la follicullinogenèse intervenant chez le bébé dès la seizième semaine de gestation. Le follicule dit « primordial », est représenté par un ovocyte (cellule reproductrice femelle non arrivée à maturité) primaire (1er ordre).
A partir des follicules de réserve (environ1.000.000 chez la petite fille à la naissance), un certain nombre de follicules vont s'échapper pour entrer en croissance dès la puberté, et ultérieurement, à chaque cycle menstruel ovarien. A partir du début de la maturité sexuelle, tous les 28 jours, un ovocyte, dans le follicule appelé follicule de Haag, achève sa maturation pour être fécondé.
Chez la femme à maturité sexuelle, des sécrétions cycliques étalées sur 28 jours environ (21 à 35) conduisent le cycle menstruel en deux phases de durée égale, avec un pic appelé ovulation.

¦ phase folliculaire:

La répétition du saignement mensuel marque le début de la 1ère étape du cycle (du 1er au 14ème jour).Durant cette phase, l'action de la folliculotropine (F.S.H ), libérée au niveau de l'hypophyse ( L.A.H ), par l'action de la gonadolibérine (GnR.H ) hypothalamique ( et de la dopamine ) sur les follicules de Haag ( lesquels comportent des récepteurs à F.S.H et à L.H ), entraîne la synthèse et la sécrétion des hormones gonadiques folliculaires, en l'espèce œstrogènes, par transformation (aromatisation) de la testostérone .

Ce sont :
? l' œstradiol (E2), en quantité principale, et
? l' œstrone (E1), en faible quantité, et,
? l' œstriol (E3),
auxquelles, il faut ajouter, à raison d'un peu moins d'un tiers au total, des androgènes testostérone (T).

¦ ovulation.

Le pic de folliculotropie (F.S.H) qui commence aux environs du 13ème jour, entraîne, par turn-over hormonal, le pic de lutéotropine (L.H) au 14ème jour. Dix heures plus tard, le follicule se rompt et l'ovocyte est libéré: c'est l'ovulation.

¦ phase lutéale

A partir des assises des follicules ovariens qui viennent d'ovule ? après la décharge de L.H qui entraine l'effondrement de la production des œstrogènes et des androgènes ? se développe un organe endocrine, à cellules lutéales stéroïdiques, le corps jaune, qui produit l'hormone progestative appelée progestérone (P), ou œstradiol lutéal
Via la GnR.H, la progestérone et les oestrogènes inhibent alors la sécrétion de F.S.H et de L.H. Cette rétroaction négative entraine une forte diminution des concentrations plasmatiques d'oestrogènes et de progestérone, ce qui provoque alors le saignement mensuel, tandis que la sécrétion de la F.S.H se remet à augmenter.

Du 14ème au 22ème jour, la phase lutéale est caractérisée par le développement du corps jaune qui, dès lors, produit l'hormone progestative.
C'est au 22ème jour que la muqueuse utérine réagit le plus fortement à la progestérone C'est la période ou la nidation peut survenir, à condition qu'une fécondation ait lieu. En l'absence de fécondation, la régression du corps jaune ou lutéolyse intervient à la fin du cycle.

C/ contrôle de la fonction gonadique.

Le rétrocontrôle périphérique via les hormones stéroïdes gonadiques s'exerce sous la forme d'une rétroaction négative et d'une rétroaction positive.
La rétroaction négative de la testostérone, entraîne une diminution de la quantité de GnR.H sécrétée, in vivo, dans la circulation portale. L'action inhibitrice de la testostérone s'exerce, à court terme, davantage sur l'hypothalamus que sur l'hypophyse, puisque au cours de la période de réduction ou de suppression de la libération de L.H exogène, la réponse de l'hypophyse à la GnR.H exogène n'est pas affaiblie .La testostérone pourrait exercer ce feedback négatif via son aromatisation en œstradiol (production centrale) et en partie, par sa conversion en déhydrotestostérone (D.H.T) .

Des faits expérimentaux soulignent l'existence d'une rétroaction positive, par les œstrogènes (œstradiol/E2), au niveau de l'hypophyse . La présence de progestérone amplifie et prolonge l'effet rétroactif de E2 .

La folliculotropine (F.S.H) est inhibée par la testostérone (T), la dehydrotestostérone (D.H.T) , l'œstradiol (E), et l'inhibine, glycoprotéine sécrétée par les cellules de Sertoli .

[b]2.4.5 TISSUS ENDOCRINIENS ET HORMONES ENDOCRINES.[/b]

[b]2.4.5.1 thyroïde : cellules C et calcitonine.[/b]

Les cellules folliculaires synthétisent les hormones thyroïdiennes T3 et T4.Les cellules parafolliculaires (cellules C), isolées ou regroupées en amas, sont localisées dans les follicules.

Elles synthétisent et sécrètent des polypeptides tels que :

? la calcitonine (C.T)
? la somatostasine (S.I.H).

La sécrétion de calcitonine est essentiellement sous la dépendance de l'ion calcium. Par ailleurs, l'hormone intestinale pentagastrine, à dose pharmacologique stimule, chez l'homme, la sécrétion de C.T. Cette propriété a été mise à profit comme test de dépistage du cancer médullaire de la thyroïde.

[b]2.4.5.2 parathyroïdes et parathormone.[/b]

Les parathyroïdes sont des glandes de petite taille, situées au voisinage de la thyroïde. Elles sont au nombre de quatre chez l'homme.

Elles synthétisent et sécrètent :

? la parathormone (P.T.H)
D'un point de vue physiologique, le calcium est le stimulus majeur contrôlant la sécrétion de P.T.H . Une chute de la magnésémie (concentration de magnésium dans le sang) s'accompagne d'une augmentation de la sécrétion de P.T.H, mais le stimulus magnésium est trois fois moins efficace que le stimuli calcium.
Les œstrogènes et la progestérone augmentent la sécrétion de P.T.H.

[b]2.4.5.3 pancréas endocrine (ilots de Langerhans): insuline, glucagon, PP.[/b]

Glande à sécrétion mixte, endocrine et exocrine, annexée au tube digestif, le pancréas est très profondément situé, devant la colonne vertébrale, à la partie haute de l'abdomen. Le pancréas endocrine est formé par les ilots (insula) de Langerhans, petits amas cellulaires, intimement irrigués par les capillaires sanguins dans lesquels ils déversent leurs hormones.

On distingue quatre types de cellules:

- les cellules ß, les plus nombreuses, 60% souvent situées au centre de l'ilot, qui produisent :
? l'insuline.

- les cellules a, trois à quatre fois moins nombreuses, qui sécrètent, une hormone hyperglycémiante,
? le glucagon.

- les cellules d, environ 10% sécrétrices de
? somatostasine (SIH).

- les cellules de la tête du pancréas dans lesquelles sont présentes le
? polypeptide pancréatique (P.P).

Ces hormones sont transportées à concentration élevée, vers le foie, par
la veine porte.
Dans le pancréas endocrine, de nombreux neuropeptides ont été localisés en
immunocytologie: le V.I.P, la C.C.K (cholécystokinine, peptide produit dans la totalité de la muqueuse duodénale), le N.P.Y(neuropeptide Y), la substance P (peptide identifié et cartographié dans le cerveau),et un autre peptide le G.R.P (Gastrin-releasing peptide) .

Le principal stimulus de la sécrétion d'insuline est une augmentation de la glycémie. Lors de la digestion, la sécrétion d'insuline est principalement stimulée, aussi bien par les fibres « cholinergiques » du nerf vague que par la gastrine et la sécrétine. Certains acides aminés (arginine, leucine), les acides gras libres, les gluco-cortcoïdes, la S.T.H, l'A.C.T.H, les œstrogènes provoquent une augmentation de la sécrétion de l'insuline. L'adrénaline et la noradrénaline inhibent la sécrétion de l'insuline.

[b]2.4.5.4 Reins, Foie : érythropoïétine, thrombopoïétine, calcitriol, angiotensine et système rénine-angiotensine.[/b]

Les principales fonctions du rein sont :

- de contrôler, par une réabsorbtion réglée sur les besoins, l'élimination du sel et de l'eau pour maintenir les conditions du comportement extracellulaire,

- de participer à la régulation de l'équilibre acide/base,
d'éliminer les produits terminaux du métabolisme.

Le rein est également le site de production des hormones suivantes:
? l'érythropoïétine (E.P),
? la thrombopoïétine (E.P),
? le calcitriol,
? la rénine
et l' angiotensine 1 (AI), ?? l'angiotensine 2 (AII).

La formation des cellules sanguines procèdent de cellules précurseurs qui prolifèrent et mûrissent dans la moelle osseuse jusqu'à leur stade terminal (myélopoièse), puis sont libérées dans le sang. Deux hormones, produites par le rein, sont alors impliquées pour la suite : l'érythropoïétine (E.P), qui stimule la maturation et la prolifération des érythrocytes (globules rouges) et la thrombopoïétine (T.P), qui stimule la maturation et la prolifération des thrombocytes. Une troisième hormone, lipophile, est également synthétisée par le rein, après plusieurs étapes d'organes (peau – U.V/calciol, foie/calcidiol). C'est le calcitriol, hormone dont la cible la plus importante est l'intestin, dans lequel il participera, avec la parathormone (P.T.H), à la régulation hormonale de l'équilibre phospho-calcique de l'organisme.

Depuis le début du XXème siècle, l'on savait que certaines maladies rénales étaient associées à une hypertension chronique. La dilatation chirurgicale de l'artère afférente au rein supprime rapidement l'hypertension. Ces observations ont conduit les recherches qui ont mis en évidence un système endocrinien complexe qui joue un rôle fondamental dans le contrôle de la pression sanguine : le système rénine-angiotensine. La rénine, hormone d'origine rénale pour la part la plus importante, est un enzyme glyco-protéique qui convertit en angiotensine 1, puis en angiotensine 2, un angiotensiogène fabriqué par le foie. La biosynthèse hépatique de cet angiotensiogène est augmentée par les stéroïdes.

