APRÈS 4 années d'activité réduite et un an de rudes efforts pour panser nos plaies et remettre en route notre exploitation, nous abordons une nouvelle période d'expansion.
— Nous avons à reprendre sur l'échiquier mondial les positions qu'avaient acquises nos pionniers ces vingt dernières années, à étendre notre action pour diffuser plus largement le rayonnement de la France, à accroître enfin notre rendement pour ne plus être une charge dans le budget de l'Etat mais, au contraire une source de revenus.
— Les problèmes à résoudre sont nombreux et ardus, les moyens dont nous disposons sont faibles. Plus que jamais nous devons déployer notre énergie et notre initiative pour briser les obstacles qui se dressent devant nous.
— La dimension et le caractère original de notre exploitation nous isolent les uns des autres, développent les particularismes, nous privent de la vue d'ensemble indispensable à la compréhension de la marche de notre maison
et nous donnent l'impression que nos actes sont des gouttes d'eau dans la mer.
Cependant une compagnie comme la nôtre ne peut vivre, s'étendre et prospérer que par la convergence de multiples petits efforts individuels vers de grands buts collectifs.
C'est l'ambition de cette revue d'apporter son concours à la tâche commune en vous informant des problèmes, des difficultés, des buts, des résultats de notre entreprise, en suscitant des initiatives, en vous fournissant le plus de moyens possibles pour faciliter votre travail et augmenter votre rendement.
Ce premier numéro n'est qu'une ébauche, nous lui avons donné une forme assez générale pour qu'elle puisse s'adapter par la suite à vos besoins et à vos désirs. Aidez-nous, en nous envoyant des articles et des informations.
Votre revue sera ce que vous la ferez.
LE COMITÉ DE RÉDACTION.
Les vingt-cinq numéros de « Terre et Ciel », conservés par le Musée Air France ont été numérisés par la BNF/Gallica et sont visualisables à gallica.bnf.fr
Merci au Musée Air France et à la Bibliothèque Nationale de France
Terre et Ciel 09-1946 - BNF/Gallica - Musée Air France
SPORTS
Savez-vous que cette date du 9 juillet 1946 restera gravée dans les annales de Sports et Loisirs et tout particulièrement de l'A.S.A.F.
Ce jour-là, en effet, une voiture transportait à Vilgénis les personnes suivantes :
Mais, qu'est Vilgenis ?
Imaginez à 10 minutes de la gare de Massy-Palaieau, un spacieux domaine de quelque 70 hectares, que traveree un petit affiuent de la Bièvre ; de-ci, de-là, de calmes éangs fleuris de nénuphars. Et une piscine, une vraie à niveau réglable par écluse.
Tout cela été volontairement abimé par le Boche, avant son départ... un Boche enragé de devoir abandonner ce site merveilleux à une utilisation pacifique.
Cette utilisation pacifique, des hommes ont décidé de la rendre au domaine de Vilgenis, en cette chaude après-midi de juillet.
Et voici qu'au bout de quelques heures se dessine sous les ombrages, au bord du ruisseau, un plan audacieux :
Ici, un terrain d'entraînement de football utilisable au plus tôt.
Là, deux terrains de basket ; plus loin, deux de volley, deux courts de tennis, et un fronton de pelote basque.
La piscine pourra être utilisée très vite, et sur ses berges de sable fin, il sera facile de tracer une plage pour nos enfants.
De l'autre côté, une immense étendue plane sera l'emplacement rêvé pour une piste de 500 mètres, à l'intérieur de laquelle un terrain de compétitions (football, rugby) trouvera tout naturellement sa place, bordée de toute une gamme de sautoirs.
Enfin, il n'y a que l'embarras du choix pour organiser un parcours Hébert des plus complets.
Et, sous les bosquets, près d'imaginaires vestiaires et du coin des boulistes, ne devine-t-on pas une accueillante et pittoresque buvette, où l'épouse occupée à son tricot attend le sportif essoufflé.
Un rêve ?.
Non ! Mais bien ce que viennent d'envisager pour vous, amis de Paris et de la banlieue, quelques hommes bien décidés à mener à bien leur tâche, dans le cadre dece qui sera l'École d'apprentissage, et très bientôt, espérons, le Stade Air France.
