Musée Air France
Entretien moteur en piste sur le L.749 F-BAZP. Deux techniciens travaillent sur les cylindres du haut et un autre sur l'hélice à pas variable électrique Curtiss. Notez les manchons sur les pieds de pales.
Cette photo publicitaire doit dater de l'arrivée de l'avion à Air France en septembre 1947, il est tout beau, tout propre avec une déco qui était déjà simplifiée en 1951 et sans les pipes d'échappement à réaction.
Tout le monde fait semblant de travailler. À part les contrôleurs, personne ne portait de blancs, surtout pas les mécanos moteur qui étaient toujours couverts d'huile. Le pont mobile correspond au modèle utilisé dans les hangars jusqu'à la fin d'exploitation. Le mécano devant le moteur est censé mesurer le jeu du frein d'hélice. Les manchons de pied de pale sont des « cuffs », ils améliorent le refroidissement des cylindres.
La « caisse » à roulette que l'on voit en haut à gauche est une « servante », que les mécanos appelaient la « huchette ». Voir ci-dessousJean Bienvenu
Dans les années 50, la flotte AF était majoritairement composée d'avions Lockheed Constel, super Constel, super Starliner. Chaque fois qu'il y avait une intervention à la DM, il y avait un point-fixe ! Des équipes de 6 personnes (1 chef de groupe, 2 mécanos moteur, 2 mécanos cellule, 1 convoyeur) passaient tout leur temps de travail (matin, soir, nuit, dimanche, par tous les temps) à faire des points-fixes, des prévols et des convoyages à l'escale. Chaque équipe disposait d'une huchette. Un engin tout en ferraille, parallélépipède d'environ 3 m de long, 1,5 m de large, 1,5 m de haut, une planche sur le côté pour s'asseoir, 4 roues, 1 timon, pour stocker les caisses à clous, un peu de matériel, quelques bibines, etc. L'équipe se déplaçait d'avion en avion en compagnie de ce célèbre engin !
Jean Bienvenu
Il y avait huit équipes retouches R1 à R8. À l'origine les 8 « huchettes » étaient identiques, peintes en jaune « escabeau ».
La « huchette » ci-dessus est d'origine. Pupitre d'un côté pour remplir et signer les feuilles de travaux de retouches avant et après point fixe. Au centre l'emplacement pour ranger les caisses à clous. En face du pupitre, un étau posé sur un coffre à tiroirs pour ranger et stocker la « mitraille ».
Puis chaque équipe modifia sa « huchette » pour la rendre plus confortable. Pour la R7, ajout d'une planche repliable vers le haut, maintenue par des chaînes, servant de banc. Au-dessus du banc, un auvent avec côtés en caoutchouc, pose d'une lampe articulée sur le pupitre et pour la seule R7 un drapeau rouge avec R7 en blanc pour la repérer de loin (fait maison), et bien sûr, les 2/3 des tiroirs furent transformés en bar glacière avec repose verres.
Pendant les très longs PF, celui qui était en contact interphone avec le poste, grâce à une rallonge (comme on disait, de fabrication locale) était assis et à l'abri.
L'équipe se composait en permanence de :
Le convoyeur était à l'époque un monteur radio qui venait des équipes « hangar ».
Les « huchettes » étaient rangées à gauche de la première cellule du quadruple tonneau.
(Voir TU (NDR : Trait d'Union) de Jean Delmas dans lequel je parle des avions AF, rentré à AF en 1950, retraité en 1990).
Louis Attenoux
Lors d'une récente visite au Musée Air France, j'ai découvert, parmi les documents Vilgénis, une photo de deux apprentis en visite à Orly ,pour voir un Constellation en révision avec ses « docks ». Sur cette photo, au premier plan à gauche, on peut voir une huchette.
Musée Air France
Mais, il s'agit d'une « Huchette de Hangar », pas d'une « Huchette de Retouche »
Collection G. Specht
Huchette « Retouche » devant le N2 en 1958. De G à D : assis : Guérin (radio), Morizot, Leconte, Bonomi Gilbert (Promotion 1950-1953). Accroupis : Plomb, Ader (pipo) Pierre, Specht, Le Damany (chef de groupe)
Si vous êtes arrivé jusqu'ici, c'est peut-être parce que vous connaissiez ce qu'était la « Huchette » et à quoi elle servait. Si vous avez des documents ou des photos concernant la huchette, merci de m'en faire part à l'aide du formulaire de contact de la page d'accueil.
Ne plus demander à Louis Attenoux, il n'a rien sur la huchette...