Le système rénine-angiotensine (S.R.A), morphologiquement constitué de deux tissus situés au niveau du rein, est impliqué dans la régulation de deux fonctions majeures de l'organisme : l'hémodynamique cardio-vasculaire (l'hémodynamique est la partie de la physiologie qui étudie les facteurs intervenant pour assurer à la masse sanguine de l'organisme, sa circulation, sa pression et sa répartition ainsi que l'équilibre hydro-minéral.

L'un des effets immédiats de l'angiotensine 2 est de provoquer une libération immédiate d'aldostérone à partir de la zone glomérulée du cortex surrénal . La chute de pression sanguine rénale augmente la production de rénine, déclenchant la mise en jeu de l'ensemble du système rénine-angiotensine.

[b]2.4.5.5 tractus gastro-intestinal : neuro-transmetteurs et hormones.[/b]

La motilité, les sécrétions, l'irrigation, et la croissance du tractus gastro-intestinal sont régulées par:

- les neuro-transmetteurs (noradrénaline et acétylcholine) libérées par le système
Nerveux végétatif, et provenant du système nerveux entérique (Vasoactive
intestinal peptide : V.I.P), (Gastrin Releasing Peptide : G.R.P),

- les hormones intestinales produites par les cellules endocrines de la muqueuse intestinale:
? gastrine,
? cholécystokinine (C.C.K),
? sécrétine,
? entérogastrone ( Glucose-dependant Insulinotropic: G.I.P ),
? motiline.

La gastrine, produite dans l'antre de l'estomac et dans le duodénum, inhibée par un pH = 3,5. Ses principaux effets sont la production d'acide et la stimulation de la croissance intestinale.

La cholécystokinine produite dans la totalité de la muqueuse intestinale, provoque la contraction de la vésicule biliaire, inhibe la vidange de l'estomac et stimule la croissance du pancréas.

La sécrétine produite dans le duodenum, inhibe la sécrétion d'acide et stimule la sécrétion d'HCO, la croissance du pancréas et le flux de bile dans le foie.

L'entérogastrone produite dans le duodénum et le jéjunum stimule la sécrétion d'insuline.

La motiline provient de l'intestin et agit sur la mobilité interdigestive.

[b]2.4.6 THYMUS ET HORMONES THYMIQUES.[/b]

Le thymus est un amas fibro-graisseux, situé chez l'homme, en arrière du sternum et en avant de la trachée. La découverte du rôle du thymus (travaux de J.F Miller en 1961) et des hormones thymiques (1965/1970), et le fait que cet organe réponde à certains critères, (opothérapie de substitution, présence de récepteurs à ces hormones de substitution sur les cellules cibles), l'on fait reconnaître comme organe endocrinien.

Le thymus se développe chez l'embryon au cours des 2ème et 3ème mois de vie intra-utérine. Il se développe jusqu'à la période de la puberté. C'est après la puberté que le thymus commence à diminuer de volume, à involuer. Cette involution peut être influencée par plusieurs facteurs tels grossesse, stress, infections, qui l'accélèrent. Cette involution se termine vers la cinquantaine. Organe endocrinien, il fait partie du système immunitaire.

Les hormones thymiques, (polypeptides extraits du thymus, par ailleurs entités moléculaires sans parenté), considérées comme des messagers chimiques de type hormonal, sont au nombre de sept:

- la Thymosine fraction 5 (TF 5),
- la Thymosine a 1,
-la Thymosine ß 4,
- la Thymuline,
- le Facteur Thymique Humoral, (Thymic Humoral Factor) THF,
- la Thymopoiètine,
-la Prothymosine a.

Le fonctionnement du système immunitaire, et la relation entre le système immunitaire et le système endocrinien sont examinés au chapitre 2.5.

[b]2.4.7 EPIPHYSE, PHOTOREGULATION ET MELATONINE.[/b]

Glande hormonale située à la base du diencéphale, l'épiphyse ou glande Pinéale, synthétise, à partir de la sérotonine, et sécrète la mélatonine. En fait, un message photopériodique (lumière du soleil) est intégré Au niveau d'une structure (située dans l'hypothalamus à la base du troisième ventricule, juste au - dessus du chiasma optique), appelée Noyau supra chiasmatique à partir de laquelle est émis le signal qui atteint l'épiphyse.

La sécrétion de mélatonine, accélérée ou freinée par le plus important Marqueur de temps externe qu'est la lumière du jour, intervient dans la L'inhibition ou la stimulation saisonnières des sécrétions hormonales, en fonction de l'intensité de l'éclairage solaire, et joue un rôle fondamental dans les rythmes biologiques. Lorsque la lumière solaire, en fin de saison, diminue d'intensité, cet affaiblissement est capté par certaines cellules des yeux qui, via le chiasma optique et le noyau supra chiasmatique, transmet l'information à l'épiphyse. Par son action au niveau central, la mélatonine relance, via les neurosécrétions hypothalamiques, les sécrétions hypophysaires, puis les hormones périphériques. Le niveau d'activité des surrénales augmente pour lutter contre les agressions microbiennes et virales, celui des glandes génitales pour assurer l'augmentation du métabolisme protéique et celui de la thyroïde augmente pour lutter contre le froid. Et inversement lorsque l'éclairage saisonnier devient plus fort.

[b]2.4.8 RÔLE ET EFFETS DES HORMONES.[/b]

[b]2.4.8.1 Reproduction et hormones.[/b]

L'endocrinologie de la gestation, de la parturition et de la lactation seront successivement examinées.

A/ endocrinologie de la gestation.

La régulation endocrine de la gestation est sous la dépendance des Hormones hypophysaires (F.S.H, L.H) et des sécrétions du corps jaune et du placenta. La progestérone (P), est l'hormone qui assure le microenvironnement utérin nécessaire au développement de l'embryon. Dès le premier stade du développement de cet embryon, une hormone placentaire:

? Human Chorionic Gonadotropin (h.C.G), est sécrétée par le trophoblaste blastocytaire (couche périphérique ou enveloppe à fonction nourricière entourant l'embryon). Cette hormone est seule capable de maintenir l'activité du corps cyclique, donc de la sécrétion de la Progestérone, au-delà de la durée normale (fin de la phase lutéale du cycle*), avant que le relais soit assuré par le placenta, -- masse charnue spongieuse et vascularisée -- qui adhère à l'utérus, et communique avec le fœtus par le cordon ombilical .C'est par cette annexe fœtale que se font les échanges entre le sang maternel et le fœtus. L'équilibre hormonal de la gestation dépend donc de l'activité des trois glandes endocrines (hypophyse, ovaires et placenta chorioallantoïdien ((ayant pour origine la gonadotrophine chorionique hCG, dont le dosage permet d'apprécier certaines pathologies cliniques)). Le placenta, source de progestérone dès la fin du second mois de grossesse, devient la source ostrogénique principale, dès la neuvième semaine de gestation.

Ainsi, l'effondrement prématuré des taux sériques de l'hormone reflète une menace imminente d'avortement. Au cours de la gestation, le rôle principal de la progestérone est de maintenir L'état de quiescence du muscle utérin. Au chapitre consacré au système immunitaire, le rôle immuno-suppresseur de la progestérone sera précisé.
Dans la régulation hormonale de la naissance, la corticolibérine (C.R.H) joue un rôle clé. A partir de la 12ème semaine de grossesse, la C.R.H placentaire stimule la sécrétion d'A.CT.H par l'hypophyse fœtale, ce qui accroit la formation de cortisol, qui, -- par rétroaction positive --, stimule la sécrétion de C.R.H, accélère la formation des poumons, et entraîne par ailleurs la production de D.H.E.A, à partir duquel le placenta synthétise principalement des œstrogènes.

? la relaxine, hormone polypeptidique est, par ailleurs sécrétée par le corps jaune et le placenta. Elle favorise, en tant que de besoin, la distension de l'utérus.

?La Human Placental Growth Hormon ( hH.G.H ), hormone lactogène placentaire, semble bien être le principal stimulant de l'anabolisme maternel.

B/ endocrinologie de la parturition.

La parturition ou accouchement est l'expulsion, hors des voies génitales du fœtus et de ses annexes ( placenta, cordon ombilical,..).Le déclenchement spontané du travail correspond à l'apparition de contractions coordonnées et rythmées du muscle lisse utérin ou myomètre. Simultanément, une maturation cervicale intervient se traduisant par une augmentation de la flexibilité et de l'extensibilité du col utérin (cervix).

La myosine et l'actine sont les deux protéines principales de la contraction. La relaxine, comme la noradrénaline ont un effet relaxant sur la fibre lisse de l'utérus, tandis que la progestérone sensibilise le myomètre aux agents relaxants.les agents contractants sont l'ocytine et les prostaglandines (voir çi-après).

La régulation de l'activité contractile du myomètre dépend de nombreux facteurs parmi lesquels:

a/ la Progestérone (P) et l'Oestradiol (E2).
Les mesures des concentrations de progestérone et d'œstradiol faites dans le tissu du myomètre à l'approche du terme de la gestation mettent en évidence une diminution de 50% du rapport de concentration entre les deux stéroïdes sexuels, suggérant ainsi une régulation locale du taux de progestérone et d'œstradiol. Le myomètre passe progressivement d'un état de dominance progestéronique, responsable de la quiescence de l'utérus, à un état de forte imprégnation ostrogénique favorable à la contraction.

b/ les Prostaglandines,( substances dérivées d'un acide gras ),
qui, en provenance d'une annexe embryonnaire (amnios), diffusent vers le myomètre pour y générer des contractions.

c/l'Ocytine (O.T),
stimulant, depuis longtemps reconnu, du muscle utérin. La dilatation du muscle utérin est le point de départ d'un réflexe neuro-endocrinien au niveau de l'hypotalamus, entraînant une décharge d'ocytine. A l'approche de la parturition, des relations bi- directionnelles s'établissent entre l'O.T et les prostaglandines dans l'apparition de la sensibilité du myomètre.

d/les cathécolamines,
L'utérus effecteur viscéral, reçoit une innervation motrice viscérale végétative et autonome constituée de fibres efférentes sympathiques donc adrénergiques (nerf hypogastrique), et parasympathiques donc cholinergiques (nerf pelvien).Les divers médiateurs suivants ont été identifiés : Noradrénaline, Substance P, Vaso Intestinal Peptide (V.I.P) et neuropeptide Y (N.P.Y) .