S. DARRIGRAND.
Au cours de la session de janvier, des questions intéressant l'organisation intérieure furent examinées. Un projet de règlement sur lequel nous aurons à revenir fut élaboré. Nous vous donnons ci-dessous l'essentiel des décisions prises.
M. Domec fait la lecture du règlement général des Comités d'entreprise de notre Compagnie.
Il faut noter la création des Comités d'Etablissement de Biscarosse, d'Orly, et envisager celle de Vilgénis, de Fort-de- France et de Madagascar.
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Le budget des sports aura un total de francs 2.000.000, — dont 1.000.000 consacré à l'ménagement d'un stade à Vilgenis, pour la région Parisienne.
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Sports et Loisirs
Actuellement, trois équipes de football sont formées et une équipe mixte de baskett-ball. Les équipes de football jouent en banlieue, en attendant de pouvoir disposer du terrain de Vilgenis.
Terre et Ciel 06-1947 - BNF/Gallica - Musée Air France
ÉTOILE SPORTIVE DES CADETS AIR FRANCE
E. S. C. A. F.
Jeune étoile en réalité puisque l'école de Vilgenis a pris contact de sa lumière depuis quelques mois seulement.
Déjà nos jeunes cadets sont fiers d'avoir choisi un titre de Club aussi sympathique que le leur, voulant marquer dignement leur naissance dans le monde sportif d'« Apprentis Parisiens », ils ont pris part avec honneur au cross inter-Apprentis organisé par l'Ile-de-France, magnifiques d'entrain, luttant pour la première fois contre plus fort qu'eux, ils ont tenu à montrer ce que l'on pouvait espérer de cette jeune formation dans un avenir prochain.
Ce samedi 15 mars fut un beau jour pour eux et pour nous même pour les quelques mordus qui étaient venus au Stade de la Courneuve assister à l'envolée de cette belle jeunesse. J'eus d'ailleurs l'agréable surprise de voir des spectateurs encourager nos jeunes et exposer à haute voix ces quelques mots « sans baratin. Qu'est-ce qu'ils feront quand ils auront des pointes ! » Hélas, en toute franchise, nous avons souffert d'un manque d'équipement, aussi nous espérons que la Direction générale soucieuse du beau renom des Ailes Françaises se penchera avec bienveillance sur le sort de ce jeune club qui, si le moyen lui en est donné, saura faire triompher le fanion de notre Compagnie sur les stades parisiens.
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PREMIERS VOLS
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C'est ainsi qu'aujourd'hui nous disposons d'un planeur biplace C. 800, de deux planeurs d'entraînement : Émouchet et Nord 1.300; d'un planeur ecole SG.38 ; d'un avion biplace d'école Stamp 140 CV et d'un Bucker 65CV. Nous allons avoir à notre disposition, dans très peu de temps, un avion Morane 500 qui nous permettra de faire le remorquage des planeurs.
Les vingt-sept élèves qui ont suivi la préparation militaire, classe 47, ont tous réussi leurs examens et nous pensons ainsi qu'ils seront tous affectés dans l'aviation. Nous espérons que pour la classe 48 nous aurons formé quelques spécialistes, en particulier des pilotes.
Trente-trois apprentis de l'école de Vilgénis, plus quelques jeunes de l'atelier et des bureaux, passent le 14 juin le Brevet Elémentaire des Sports Aériens.
Une équipe de 20 pour le vol à voile et de 15 pour le vol à moteur sont emmenés tous les samedis et dimanches matin à Melun et ramenés le soir à Paris. De leur assiduité dépendra leur succès et la vie du Club.
Je termine en remerciant la Direction Générale qui s'est montrée particulièrement bienveillante à notre mouvement ainsi que le comité d'Établissement, tout les services qui ont participé à la création de notre Aéro-Club, et tous les membres du Club qui nous ont fait confiance et qui, dès le début, se sont dépensés sans compter alors que nous n'étions pas sûrs de réussir.