C/ Endocrinologie de la lactation.

La lactogenèse ou activité de synthèse de la cellule mammaire, survient au moment de la parturition quand l'équilibre stéroïdien est bouleversé par l'effondrement des concentrations de progestérone associé à des forts taux d'oestradiol.
La prolactine (P.R.L) est l'inducteur essentiel de la lactogenèse. Une fois initiée, la lactogenèse doit être maintenue par la galactopoièse (formation du lait dans la glande mammaire), résultat de deux réflexes neuro-endocriniens:
- le réflexe d'entretien de la lactation, induit par la tétée, qui entraîne au niveau hypothalamique, une décharge de ß endorphines qui stimule la sécrétion de prolactine et inhibe les décharges de lutéotropine (L.H).
- le réflexe d'éjection du lait qui permet au nourrisson d'obtenir par la tétée, 75 à 95% du lait contenu dans le tissu sécrétoire. L'efficacité du réflexe d'éjection du lait peut être facilité par de nombreuses stimulations (pleurs du bébé avant le début de la tétée par exemple).

L'excitation du système sympathique adrénergique mammaire peut bloquer la voie humorale réflexe, en diminuant la quantité d'ocytine arrivant à la glande mammaire.

[b]2.4.8.2 Contrôle de la différenciation sexuelle.[/b]

Le sexe légal, attribué à la naissance, d'après la conformation des organes génitaux, résulte d'une succession d'étapes différenciatrices découlant les unes des autres.
Le sexe génétique de l'embryon est déterminé à la fécondation, le rôle du chromosome Y dans la détermination du sexe étant déterminé depuis 1959.Quel que soit le nombre de chromosomes X ,la présence d'un chromosome Y dans le cariotype (tableau schématique de l'ensemble des chromosomes d'un individu), détermine, dans le sens mâle, la différenciation:
- individus XY, XXY, XXXY : mâles,
- individus XO, XX, XXX : femelles,

L'expression du potentiel génétique du développement et de la différenciation sexuelle se réalise sous le contrôle et par l'intermédiaire des sécrétions hormonales. Le LHRF ( lutéinising hormon releasing factor ) apparaît dès les premiers instants de la vie. Il est dosable dans le cerveau et surtout dans l'hypothalamus du foetus dès la 6ème semaine, soit 2 mois avant qu'il soit relié à l'hypophyse. Pourtant l'hypophyse répond à la LHRF dès la dixième semaine avec une réponse différente selon le sexe. La relation hypothalamus - hypophyse semble alors se réaliser soit par diffusion, soit surtout via le liquide céphalo-rachidien.

La FSH ( follicle stimulating hormon ) est présente dès le 3ème mois, avec la LH (lutéinizing hormon), mais sous leur forme entière dite intacte. A ce moment, la FSH jouit d'une relative indépendance, et sa quantité s'avère plus importante chez la fille que le garçon. Le rapport FSH / LH est également plus élevé chez la fille que chez le garçon. Chez elle, il va s'accroître avec l'âge, alors qu'il va rester constant chez le garçon. Ainsi s'observe clairement la responsabilité hormonale dans l'expression fonctionnelle du déterminisme du potentiel génétique.

Le testicule fœtal impose la masculinisation du tractus génital, de conformation féminine au départ, par deux types d'action
- régression des canaux génitaux femelles (canaux de Muller ),
- différenciation des canaux de Wolff, du sinus uro-génital et des organes génitaux externes, dans le sens mâle.

Durant la vie fœtale, la testostérone est le principal androgène sécrété par le testicule (synthèse décelée à partir de 8 semaines, avec un maximum vers la XIVème semaine) qui participe à cette masculinisation. Mais un deuxième facteur a été énoncé, dont le rôle serait de provoquer la régression des canaux de Muller. Selon les auteurs, il est appelé:
- Anti-Mullerian Hormon (A.M.H),
- Inhibiteur Mullerien (I.M),
- Mullerian Inhibiting Substance (M.I.S).

L'A.M.H est sécrétée par les cellules de Sertoli, essentiellement pendant la période fœtale, et après la naissance; dans la période pré-pubertaire. Ainsi, la masculinisation résulterait de la double sécrétion hormonale du testicule fœtal, obtenue par la stimulation des hormones FSH/LH, hors intervention hypophysaire au départ. La mise en place de la fonction androgène du testicule ne dépend pas, au départ, d'un contrôle gonadique hypophysaire. Cette dépendance n'interviendra que plus tard, dans les trois derniers mois de la gestation.

Le sexe gonadique voit sa différenciation obéir à un programme constitutif féminin : le développement de l'ovaire doit être contrecarré par les facteurs masculinisants contrôlés par le chromosome Y, pour que la différenciation testiculaire se réalise. Le testicule apparaît donc comme l'organe différenciateur des sexes, et se différencie précocement par rapport à l'ovaire. Il y a donc asymétrie dans la chronologie de l'ontogenèse gonadique*.

[b]2.4.8.3 Endocrinologie de l'enfance, de la puberté, et de l'adolescence.[/b]

Dès la fin de la première année l'enfant est en pleine croissance. Sur le plan endocrinien, c'est l'axe somatotrope (G.H.R.H – G.H) qui prédomine.

La phase de prédominance thyroïdienne (T.R.H – T.S.H) va ensuite lui succéder – de 1 à 7 ans pour les filles, de 1 à 9 ans pour les garçons --, en deux temps: une phase métabolique,- destinée à choisir et rassembler“ les matériaux? qui va durer de 1 à 4 ans chez les filles, idem chez les garçons ? puis une phase tissulaire, -- destinée à mettre en œuvre les matériaux, qui va s'étaler de 5 à 7 ans pour les filles, et de 5 à 9 ans pour les garçons.

La phase de prédominance surrénalienne (A.C.T.H – Cortisol en particulier), qui a démarrée pendant la phase tissulaire thyroïdienne, assure la communication avec les autres glandes endocrines, et déclenche, via les gluco-corticoïdes, les réactions anti-inflammatoires liées au syndrome d'adaptation déclenché par certaines agressions, dont en premier, les maladies infectieuses de l'enfance. Cette phase métabolique surrénalienne ou cortisolée concerne les filles aux environs de 8 à 9 ans, et les garçons de 10 à 12 ans. La phase suivante, tissulaire surrénalienne, parfois appelée phase prépubertaire va, pour les filles, s'étaler de la 10ème année à l'apparition des règles, et, pour les garçons, de 11 à 13 ans.

L'ontogenése (ou ontogénie) gonadique: développement, de la fécondation à l'âge adulte de l'appareil sexuel. Au début de cette phase, une très forte poussée de l'hormone hypophysaire corticolibérine (C. R.H) stimule prioritairement la formation des androgènes surrénaliens (D.H.E.A) aux dépens du Cortisol. L'androgène D.H.E.A n'exerçant pas de rétroaction hypophysaire sur l'A.C.T.H, il en résulte une poussée de cette hormone, qui stimulent les androgènes surrénaliens tandis que la GnR.H va relancer la sécrétion des hormones gonado-stimulantes (L.H et F.S.H).

Ainsi, après l'établissement d'un axe gonadotrope fonctionnel durant la vie fœtale, on assiste à un arrêt de la fonction pendant l'enfance, suivi pendant cette période prépubertaire, d'une reprise de l'activité gonadotrope. Mais durant cette phase la F.S.H ne peut pas s'exercer sur les glandes génitales (ovaires et testicules), qui ne fonctionnent pas encore. L'action des hormones gonadotropes est donc détournée, pour transformer la D.H.E.A en œstrogènes par aromatisation. Ces œstrogènes, rapidement métabolisés, peu actifs, aux fluctuations rapides et répétitives de leur taux sanguin, mobilise la F.S.H, stimulée à la fois par l'A.C.T.H et par un véritable besoin d'œstrogènes. Cette hyperstimulation va augmenter le nombre des récepteurs hormonaux au niveau de l'utérus et des ovaires. Les ovaires vont progressivement commencer à produire les œstrogènes génitaux.

* D.H.E.A ou dehydroépiandrostérone, l'un des 17 céto-stéroïdes, (androgène), secrété par la zone réticulée du cortex surrénal. Des observations scientifiques montrent que le taux sanguin de cette hormone diminue et vient à manquer lors du vieillissement. Cette indication peut recevoir 2 interprétations: la D.H.E.A est peu produite par l'organisme, ou produite en quantité normale elle est surconsommée par l'organisme, pour fabriquer des œstrogènes aromatisés qui compensent la baisse des œstrogènes ovariens, lors de la ménopause. L'hormone de synthèse proposée au public (réputée cancérigène par certains auteurs), pour lutter contre le vieillissement, freine la production par l'organisme de sa propre D.H.E.A, et contribue à diminuer la source supplémentaire des aromatisés œstrogènes qui participe au confort de la femme.

Chez le garçon, il se produit une sécrétion prépubertaire faible d'hormones stéroïdes. La puberté va s'installer pendant la phase gonadique. L'étape métabolique pubertaire apparaît chez la fille, avec les premières règles et les cycles menstruels sans ovulation pendant 4 ans. Cette même phase, chez le garçon débute dès les premiers signes prépubertaires.
Cette phase, est pour garçons et filles, une phase de croissance accélérée. La réactivation des sécrétions gonadiques permet la différenciation des caractères sexuels secondaires : développement des organes génitaux externes (testicules, scrotum, et pénis) chez le garçon, développement des seins chez la fille.

La phase métabolique ou postpubertaire va durer jusqu'à 18 ans chez la fille et jusqu'à 21 ans chez le garçon. Le décalage de 3 ans entre la fille et le garçon tient au retard de maturation du garçon lié au fait que la gonade mâle nécessite une phase d'installation métabolique et endocrinienne supplémentaire pour transformer les oestrogènes en androgènes.
La terminaison de cette phase marque la fin de la croissance, et l'acquisition du type morphologique définitif par l'individu.

[b]2.4.8.4 Développement du système nerveux.[/b]

Le développement du Système Nerveux Central (S.N.C) obéit à deux modèles:

- le modèle instinctif, expression de l'information génétique:
L'ontogenèse (développement de l'individu depuis le stade fœtal jusqu'à l'âge adulte, le vieillissement, et probablement la mort du tissu nerveux sont programmés dans le génome (ensemble des gènes du gamète)

- le modèle sélectif :
A la régulation du processus précédent participent les hormones et les hormones-like (ayant une action similaire à telle hormone. Ainsi de l'action corticostimulante du cassis).((ce sont des facteurs neurotrophiques ou facteurs de régulation)), mais également la nourriture et les stimulis physiques de l'environnement (facteurs épigénétiques) à travers les organes des sens.
Le génome est déterminant, les facteurs neurotrophiques ou facteurs de régulation sont essentiels, tandis que les facteurs épigénétiques apparaissent limitants.

Parmi les facteurs de régulation :
- les stéroïdes gonadiques, en particulier la testostérone, interviennent de façon spécifique au cours de la sexualisation du Système Nerveux Central (S.N.C).
- les hormones thyroïdiennes (T3,T4), par leur action, dans le développement u Système Nerveux et leur effets permissifs vis à vis de la plupart des autres facteurs hormonaux. Notons que chez l'homme l'hypothyroïdie s'accompagne aussi d'une perte importante, sinon totale, de l'audition.
- l'hormone de croissance, (G.H) en synergie avec les hormones thyroïdiennes, directement ou par l'intermédiaire de la somatomédine, intervient au cours du développement du S.N.C , particulièrement au cours de la myélisation.
- l'insuline, dont les principales actions (métaboliques, neuro-modulatrices, et neurotrophiques), témoignent de son action spécifique sur le Système Nerveux Périphérique (S.N.P).
- les glucocorticoïdes ont un rôle physiologique dans le processus terminal de l'ontogenèse du S.N.C.

[b]2.4.8.5 Régulation des fonctions de l'appareil digestif.[/b]

Les fonctions du tube digestif et de ses glandes annexes (sécrétion, motricité, absorbtion) sont régulées par des mécanismes humoraux complexes. La plupart des molécules qui interviennent dans ces régulations sont des peptides. Certains ( Gastrine, sécrétine, C.C.K, Somatostasine) empruntent la circulation sanguine et méritent le nom d'hormones, d'autres diffusant dans le milieu extracellulaire au voisinage des cellules endocrines qui les synthétisent exercent une action paracrine; parfois enfin présents dans les neurones ( V.I.P par ex ), ils jouent le rôle de neurotransmetteurs ou de neuromodulateurs. Souvent le même peptide présente des localisations multiples : cellules endocrines, neurones du système nerveux central, et du système nerveux périphérique. Du même coup, il possède plusieurs mécanismes d'action. Par ailleurs, le S.N.V libère la noradrénaline (message sympathique) et l'acétylcholine (message parasympathique).

L'appareil digestif est soumis à de multiples étages de régulation. Ces différents étages sont susceptibles de fonctionner indépendamment. Ainsi, un fragment d'intestin isolé peut utiliser uniquement ses neurones intrinsèques, tandis qu'à contrario, des étages supérieurs pourront prendre en main la commande et changer le comportement des neurones intrinsèques.

[b]2.4.8.6 Homéostasie et régulation des différents métabolismes.[/b]

L'homéostasie et la régulation des différents métabolismes (milieu cellulaire, milieux cellulaires et interstitiel) ? résulte de l'ensemble des processus qui régissent, en permanence, l'apport, la répartition et le traitement de toutes les substances qui entrent dans la composition de l'organisme, comme de celles qui participent à leur fonctionnement.

Quelle que soit l'origine de ces substances (endogène ou exogène), le métabolisme en règle la quantité et la qualité, en gère le stock, de la fabrication à l'élimination après décomposition. Cette fonction procède d'un système complexe comprenant l'ensemble des éléments qui participent à chacune des réactions biochimiques et des mécanismes biologiques les contrôlant.

L'homéostasie métabolique résulte des contrôles endocriniens s'exerçant sur les métabolismes principaux suivants:

- métabolisme de l'eau et des électrolytes, pour lesquels interviennent la vasopressine (A.D.H ), l'aldostérone ( gluco-minéralo-corticoïde ), et le Système Rénine Angiotensine ( S.R.A ) impliqués dans la régulation de l'équilibre hydro - minéral (sodique en particulier).

- métabolisme énergétique, avec le rôle prépondérant des hormones pancréatiques ( insuline et glucagon ) dans la régulation du métabolisme des glucides et des lipides, et l'intervention des glucocorticoïdes et de l'hormone de croissance ( G.H ) dans le contrôle du métabolisme énergétique au cours du développement.

- métabolisme des composés azotés (acides aminés et protéines), contrôlé à plusieurs niveaux par les glucocorticoïdes surrénaliens, l'insuline, le glucagon, et les hormones thyroïdiennes.

Toutes ces actions régulatrices, parfaitement cordonnées maintiennent en équilibre la balance azotée. Elles apparaissent également bien coordonnées avec les actions s'exerçant sur le métabolisme des glucides et des lipides.

- métabolisme phosphocalcique, dans lequel intervient ? tant au niveau de la résorption osseuse que de l'accrétion osseuse (l'os est en perpétuel renouvellement. A un instant donné, il se résorbe en certains points, et il se forme en d'autres points) ?, outre la vitamine D3, la parathormone (P.T.H) et la calcitonine ( C.T ).

Le rôle du métabolisme se manifeste sur trois plans: la nutrition, le témoignage endocrinien, la participation à l'adaptabilité de l'organisme.

- la nutrition représente la plaque tournante du système, à la façon dont, dans une unité industrielle, la fonction “Approvisionnements et Préparation Matières”, est chargée de répondre aux besoins en fournitures générales ou spécifiques de l'unité (Achats), la distribution (perceptions matières), la mise en réserve graduée en fonctions des besoins prévus (magasinage et gestion des stocks), l'élimination des surplus et des déchets (vente des surplus et vente moins noble des rebuts).

- le témoignage de la fonctionnalité du système glandulaire: il en est ainsi lorsqu'il y a maladie d'une glande endocrine puisque l'on sait vérifier une déviation du métabolisme principal auquel cette glande participe ( ex: hyperthyroïdie ). Notons que dans le sens inverse, il serait très utile de visualiser et traduire les indications des paramètres de la prise de sang du patient.

- la participation à l'adaptabilité de l'organisme s'exerce à travers son activité propre et par sa participation à l'activité des autres systèmes.

Hors l'équilibre métabolique de base ( organisme paisible sans déséquilibre important et sans agression, donc sans demande d'adaptation ), le système endocrinien assure la possibilité d'adaptation de l'organisme face à tous les stimulis. Les modifications métaboliques contribuent directement ou indirectement à assurer cette adaptabilité. Ces modifications induisent les réactions endocriniennes qui permettent la restauration de l'équilibre initial et le retour à la normale

Le rôle du métabolisme, ainsi présenté à travers les trois plans précédents, permet d'envisager une approche des causes de la maladie dans une perturbation de l'exercice d'un ou de plusieurs de ces trois rôles.

[b]2.4.8.7 Régulation du fonctionnement de l'appareil respiratoire.[/b]

Le fonctionnement intégré de l'organisme exige une source continue d'oxygène, et une voie d'élimination du dioxyde de carbone produit par le métabolisme intermédiaire. Le tissu respiratoire, surface d'échange, doit posséder à la fois l'architecture et les caractéristiques remarquables pour maintenir la permanence des échanges gazeux, supporter les modifications géométriques imposées par la ventilation, tout en assurant le passage de la totalité du flux sanguin.

Le contrôle du rythme respiratoire étant entièrement nerveux, lorsqu'on pense à la régulation du fonctionnement de l'appareil respiratoire, les mécanismes hormonaux de régulation ne viennent pas spontanément à l'esprit. Pourtant, hormones et médiateurs locaux de type hormonal interviennent de façon importante dans le développement et le fonctionnement du poumon. En plus des hormones circulantes au rôle essentiel, la richesse en médiateurs locaux est telle, qu'on qualifie le poumon d'organe pseudo-endocrine.
Le poumon est un organe complexe avec une structure très élaborée qui ne comporte pas
moins de 40 types cellulaires différents. La mise en place de cette structure au cours de l'ontogenèse exige des mécanismes régulateurs fins. Les fonctions pulmonaires ne se bornent pas à la réalisation de la respiration et de l'hématose (la circulation sanguine joue un rôle tampon dans le volume sanguin et intercepte les petits caillots dans le circuit veineux avant que ceux-çi aillent provoquer des dégâts dans les voies artérielles) car le poumon est aussi un organe au métabolisme intense (transformation de l'angiotensine I en angiotensine II, élimination de la sérotonine du compartiment sanguin par exemple). Il constitue une interface avec le milieu avec les deux exigences que sont, d'une part le renouvellement permanent des cellules épithéliales et leur réparation rapide en cas de lésion aigue, et d'autre part, la mise en œuvre de divers mécanismes de défense : sécrétions muqueuses et séreuses (tel le surfectant, ((entité complexe formée de lipides (90%), de phospholipides et de protéines (10%), qui revêt la face des bronchioles respiratoires et des alvéoles)) élaboré lors de la maturation pulmonaire. L'immaturité pulmonaire ou inaptitude à sécréter le surfectant est la cause principale de la détresse respiratoire néonatale)) élaboré lors de la maturation pulmonaire), bactéricide et phagocytaire, ou encore production d'anticorps.