Le Président de l'AéroClub A F - M. PRÉSENTÉ
Le 17 mai 1947, au Château de Montjean, siège social de l'Aéro-Club, notre premier congrès a eu lieu en présence de MM. Présenté (Président), Amiaud (Secrétaire Général), Larochette (Trésorier Général), Didier et Doyen (Vice-Présidents de la Section du Bourget), Caullery (Secrétaire de la Section de Paris), Devaud (Trésorier de la Section de Paris), Séguy (Conseiller Technique), Delaitre et Crolet (Représentants de la Section d'Orly), le Dr Hollier- Larousse, Izard (Formation Prémilitaire), Domec (Représentant du Comité d'Entreprise), et des Délégués des différentes Sections Continentales et Intercontinentales ; MM. Favre (Alger), Jassier et Coute (Biscarrosse), Sassareu (Toulouse), Paolasso (Marignane), Rolland (Dakar), Nos camarades de Tananarive avaient chargé M. Goudant, de la Direction Générale, de présenter leurs revendications, suggestions et conseils.
Après l'exposé de M. Amiaud sur les assurances accident, M. Crollet parla du vol à voile, des possibilités actuelles de développement, d'utilisation maximum de nos appareils, des techniques d'étude et de formation de l'élève pilote ; il souhaita que tous les jeunes d'Air France ne restent pas rebelles au vol à voile qui de nos jours est le sport le plus moderne et le plus captivant.
M. Quoniam, moniteur de vol à moteur, lui succéda. Après avoir regretté le prix encore trop élevé de l'heure de vol il fit remarquer les résultats encourageants obtenus en un temps record et déplora l'éloignement du terrain de Melun-Villaroche, qui empêche un entraînement suivi et contraint l'élève à une courte séance de réadaptation à chaque leçon de pilotage, le dimanche.
M. Séguy parla ensuite de la question terrain et infrastructure. Il fit savoir qu'il s'efforcerait, aidé par M. Jean Pierrat (Architecte), de découvrir un terrain plus près de Paris, qui permettrait en été de faire des vols après la journée de travail ; notre Aéro-Club, devant bientôt recevoir deux nouveaux appareils.
M. Seguy parla de la question des hangars pour notre matériel moteur et voile, et signala les démarches, entreprises pour résoudre cette question.
Les représentants des différentes sections, firent ensuite le point de la situation telle qu'elle se présentait dans leur ville ; et leurs suggestions, leurs demandes furent étudiées avec la plus grande attention, dans l'intérêt général.
A 16 heures, tous les délégués furent conduits au château de Vilgenis, où ils purent admirer l'exposition de modèles réduits préparés par nos apprentis. Un film réalisé par l'Aéro-Club sur le vol à voile a été projeté.
Après cette séance de cinéma les délégués furent conduits par Bourgeois dans les différents ateliers.
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Terre et Ciel 07-1947 - BNF/Gallica - Musée Air France
LA FÊTE DES APPRENTIS
D'AIR FRANCE À VILGÉNIS
Connaissez-vous Vilgénis ?
Vilgénis, c'est-à-dire, d'une part l'École d'Apprentissage, d'autre part le parc Immense qui entoure le château et les bâtiments de l'École.
L'un et l'autre valent le déplacement, et l'arrivée dans le domaine réserve une surprise agréable.
D'acceuillants pavillons peints en beige sont reliés par des allées couvertes qui portent les noms célèbres de nos pilotes de l'Aviation commerciale (Mermoz, Guillaumet, Saint-Exupéry). Entre ces bâtiments, des îlots de petits cailloux blancs et de verdure.
Là sont les bâtiments adrninistratifs, plus loin, le « foyer » avec salles de jeux, de lecture, d'exposition. Puis les dortoirs et enfin les salles de cours et ateliers. Et le parc s'étend cachant le Goéland et le Dewoitine sur lesquels s'exercent nos futurs « mécanos », et la piscine, et les terraisn de sport.
Ce samedi 7 juin, le « foyer » des apprentis avait un air de fête, tout décoré de guirlandes et paré des couleurs d'Air France. Les travaux des jeunes stagiaiares y étaient exposés, et le matin, le jury avait décerné les prix qui furent distribués l'après-midi devant une assistance nombreuse. Les récompensés avaient choisir entre un livre et un baptème de l'air ; tous ont préféré la promenade en avion, et nous espérons bien avoir en eux de futurs adhérents de notre Aéro-Club.
La fête sportive qui devait avoir lieu ensuite a dû être supprimée à cause de la pluie. Après le goûter aux apprentis, tous se retrouvèrent au « foyer » pour écouter l'orchestre Air France et leurs camarades qui vinrent chanter au cours d'un crochet.
Et la journée se termina par la danse, les couples n'ayant pu résister à l'appel de l'orchestre.