Des mécanismes hormonaux impliquant les effets antagonistes successifs des hormones thyroïdiennes et des corticostéroïdes jouent un rôle crucial dans la régulation de la formation et du dimensionnement des régions acinaires (sacs alvéolaires des bronchioles terminales).
L'hormone de croissance exerce une régulation de la croissance pulmonaire et il est probable que la testostérone soit impliquée dans la croissance pulmonaire supplémentaire du sexe masculin.

La maturation ou maturation biochimique du poumon ou encore aptitude à élaborer le surfectant pulmonaire, fait intervenir en synergie les hormones thyroïdiennes et les corticostéroïdes.

Parmi les hormones qui régulent le fonctionnement de l'appareil respiratoire, une place particulière doit être attribuée aux hormones des glandes surrénales (adrénaline et glucocorticoïdes) pour l'importance et le nombre des actions qu'elles y exercent.

Enfin, s'agissant des régulations paracrines (régulations dues aux hormones tissulaires agissant sur les tissus de voisinage) qui jouent un rôle important dans la fonction respiratoire ( voies aériennes, vasomotricité, secrétions ), une autre place de choix doit être réservée aux prostaglandines et leukotriènes (métabolites de l'acide arachidonique) ainsi qu'aux peptides du système neurendocrine diffus.

[b]2.4.8.8 Hormones et fonctionnement de l'appareil cardio - vasculaire.[/b]

A/Appareil circulatoire, structure, fonctionnement.

La fonction circulation assure les différents transferts intéressant :

- le transport des gaz entre les tissus (utilisation d'O², production de CO²) et les organes d'échange avec le milieu ambiant (captation de l'O², élimination du CO²),

- l'acheminement des hormones, du lieu de sécrétion à l'organe cible et des vecteurs de la réponses immunitaire (cellules, anticorps),

- les relations métaboliques entre organes: (transport des métabolites des organes producteurs et/ou assimilateurs aux organes utilisateurs et/ou de stockage),

- l'élimination des produits terminaux du métabolisme.
La circulation s'ajuste aux besoins de l'organisme en fonction des propriétés de l'appareil cardio-vasculaire (cœur et vaisseaux) et suite à l'intervention du système nerveux autonome et du système endocrinien (régulation de l'activité cardiaque et de l'activité cardio-vasculaire).

Le cœur, muscle creux pesant 250 à 350 g chez l'adulte, comprend 4 cavités (2 oreillettes, 2 ventricules) constituant un ensemble de deux cœurs travaillant en série. L'importante irrigation est réalisée par le système coronaire qui comprend 2 artères.

Schématiquement le cœur comprend deux tissus musculaires:
- l'un, responsable des phénomènes mécaniques,
- l'autre, intervenant dans l'automatisme cardiaque par la génération rythmique d'une activité électrique propagée à l'ensemble du muscle cardiaque. La contraction rythmique du cœur est la résultante des propriétés électriques et mécaniques des cellules contractiles du myocarde (tissu musculaire constituant la partie centrale contractile de la paroi du cœur), de l'automaticité du rythme du tissu musculaire spécialisé (tissu nodal, à l'origine de l'activité électrique spontanée du cœur) et de la coordination découlant de la propagation de l'excitation par le tissu nodal, à l'ensemble du myocarde.

L'activité électrique globale du cœur correspond à la somme des potentiels d'actions des différentes fibres concernées. Décelée, de façon extra-cellulaire, à la surface du corps, par un ensemble d'électrodes, et enregistrée, cette activité est représentée par l'électrocardiogramme.

Le métabolisme du cœur est très dépendant de l'apport et de la consommation de l'O² et de certains métabolites oxydables circulants (glucose, acides gras libres, lactate, acides aminés).

L'activité contractile du cœur, permanente et très variable nécessite une production considérable d'Adénosine Triphosphate ( A.T.P : produit dont l'énergie provient du métabolisme des nutriments, principalement de l'oxydation des molécules biologiques comme, par exemple le glucose).

B/Messagers actifs sur le myocarde.

En plus du système nerveux et des contraintes hémodynamiques certains messagers chimiques exercent une régulation instantanée de l'activité contractile du myocarde. Cette régulation peut concerner la fréquence des contractions (effet chronotrope) ou/et la force des contractions (effet inotrope).
a/ les neuro - médiateurs :

• noradrénaline (N.A) et adrénaline (A) ? cathécolamines endogènes d'origine médullo - cellulaire ?, agissent sur deux types de récepteurs (a et ß) qui comportent plusieurs sous-types).La stimulation du système nerveux sympathique ou la libération d'adrénaline par les surrénales entraine une augmentation de la force, de la vitesse et de la fréquence des contractions cardiaques , par la stimulation des récepteurs ß ; la stimulation des récepteurs a entraine des modifications cellulaires dont le développement d'une hypertrophie du myocarde lors d'une stimulation chronique.

• la dopamine (D), co-libérée au niveau des terminaisons sympathiques, agit comme agoniste des récepteurs ß à faible dose et comme agoniste des récepteurs a à plus forte dose.

• l'acétylcholine (A.Ch) parasympathique, a des effets inhibiteurs sur l'activité du myocarde et, semble-t il des effets inotropes positifs.

• certains peptides ? vaso-intestinal peptide (V.I.P), calcitonin gene related peptide (C.G.R.P) - exercent des effets inotrope et chronotrope .

• la somatostatine (S.I.H) d'origine hypothalamique inhibe la libération de noradrénaline.

c/ les hormones thyroïdiennes, thyroxine ( T4 ) et triodo-L - thyronine (T3), sont impliquées dans la croissance, le développement, la thermogenèse et la modulation de l'action d'autres hormones. Le coeur est une cible majeure de ces hormones. L'hyperthyroïdisme provoque une augmentation de la fréquence cardiaque et, dans le cas d'un hyperthyroïdisme intense de longue durée, une hypertrophie cardiaque.

d/ l'angiotensine II (ANG II), qui résulte de la double conversion de la rénine, puissant vasoconstricteur, augmente la force et les vitesses de contraction et de relaxation du myocarde. Elle joue un rôle local important en tant que facteur de croissance.

C/ Intégration des réponses cardiovasculaires dans l'organisme.

Les signaux agissant sur le cœur et les vaisseaux interviennent de façon coordonnée dans l'ajustement de l'organisation tissulaire aux besoins métaboliques et/ou aux perturbations de l'appareil cardiovasculaire et des fonctions associées (respiration, excrétion...). Les régulations circulatoires caractérisées par le dédit cardiaque et les résistances à l'écoulement du sang s'exercent à différents niveaux. Les informations sont transmises aux centres nerveux impliqués: systèmes sympathique et parasympathique aux effets opposés.
La stimulation du sympathique augmente l'activité cardiaque et entraine une vasodilatation au niveau musculaire ainsi qu'une vasoconstriction viscérale et cutanée. La stimulation parasympathique diminue l'activité cardiaque et s'accompagne d'une vasodilatation dans les organes génitaux externes et les glandes salivaires.

Les mécanismes de régulation immédiate ou à très court terme sont nerveux et hormonaux et comprennent, en plus, des récepteurs périphériques.
Outre les éléments de régulation immédiate, précédemment cités, la réduction de pression de perfusion rénale, provoque la libération de rénine, la formation d'angiotensine, qui aboutit à une constriction des artères et des veines entraînant une remontée de la pression artérielle.
Par ailleurs, l'angiotensine stimule la sécrétion d'aldostérone. A plus long terme les régulations son le fait de l'activité rénale. Les signaux suivants sont mis en œuvre: facteur natrial natriurétique* (A.N.F), vasopressine (ADH) et l'aldostérone.

Les valeurs habituelles des pressions systolique (période de contraction) et diastolique (période qui suit la contraction), chez l'homme sain, au repos, en position couchée, sont comprises entre 11 et 14 et 60 à 80 mm Hg.


* A.N.F ou A.N.P : hormone polypeptidique synthétisée dans les granules des myocites de l'atrium cardiaque en particulier, a un effet vasodépresseur, et entraine au niveau du rein, une diurèse et une natrurièse (excrétion rénale de sodium) et provoque la réduction de la sécrétion d'aldostérone et la suppression de la sécrétion de rénine.

Le passage de la position couchée à la position verticale s'accompagne d'une variation de pression dans le circuit veineux (diminution au dessus du cœur, augmentation en dessous) et une redistribution s'opère, qui entraîne une élévation de la fréquence cardiaque, une stimulation de la libération d'adrénaline et de noradrénaline d'origine surrénalienne, une activation du système rénine-angiotensine et une augmentation de la sécrétion d'hormone anti-diurétique et d'aldostérone.

A l'exercice musculaire, les variations hormonales participent aux régulations cardio-circulatoires, hydro-électriques et métaboliques. Noradrénaline (4 ou5 fois plus que l'adrénaline), adrénaline augmentent. L'insulinémie diminue, tandis que la glucagonémie augmente progressivement ainsi que le taux d'hormone de G.H.

L''A.C.T.H et le cortisol augmentent avec la durée de l'effort. La T.S.H circulante devient progressivement plus abondante tandis que les hormones thyroïdiennes ne varient pas notablement pendant l'exercice.

[b]2.4.9 RYTHMES BIOLOGIQUES ET SECRETIONS HORMONALES. [/b]

[b]2.4.9.1 Généralités.[/b]

La fixité du milieu intérieur* ne doit pas être comprise comme celle d'une constance absolue. Les constantes physiologiques fluctuent rythmiquement dans les conditions basales, à l'intérieur des limites qui sont celles de l'homéostasie.Les rythmes biologiques sont répartis en trois familles: rythmes ultradiens (basse fréquence, t = 1 minute), rythmes circadiens ( 20 heures = t = 28heures ), rythmes circannuels ( t environ 1 an ).

La libération des neuro-hormones et des hormones (CRH, GnRH, TRH,/ACTH, LH, TSH, PRL, Cortisol, Corticostérone, Téstostérone, Insuline,Aldostérone) s'effectue sur un mode pulsatile. La pulsatilité qui caractérise la sécrétion des hormones** facilite l'adaptation des organismes à
la chronicité des agressions environnementales. Les réponses endocriniennes*** aux agressions de l'environnement ont pour rôle de stimuler le métabolisme énergétique, d'ajuster le métabolisme hydrique, et d'activer les défenses immunitaires****, en vue de sauvegarder l'homéostasie.



* Enoncée à la fin du XIXème siècle par le grand physiologiste Claude Bernard.
**Caractéristique qui dans l'action de l'hormone, marque une différence fondamentale entre hormone naturelle et l'hormone de synthèse.
*** Condensées dans la formule syndrome général d'adaptation en 1951 par le Docteur Hans Selye.
**** cf 2.5.3

[b]2.4.9.2 Rythmes circadiens.[/b]

En rythme circadien, et compte tenu du sommeil les sécrétions hormonales évoluent de la façon suivante:

? ACTH (hormone corticotrope) et Cortisol, évoluent en parallèle,
- maximales aux premières heures après l'éveil;
- diminution progressive au cours de l'après-midi;
- période quiescente en fin de soirée.
- augmentation élevée de la sécrétion vers 4 heures du matin;
Le rythme de la cortisolémie est indépendant du sommeil; il n'est pas perturbé après décalage horaire et suit l'horaire habituel.

? FSH et LH (hormones gonadotropes, Folliculine et Lutéotropine).
Les pics de sécrétion sont plus marqués pour la LH que pour la FSH et sont modulés par le taux des stéroïdes gonadiques circulants et par le cycle veille/sommeil.
- avant la puberté: pics nocturnes et diurnes similaires,
- à la puberté: augmentation des pics nocturnes de FSH et LH fonction de l'alternance veille/sommeil
- à la maturité, différence entre l'homme et la femme:
• chez l'homme la variation circadienne disparaît,
• chez la femme, elle varie en fonction de la phase du cycle ovarien ;
- en phase folliculaire, augmentation de fréquence des pics de LH (toutes les 90 mn). Au début de cette phase, faible diminution des taux horaires de LH pendant les 4 premières heures de sommeil,
- en phase lutéale, les pics de LH sont moins fréquents mais plus importants.
- à la ménopause la sécrétion pulsatile de LH augmente.
? T (hormone stéroïde gonadique, Testostérone).

La sécrétion de testostérone dépend peu du rythme veille/sommeil: elle augmente en début de nuit, avant l'accroissement matinal du taux de cortisol.

?TSH (hormone thyréotrope).

Le maximum de sécrétion a lieu en fin de soirée, avant l'endormissement, puis elle décroit progressivement au cours de la nuit.

? GH (hormone somatotrope).

La sécrétion présente un pic qui survient pendant le sommeil lent et profond lors du premier cycle nocturne, une heure et demi après l'endormissement. La clinique médicale permet d'observer que la stimulation vespérale de cette hormone, chez les enfants à développement retardé et insomniaques améliorent simultanément leur croissance et leur sommeil.

? PRL (hormone lactotrope).

Sa sécrétion subit des fluctuations en cours de sommeil, en liaison avec les cycles successifs. En général, il existe une forte élévation nocturne de sa sécrétion, maximale au milieu de la nuit. Elle est directement dépendante de l'alternance veille/sommeil et possède une composante circadienne intrinsèque: en cas de décalage horaire, le pic continu d'avoir lieu au moment de l'endormissement.

? MSH (hormone corticomélanotrope)

Sa sécrétion qui présente une forte élévation nocturne, est inhibée par une lumière de forte intensité.

? Rénine-Angiotensine.

Chez le sujet normal, son rythme de sécrétion est circadien: pic en fin de nuit, minimum en milieu d'après-midi. Les fluctuations sont liés à l'alternance sommeil lent /sommeil paradoxal: diminution d'activité au début de chaque phase de sommeil paradoxal, par effet direct du système nerveux central sur la libération de la rénine.

? Aldostérone ;

La sécrétion d'aldosrérone augmente vers le milieu de la nuit pour être maximale en milieu de matinée. Elle est parallèle à la périodicité de l'axe corticotrope.

[b]2.4.9.3 Rythmes circannuels.[/b]

Les rythmes circannuels endocriniens anticipent sur les variations de l'environnement et permettent l'adaptation de l'individu. Les mécanismes qui permettent les adaptations de l'individu aux cycles saisonniers de l'environnement sont contrôlés par les systèmes hormonaux. Chez l'homme soucieux de s'affranchir des variations de l'environnement, de nombreux travaux, et, en clinique médicale, de nombreuses observations, ont montré l'existence de plusieurs cycles annuels endocriniens: (LH, FSH, PRL, androgènes, T3, T4, Cortisol, Aldostérone...). Le phénomène de photorégulation, via le NSC, l'épiphyse et le rôle de la mélatonine a été envisagé au paragraphe 2.4.7.

Le fait que les sécrétions hormonales obéissent à des variations cycliques est d'une grande importance sur le plan de la compréhension des régulations intégrées au niveau des différentes fonctions. La prise en compte du concept de rythmicité des systèmes hormonaux est une nécessité pour le développement de notre connaissance dans le domaine des mécanismes impliqués lors de la réactivité des organismes face aux contraintes aléatoires et cycliques de notre environnement et dans la réponse des organismes aux différentes approches et modalités thérapeutiques envisageables.

[b]ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. (Fin).[/b]


[b]2.5 SYSTEME IMMUNITAIRE.[/b]

[b]2.5.1 GENERALITES.[/b]

A la surface de la plupart des cellules existent de minuscules particules (des acides aminés), disposés dans un ordre précis propre à chaque type de cellule. Une série spécifique d'acides aminés s'appelle un[i] site ou locus[/i]. On compte environ mille sept cents sites ou loci par micron carré, c'est-à-dire par milliardième de mètre carré.
Dans l'organisme humain, les sites jouent en même temps le rôle de signaux de reconnaissance, permettant à une cellule donnée d'identifier toute autre cellule appartenant au même ensemble qui a été dénommé le [b]soi biologique*.[/b]Certains emplacements exprimant plus spécialement une particularité génétique d'un chromosome sont appelés des sites [b]HLA ** (abréviation pour Human Leucocytes Antigen), ou locus HLA.[/b] Leur étude d'ensemble détermine le complexe majeur d'histocompatibilité ou CMH. La capacité immunitaire de l'organisme, rôle du Complexe Majeur d'Histocompatibilité, consiste à distinguer le soi du non soi.


* Nom donné par le Professeur Dausset, prix Nobel de Médecine 1980, pour ses recherches.

** Ce sont les sites HLA qui portent les prédispositions de chaque personne à « faire » telle ou telle maladie. L'ensemble des caractères héréditaires transmis aux enfants par les parents, et déterminés par les gènes situés sur les chromosomes, est appelé le génome. Le génome est constitué de nos quarante-six chromosomes, et c'est seulement une portion du « bras court »de l'un de ces chromosomes ( le sixième ) qui porte ces fameux loci (sites) HLA indiquant les prédispositions pathologiques d'un individu. (pathologies que l'individu ne développera que si certaines conditions sont réunies).
Tout élément extérieur à l'organisme (antigènes ou stimuli non cognitifs: bactéries, virus, champignons, parasites, macro - molécules étrangères), porte, lui aussi, les propres marques ou sites qui le dénoncent aussitôt comme étranger au soi. Ainsi, à travers la reconnaissance de facteurs étrangers, le système perçoit une agression par des stimulis non cognitifs ( attaque virale ou bactérienne le plus souvent non perçue par le Système Nerveux Central. De même, le système immunitaire perçoit une image interne des constituants de l'organisme, qui grâce à ses différentes unités doit assurer une surveillance constante, déceler l'intrus, et réagir aux distorsions constatées: [b]c'est l'immunosurveillance.[/b]

Au titre de sa protection immunitaire l'organisme dispose de deux types de défense:

a/ une [b]défense immunitaire non spécifique ou innée[/b], assurée par:

- des substances dissoutes dans le plasma ( lysoenzymes et facteur de complément des cellules tueuses naturelles ( Natural Killers: NK ) qui perforent les membranes des cellules cibles ( élimination de l'intrus par un facteur humoral appelée perforine).

- des macrophages, issus des monocytes ayant migré dans les tissus et des granulocytes (polynucléaires neutrophiles), en provenance de la moelle osseuse, en circulation dans le corps, attirés vers les foyers d'infection et chargés de phagocyter et de digérer les germes pathogènes.

b/ une [b]défense immunitaire spécifique, acquise ou adaptive[/b] qui distingue,

- une immunité de type T, (cellules T), défense spécifique cellulaire liée à l'action des lymphocytes T différenciés dans le thymus,

- une immunité de type B, défense spécifique humorale liée à l'action des lymphocytes B (cellules B), originaires de la moelle osseuse et produisant des anticorps spécifiques des antigènes (Immunoglobulines Ig).

La biologie moléculaire a permis de disséquer les réponses précédentes et d'aboutir au concept d'une interelation lymphocytes B – lymphocytes T permettant d'obtenir la réponse immune optimale. Dans ce phénomène de coopération la présence des macrophages est indispensable. Longtemps considérées comme ayant simple rôle de phagocytose, ces globules blancs (monocytes) se trouvent aujourd'hui au centre de la réponse immune initiée par un antigène, réponse spécifique dite aussi adaptative. Cette réponse spécifique s'exprime à chaque fois que la réponse non spécifique se révèle insuffisante. Dans les deux types de réponse les macrophages occupent une place centrale : rôle de phagocytose dans le cas de réponse immunitaire non spécifique; rôle de dissécation et de présentation de l'antigène (phénomène de processing*) et de sécrétion de facteurs dans le cas de réponse immunitaire spécifique.