La fête était organisée par la C. G. T. (section de Vilgenis).
Photos Air France
Cher Camarade lointain,
Une rivière, un lac, une clairière accueillante noyée dans les arbres environnants, c'est Vilgénis.
Disposés avec une symétrie parfaite, une douzaine de châlets s'étendent en formation serrée sur un terrain légèrement incliné non loin d'un verger prometteur.
En visitant l'école notre attention se porte sur Mermoz, Saint Ex., Guillaumet et Collenot, respect de pionniers du ciel dont les noms sont gravés en fronton de nos allées en témoignage du respect à l'aviation moderne pour les héros de l'« Aéropostale ».
Maintenant que tu connais les avenues, je peux te conduire aisément dans notre « ville ».
Le drapeau est placé dans une vaste cour carrée, sablée, et entourée d'une bordure de gazon, limitée devant par le châlet de la Direction, sur les côtés et derrière par les rubans rouges des allées couvertes dont je t'ai précédemment cité les noms évocateurs.
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Cette propriété de quatre kilomètres de tour est vraiment un site enchanteur, car pour la parcourir, il te faut traverser les haies, longer les lacs, les rues et les rivières ensablées, contourner les roseaux où l'on risque de s'enliser, sans compter que tu croises par-ci, par-là, les ruines d'un théâtre de verdure, des serres, une petite chapelle, un vieux pigeonnier, un ou deux ponts de rochers et le château, un château jaune, resplendissant au milieu du vert profond des bois et des prés et près duquel ses vastes communs s'alignent tel un seigneur et ses valets.
Tu te plairais, n'est-ce pas, dans ces sites sauvages, car, tel que je te connais, tu n'es pas indifférent au charme de la nature embroussaillée et silencieuse.
D'ailleurs, qui ne s'y plairait quant on vit de la vie des robinsons allant de découvertes en découvertes.
Dès le matin, les "citadins" bondissent des chalets torse nu et en flottant, puis commencent à exécuter les diverses phases de ce qu'on appelle un décrassage en règle.
Puis chacun retourne dans sa chambre accomplir son devoir de parfaite ménagère ; on déjeune ensuite et l'on passe au cours de huit heures et demie à midi et demie : deux heures d'atelier, deux heures de cours et c'est là vraiment que Vilgénis ressemble à une ville, à une usine même au son de coups de marteau et des hurlements des scies. Le déjeuner vient réparer les forces des Vilgénissois, et l'on recommence le travail de deux heures à six heures avec le même emploi du temps que le matin.
Le mercredi après-midi nous laisse libre de nos activités et nous permet de visiter un terrain ou une usine d'aviation proche.
Les jours s'écoulent rapides et réguliers, parfois interrompus par une séance de cinéma ou autre divertissement.
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Après le dîner, nous disposons d'une bonne heure et modélistes et lecteurs s'en donnent à cœur joie. Vient ensuite une heure d'étude pour mettre à contribution d'une leçon peu désirable notre mémoire trop souvent défaillante, et c'est le coucher, le moment te ptus difficile pour obtenir un silence approximatif.
Mais ne t'effraie pas, on ne travaille pas sans interruption à longueur de journée, car bien souvent les sports coupent les cours et aèrent les études.
Evidemment, comme dans toute école, certaines heures sont dures à passer, quelques cours sont délicats à prendre et assez epineux, mais sois tranquille, tu ne t'ennuieras pas à Vilgénis, viens-y d'un pied sûr, tu n'y trouveras que des amis solidaires les uns des autres, jeunes de cœur et d'esprit, apprentis et professeurs t'accueilleron, sois-en sûr.
D'ailleurs, je connais ton point faible point faible. Y a-t-il des avions, demandes-tu ?
- Oui rassure-toi, Farid et Goéland t'attendent impatiemment, alors n'hésite pas et viens à Vilgénis de bon cœur, tu ne le regretteras pas, bien au contraire.
Ton ami le plus sinçère.
Photo : Les apprentis à l'atelier. - Un coin du parc. — Le drapeau - Les chalets et le décrassage matinal.
Vilgénis, le 10 juin 1947DEBAISIEUX René.
Élève de 1ere année.
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Les apprentis ont leur piscine et leur cinéma et pratiquent parfois la classe à bord d'un avion.