[b]2.5.2 MESSAGERS IMMUNITAIRES DE TYPE HORMONAL.[/b]

Dans la réponse spécifique de type humoral, l'intervention des anticorps est parfaitement connue, ainsi que le rôle spécifique du facteur de complément et des enzymes. L'immunité de type cellulaire met également en jeu des facteurs humoraux répondant bien aux critères des hormones, et servant de messagers. Ces trois types de substances sont les interleukines, les molécules de la lyse cellulaire et les hormones thymiques déjà envisagées au chapitre 2.4.6.


*L'activation d'un lymphocyte T requiert l'interaction entre ce lymphocyte et des cellules présentant l'antigène (CPA). Ces cellules captent l'antigène, le traitent et l'expriment à leur surface, associé à certaines protéines du CMH. C'est le phénomène de processing. Ce lymphocyte T reconnaitra le complexe “antigène modifié – CMH” par l'intermédiaire d'un récepteur spécifique de l'antigène.

a/ les interleukines (IL 1 à 6 et interféron a, ß, ?).

Molécules immunorégulatrices produites par les leucocytes ( lymphocytes, monocytes et macrophages ), elles coopèrent à l'immunité adaptative par leur fonction de signaux entre ces molécules. Les interleukines agissent en synergie et contrôlent leur production et leur action par un système de type rétroactif. A titre d'exemple, l'interleukine 1 (IL 1 ) qui multiplie et active les cellules T et B et active les macrophages induit par ailleurs la production de prostaglandines et celle de glucocorticoïdes par stimulation de l'axe hypophyso-surrénalien.
Les caractères classiques des hormones sont retrouvés pour les interleukines. Le signal hormonal est ici l'antigène (élément désormais bien défini, ayant une fonction précise, avec pour finalité de trouver un récepteur spécifique grâce auquel il pourra transmettre un message) et la cellule cible est une cellule immunitaire.

b/ les molécules de la lyse cellulaire.

Il existe plusieurs catégories de cellules capables de détruire d'autres cellules : lymphocytes T tueurs, T cytoxiques, cellules LAK ( lymphokine activated killer ), cellules NK ( Natural Killer), cellules K ( Killer ), macrophages.Des mécanismes généraux de lyse (destruction par fragmentation d'une molécule), sont applicables à toutes ces cellules et font intervenir des molécules de contact et des molécules lytiques. Actuellement, les résultats de la recherche montrent qu'il existe d'une part, plusieurs molécules capables d'effectuer la lyse cellulaire et, d'autre part plusieurs mécanismes de lyse. La compréhension du mécanisme cellulaire de la lyse n'est cependant pas encore élucidé.

c/ les hormones thymiques.

Le thymus produit certains peptides déjà produits par le système endocrinien tels l'arginine vasopressine (ADH), l'ocytine (OT) et la neurophysine.
Les hormones thymiques ? thymosines (TF5, a 1, ß 4), thymuline, thymopoiétine, facteur thymique humoral, prothymosine a ? sont essentielles pour la maturation et la différenciation des lymphocytes T. La Thymosine fraction 5 (TF5) stimule également la production d'ACTH et de glucocorticoides, de ß endorphine, et d'hormone de croissance. La Thymosine a 1 amplifie l'immunité cellulaire, et augmenterait l'efficacité des vaccins contre la grippe et l'hépatite.

[b]2.5.3 INTERRELATIONS ENTRE SYSTEME IMMUNITAIRE ET SYSTEME ENDOCRINIEN.[/b]

[b]2.5.3.1 Hormones du système immunitaire. Sécrétion et régulation. [/b]

Le système immunitaire et le système endocrinien ont en commun la production d'hormones, et la présence de récepteurs impliqués à l'intérieur et à l'extérieur du système. Certaines hormones du système immunitaire sont comparables voire identiques à celles du système endocrinien:

a/ les peptides dérivés des lymphocytes et macrophages sont identiques à l'hormone corticostimulante (ACTH) et aux endorphines de l'hypophyse et du système nerveux central,

b/ la seconde hormone peptidique dont la sécrétion a été démontrée au niveau du système immunitaire (lymphocytes T) est l'hormone thyréostimulante (TSH),

c/ l'hormone de croissance (GH), l'hormone chorionique gonadotropique (hCG) sont également produites par les lymphocytes,

d/ le peptide intestinal vasoactif (VIP) et la somatostasine (SS) ont été détectés dans les plaquettes, les mononucléaires et les polynucléaires.

Les immunostimulants (virus, mitogènes) ont été les premiers inducteurs décrits capables de moduler la sécrétion d'hormones par les lymphocytes.On sait maintenant que des neurohormones hypothalamiques (libérines CRH, TRH, GHRH, LHRH) qui régulent les fonctions hypophysaires agissent également sur les sécrétions hormonales leucocytaires.

[b]2.5.3.2 Effet des hormones sur le système immunitaire.[/b]

A/ hormones de l'axe hypotalamo-hypophyso-surrénalien.

L'hormone corticostimulante (CRF) accroit la prolifération lymphocytaire et le nombre de récepteurs a l'interleukine 2.

L'ACTH (corticotropine)régule les fonctions de la plupart des cellules du système immunitaire : diminution de la production des lymphocytes B, diminution de la sécrétion des interleukines et blocage de l'action tumoricide des macrophages. Les glucocorticoïdes affectent la réponse immune dans son ensemble: inhibition de certaines fonctions au niveau des lymphocytes T et B, des monocytes et des macrophages, réduction de l'activité lytique des Natural Killers.

B/ hormones de l'axe hypothalamo-hypophyso-gonadique.

La différence de la réponse immune liée au sexe est essentiellement due à une différence d'action des hormones stéroïdes mâles et femelles, mais le rôle de la LHRH (gonadolibérine), de la LH (lutéotropine) et de la hCG (hormone chorionique gonadotrophique) est désormais également prouvé. Les œstrogènes inhibent certaines réponses lymphocytaires. Les androgènes qui stimulent l'erythropoièse, augmentent la fonction suppressive des lymphocytes T.
La LHRH, via des récepteurs spécifiques, entraine une sécrétion lymphocytaire de LH qui agit sur de nombreuses fonctions immunes par l'intermédiaire de récepteurs.

C/ hormones de l'axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien.

La présence de récepteurs spécifiques de la TSH (thyréostimuline)sur les lymphocytes B est démontrée. La correction partielle de l'immunosuppression (humorale et cellulaire) par la thyroxine a été observée chez les personnes âgées. L'hormone thyroïdienne T4 stimule la sécrétion d'interleukine 2 et, l'activité lytique des cellules Natural Killers.

D/ autres hormones.

Chez l'homme, où le gène de la somatostatine existe dans les cellules thymiques, des récepteurs spécifiques à la somatomédine ont été mis en évidence sur les cellules mononuclées circulantes, de même que l'existence de récepteurs à la prolactine sur les lymphocytes et les monocytes. L' a MSH(mélanotropine) module l'effet de l'interleukine 1 et du facteur tumoral nécrosant et intervient dans la réaction inflammatoire. L'arginine vasopressine diminue la production d'anticorps.

E/ autres neuropeptides.

Le VIP inhibe la réponse proliférative des lymphocytes B et T (récepteur spécifique) et l'activité lytique des cellules Naturel Killers. A des concentrations physiologiques la substance P exerce une action stimulatrice sur le système immunitaire (phagocytose et production d'anticorps).

[b]2.5.3.3 Action du système immunitaire sur le système endocrinien.[/b]

Lors dune réaction d'origine immune (à une affection virale par exemple) les macrophages et les lymphocytes sécrètent des protéines destinées à s'opposer au développement des virus: les interférons. Ces molécules ont une activité sur le système endocrinien par des effets similaires à l'ACTH sur les cellules surrénaliennes (effet CTH – like), provocant ainsi la production de cortisol. Elles induisent également, par un effet MSH- like la synthèse de mélanine. Elles ont un effet excitateur vis-à-vis de certains neurones. Les manifestations neuropsychiatriques observées à l'occasion de certains traitements constituent un frein à leur utilisation en thérapeutique.
L'interleukine 1 (IL 1), cytokine la plus étudiée, a fait l'objet de nombreuses observations in vivo et in vitro. D'après l'ensemble de ces études, la régulation de la secrétion d' IL 1 procède d'un effet de type feedback entre le système immunitaire et le cerveau, avec un rôle primordial pour les glucocorticoïdes dans cette régulation.

[b]2.5.3.4 Interrelations hormones - immunité.[/b]

A/ Reproduction et gestation.

Le thymus, glande principale du système immunitaire, organe cible des hormones de l'axe gonadotrope joue un rôle important dans le fonctionnement du système endocrinien. Deux résultats expérimentaux convaincants concernent le circuit hypothalamo-hypophyso-thymo-gonadique et démontrent l'existence de relations fonctionnelles entre le système reproducteur et le système immunitaire: celui relatif à une interrelation thymus – LHRH et celui concernant l'interrelation thymus-stéroïdes sexuels. L'hypothalamus exerce un effet direct sur la production d'hormones thymiques et cette production subit un rétrocontrôle par les stéroïdes sexuels. L'hormone thymique thymosine, trouvée dans la sphère gonadique mâle, exercerait (en fonction de l'âge) un effet sur la stimulation des cellules de Leydig via la LH.

Les interrelations immunoendocriniennes existent au niveau de la gestation avec le rôle de l'interféron a dans l'établissement de la grossesse, et du rôle des leucocytes (macrophages et lymphocytes) présents dans l'appareil reproducteur à toutes les étapes de la gestation.