Dans une magnifique propriété de la région parisienne, AIR FRANCE a installé un centre d'apprentissage modèle où elle forme des mécaniciens, des électriciens, des radios, des dessinateurs, etc.
Cette école, entièrement gratuite, fonctionne déjà depuis une année et possède un effectif de 100 élèves. Dans un parc immense, un petit village comprenant une dizaine de chalets de bois a été aménagé ; il comporte des ateliers, des dortoirs, et dispose de deux appareils — un Goëland et un Dewoitine - qui servent à la formation des élèves. Le concours d'entrée est d'un niveau intermédiaire entre le certificat d'études et le brevet élémentaire, mais le grand nombre de candidats ajoute à sa difficulté. La prochaine rentrée a lieu au cours ce mois, plus de 700 candidatures avaient été reçues pour 50 places disponibles. Un autre concours aura lieu au printemps 1948, pour la rentrée de l'année prochaine.
Une fois admis à l'école, les jeunes signent un contrat d'apprentissage et s'engagent au sortir de leur stage, à travailler pendant au moins cinq ans à la Compagnie AIR FRANCE. La durée des cours est de trois années. En première année, l'élève fait de l'ajustage ; en deuxième et en troisième année, il abordera la question des moteurs, le fonctionnement des équipements, et l'avion lui-même. Des cours d'enseignement général sont également prévus (géographie aérienne, histoire des inventions modernes et de l'aviation, etc.). Une grande partie du temps des élèves est consacré aux exercices physiques et AIR FRANCE a aménagé pour eux une piscine et des terrains de sport. Le modèle réduit et le vol à voile naturellement occupent une grande place dans les loisirs dirigés. Notons enfin que pour la première fois dans une école française, le cinéma est utilisé comme moyen d'enseignement des langues vivantes.
VILGÉNIS
AUX ANCIENS APPRENTIS D'AIR FRANCE, UN ANCIEN MONITEUR PARLE :
Mes amis, depuis plus d'un an une école d'apprentissage fonctionne à Vilgénis, une école bien différente, par son cadre, par ses installations, par les cours qui y sont professés, de celles que vous avez connues ; mais ce que vous reconnaîtriez tout de suite c'est ce qui n'a pas changé, c'est l'esprit de la grande famille Air France.
Parmi le personnel moniteur vous avez de vieux amis MM. Chevallier, Fraisse, Ortiguier, Goyot, Vaysse, Eveillard, Crivelli, vous avez aussi d'anciens collègues de promotion. MM. Bourot, Proudhom et Caubere.
Les élèves actuels sont au nombre de 200; plus avantagés que vous. Ils acquièrent à l'Ecole des connaissances aéroniautiques que vous avez dû acquérir sur le tas, ces cours n'existant pas encore aux écoles de votre temps. Ces élèves viendront dans un avenir immédiat, grossir vos rangs à la cadence prévue d'une centaine par an ; déjà l'année prochaine 60 élèves partiront de Vilgénis pour vous rejoindre.
Vous êtes environ 170 ex-apprentis ; au cours des années à venir votre nombre croîtra sans cesse, l'heure est venue de constituer une amicale des anciens cadets d'Air France; là plus que partout ailleurs, l'esprit d'honnêteté, de conscience professionnelle, de camaraderie devra régner.
Dans quelques années vous serez une force par votre valeur professionnelle et votre nombre.
Anciens apprentis, mes amis, où que vous soyez, quelle que soit la place que vous occupez, envoyez tout de suite une courte lettre pour la formation de votre Amicale.
Ecrivez à :
M. VAILLANT,
Centre d'Apprentissage Air France,
Domaine de Vilgénis, Massy
(Seine-et-Oise)
N'oubliez pas de mentionner très lisiblement votre adresse.
Photo de gauche en haut : De gauche à droite : Cibot (arr.), Rouit (arr.), Blandinières (inter), Verone (demi), Leutard (ailier), Bouley (demi), Maillot (ailier), Moilier (av. centre), Malignon (int. capt), François (demi), Dumareix (goal).
Nous présentons aujourd'hui dans Terre et Ciel le « team » Vilgenis de football.
Nos jeunes apprentis ont défendu et honoré avec ardeur les couleurs de l'Etoile Sportive des Cadets « Air-France » dans les Championnats de Paris Universitaires (491 équipes engagées en octobre).