B/ Psychisme et immunité

Les effets les plus significatifs du stress sur la réponse immune sont les suivants:

- le manque de sommeil entraîne une réduction de l'activité des polynucléaires, de la réponse proliférative des lymphocytes et une élévation de la production d'interférons

- l'appréhension manifestée avant un examen entraine une baisse de la réponse lymphoproliférative avant et après les épreuves; l'activité lytique des cellules NK est également touchée tandis que le nombre de lymphocytes auxiliaires s'accroit. De même, la réduction, dans ce cas de la sécrétion d'immunoglobulines de type A indique bien la relation entre stress et immunité humorale.

- la perte ou la maladie grave d'un conjoint entraîne l'affaiblissement de la réponse lymphoprolitérative d'ou l'interrogation sur l'interrelation entre le psychisme et l'immunité. La relation entre le système nerveux et le système immunitaire invite à s'intéresser aux neuromédiateurs souvent impliqués dans les états dépressifs, en particulier la noradrénaline, la sérotonine et la ß endorphine. Il convient également de noter le rôle de la prolactine, hormone stimulante du système immunitaire, qui s'oppose à l'effet immunodépresseur des glucocorticoïdes.

* * *
[b]ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE.(fin).[/b]

[b]2.6 THÉORIE ENDOCRINIENNE DE TERRAIN. [/b]

Au terme du long, et pourtant incomplet, examen qui précède, envisageant le système nerveux dans son ensemble ? central et neuro-végétatif (parasympathique et sympathique avec ses activités alpha et béta), le système endocrinien et le système immunitaire, on mesure toute la complexité de l'organisation physiologique humaine. Ces systèmes d'information, de liaison, d'exécution et de contrôle illustrent à n'en point douter, l'intelligence de la Vie.

Dans toutes ses relations avec le milieu qui l'entoure ? dans et par lequel il vit?, l'homme se comporte comme un système autonome, automatisé et autogéré.Dès lors, on sent bien que cet alliage permanent, et sans cesse antagoniste, des éléments qui participent du mode de fonctionnement de la physiologie humaine et contiennent l'organisme dans les limites étroites de son plus juste équilibre, nécessite un système de gestion de haute performance, capable d'un contrôle permanent.

L'ensemble des systèmes nerveux régule les fonctions des organes intérieurs et contrôle les fonctions végétatives y compris en intégrant les effets des stimuli cognitifs que sont les agressions émotionnelles (événements au travail, joies / peines émotions diverses au quotidien de la vie...) ou physiques (intervention chirurgicale par ex). L'exercice de fonctions complexes, au bénéfice d'une mission au domaine cependant spécifique, et sa communication avec le système endocrinien ? au niveau central via l'hypothalamus, au niveau inférieur avec la médullo-surrénale ? situe le système nerveux dans son ensemble comme système d'information et d'exécution relié au système endocrinien.

Le système immunitaire, assimilable à un véritable ministère de la défense, ayant pour mission de traiter les stimuli non cognitifs ou antigènes, regroupe la défense immunitaire innée ou non spécifique, (sorte de première ligne ou de premier degré de défense) et la défense immunitaire spécifique (cellules spécialisées de deux types immunitaires) chargée de s'exprimer chaque fois que la réponse dite non spécifique s'avère insuffisante ou inadaptée.

L'existence de messagers immunitaires de type hormonal, les interrelations du système immunitaire et du système endocrinien (actions des hormones des principaux axes endocriniens, effets sur le système endocrinien des protéines sécrétées par les macrophages et les lymphocytes lors d'une réaction immune), le rôle des glucocorticoïdes dans la régulation, via les neuro-sécrétions du système nerveux central, de la sécrétion d'interleukine 1, situe le système immunitaire dans ce qu'il est convenu d'appeler la boucle neuro-immuno-endocrinienne. Les observations précédentes et le rôle connu du système endocrinien vis à vis de la leucopoîèse, situent le système immunitaire comme un organisme de veille, de traitement de l'information, et d'exécution (défense), relié au système endocrinien.

A l'intérieur de l'important étagé système endocrinien, par l'effet d'un ordonnancement rigoureux et fidèle:

? Chaque hormone, ? secrétée selon un mode pulsatile ?, est destinée, via un récepteur spécifique, à une cible, a son rôle, sa fonction et son ordre chronologique d'intervention déterminés,

? Chaque glande à sécrétion interne :
- est un organe avec une activité précise qui lui est propre, et des moyens de fonctionnement spécifiques adaptés à une fonction bien définie. Chaque complexe glandulaire témoigne d'une remarquable organisation dans sa propre systémique,
- appartient à un groupe fonctionnel particulier, assimilable à un appareil, appelé axe: corticotrope, gonadotrope, thyréotrope, somatotrope,

? chaque appareil a une activité verticale, inscrite dans un plan qui englobe le cortex cérébral et d'autres zones cérébrales spécifiques, l'hypothalamus, l'hypophyse, la glande périphérique, cible qui est à l'origine de l'appellation de l'appareil ou axe concerné, et enfin la totalité des organes qui participent à chacune des activités métaboliques dont il a la charge. Cette verticalité est active dans les deux sens grâce à des rétrocontrôles permanents entre la périphérie destinataire des hormones et le centre (hypothalamus ou/et hypophyse)

? d'appareil à appareil l'enchainement se fait de façon dite horizontale. Dans le fonctionnement reproduit de ses cycles normaux et adaptatifs, son déroulement est constant, selon une boucle permanente décrite, il y a un vingtaine d'années par Duraffourd et Lapraz. Elle se déroule normalement dans l'ordre suivant: axe corticotrope, axe gonadotrope, axe thyréotrope, axe somatotrope. Par contre lors de certaines phases d'adaptation particulières peuvent s'installer de façon transitoire, des mailles diverses, mailles spécifiques ou raccourcis, qui constituent une voie radiale d'adaptation.

Le système endocrinien se caractérise donc par:

- son omniprésence, dans le temps, à tous niveaux et en tous lieux de l'organisme. Témoignée par son rôle mis en évidence dès le début de la vie fœtale et à travers les périodes ? fœtale, néonatale, prépubertaire, et pubertaire ? qui déterminent l'expression du développement et de la différenciation normale de l'individu, cette omniprésence durera toute la vie. Ainsi, dès origine, la responsabilité hormonale dans l'expression fonctionnelle du déterminisme du potentiel génétique apparaît clairement. Elle se retrouve à toutes les grandes étapes de transformation morphologique, fonctionnelle de l'individu : croissance, grossesse, ménopause, andropause, et se constate dans les troubles comportementaux des maladies endocrines.

Cette omniprésence s'exerce à tous niveaux et en tous lieux, assurant une véritable couverture spatiale et cellulaire de l'organisme humain.

- son interactivité coordonnée et autocontrôlée : système directement ou indirectement représenté, il intervient et interéagit en permanence à l'intérieur de lui-même et avec chacun des autres grands systèmes d'information et d'exécution qui lui sont reliés, c'est - à - dire le système nerveux dans son ensemble et le système immunitaire. Cette interactivité assure la permanence de la réaction de l'organisme face aux multiples et continuelles sollicitations dont il est l'objet.

- son autonomie concernant l'ensemble des fonctions : traitement de l'information, exécution, gestion et contrôle.

Sur la base des connaissances actuelles, la synthèse qui précède fait apparaître le rôle majeur du système endocrinien, dans la gestion contrôlée de ce que nous appellerons le capital physiologique de l'être humain. A partir de ce constat, il est possible d'engager une réflexion concernant la pratique médicale, ses choix et ses finalités. Cette réflexion est en fait engagée, depuis des décennies.
Dès les années 1970, beaucoup de praticiens, ? spécialistes ou non ? s'inquiètent de la fuite en avant liée à la spécialisation médicale et de l'impossibilité, pour un médecin, de considérer le patient dans sa totalité physiologique. De nombreux problèmes tant diagnostiques, qu'étiologiques ou thérapeutiques (effets secondaires et risques iatrogènes à terme qu'introduisent parfois des médicaments puissants), dorénavant rencontrés dans nombre de situations, laissent souvent, le praticien ? dont l'objectif est de soigner, en observant la règle hippocratique de non nuisance ? sans réponse.

En 1978, Duraffourd et Lapraz, mettent à profit leurs connaissances en physiologie et en biologie, leur expérience clinique ? y compris les observations et statistiques issues de l'usage des plantes médicinales et de leur action concernant à la fois le système nerveux et le système endocrinien ?, et, s'appuyant sur l'ensemble des données, publie pour la première fois le résultat de leur réflexion, fruit d'une intuition née quelques années auparavant:
[i]la théorie endocrinienne de terrain. [/i]

La théorie endocrinienne de terrain désigne alors le système endocrinien comme seul capable d'accomplir la totalité des missions dévolues à la gestion du terrain. Elle propose une explication des mécanismes qui gouvernent, maintiennent et corrigent, à tout moment et à tous niveaux le fonctionnement de l'organisme dans son ensemble.

Dans cette voie, et durant une vingtaine d'années, les observations cliniques et les statistiques ? étendues, pendant plusieurs années au domaine oncologique ? vont être poursuivies et la réflexion s'enrichir, au fur et à mesure, du résultat des travaux des chercheurs, particulièrement dans les domaines de la physiologie générale, de la génétique et de l'immunologie permettant à Duraffourd et Lapraz d'approfondir, de compléter et d'affiner l'argumentation de la théorie endocrinienne de terrain qui, deviendra la théorie de l'endobiogénie.
Cette évolution, qui prend à la fois en compte l'individualité biologique, les prédispositions génétiques, et le comportement physiologique de l'être humain, établit la démonstration de la réalité d'une médecine de terrain à partir d'une proposition de définition scientifique de ce terrain. Elle intègre les notions fondamentales intéressant l'endobiogénie de l'humain et débouche sur la biologie des fonctions.