Ils ont terminé en 1/4 de finale devant le Lycée Voltaire (champion de Paris 1946-1947 : 3 à 2).
Entraînés par M. Train, Leur manager, et encouragés par les directives de M. Goyot, l'initiateur tant dévoué au sport dans le centre de Vilgenis, ils se sont dépensés avec cran et courage durant cette saison, opposant une défense intraitable (voir les scores), secondés par une ligne d'attaque aux shots puissants et précis, inquiétant souvent les portiers adverses. Entre tous les joueurs, il est à signaler le jeune méridional à moustaches, Malignon, capitaine de l'équipe.
Après une saison bien remplie, ils ont terminé honorablement dans le tournoi de la coupe Louis-Basquet où figuraient de vieilles équipes (P.T.T., Travaux Publics).
Les résultats
Succédant au football dans les rencontres sportives, voici l'équipe de « crossmen », emmenée par M. Soula à la deuxième place au cross inter-apprentis de la ooupe Ford, disputée à Versailles.
Nous leur souhaitons à l'avenir encore de nombeux succès dans les compétitions sportives, ainsi qu'une vive attention dans leurs études.
Photo de droite en bas : De gauche à droite : M. Soula (entraîneur ), Dumareix M. (2eme au cross Ile-de-France Interapprentis) champion de l'école 1945-46-47-48. Bouley H. (ex. recordman, capitaine de l'éguipe), Ducloux P., Roguet, Nocink P., Tucchario (champion d'athlétisme de Vilgenis), Poirot, Roger Rault.
C'est une école comme les autres, avec ses heures de cours, ses professeurs, ses bons et ses mauvais élèves..., une école en plein air, dont les chalets en bois s'alignent impeccablement au milieu d'un immense parc..., une école où 150 garçons de 14 à 18 ans étudient pendant plusieurs années avant de pouvoir enfin exercer un métier...
Une école comme les autres...
Mais une école aussi où une des classes les plus importantes se déroule à bord d'un avion ! Car c'est du Centre d'apprentissage d'Air France, à Vilgenis, qu'il s'agit. Et qu'importe si l'avion reste au sol ? En se familiarisant avec ses différents éléments sous la conduite de leurs professeurs, les garçons savent bien qu'un jour leur tour viendra de servir à bord d'un véritable appareil en vol.
Mécaniciens, radios, monteurs, électriciens, dessinateurs, dépanneurs, sont ainsi formés rationnellement par la compagnie qui s'assure de la sorte une pépinière de techniciens qualifiés pour ses lignes et ses aérodromes de demain.
Comme dans les autres écoles professionnelles, les apprentis, après avoir satisfait à leur concours d'entrée, se familiarisent d'abord avec les gestes de base du travail manuel et apprennent des notions d'ajustage. Puis les instructeurs leur enseignent les éléments du beau métier qu'ils ont choisi. En même temps, les élèves apprennent à « construire » et à « utiliser » à l'échelle de leurs connaissances présentes. C'est d'abord le modèle réduit, construit par l'apprenti lui-même et qui lui inculque ses premières notions pratiques sur le vol, et lorsque ce dernier ne lui suffit plus, c'est le vol à voile qu'il pratiquera sous la conduite de ses moniteurs.
Parallèlement, l'initiative de chacun est développée par l'organisation des loisirs : c'est ainsi que chacun doit choisir, pour ses heures de liberté, une activité agréable ou utile à l'ensemble de ses camarades. Certains ont organisé un jazz qui ferait envie à bien des « night clubs » : d'autres ont mis un atelier "de photo" à la disposition de la communauté : certains consultent chaque jour la petite station météo qu'ils ont construite eux-mêmes : il y a aussi les journalistes qui font paraître « L'Hippocampe », revue mensuelle du Centre. Après quoi, tout le monde se retrouve à la piscine de l'école, dans sa salle de cinéma, ou tout simplement dans le parc ou dans la bibliothèque, suivant le goût de chacun.
Quatre heures de travaux d'atelier, quatre heures d'enseignement général, quatre heures de sport et de distraction.... voila l'emploi du temps des garçons de Vilgenis qui, après trois ans d'un apprentissage entièrement gratuit, souscriront leur premier engagement de cinq ans à Air France.
MÀJ : 2 décembre 2024
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