N'ayant pas de famille ou de correspondant dans la région, c'était pour moi et d'autres apprentis 7 jours sur 7 dans le domaine. Le samedi soir en rang par deux, en blouson et pantalon de golf marron, sous la houlette d'un moniteur d'internat on nous conduisait au cinéma de Palaiseau, 30mn de marche.
Le dimanche matin même promenade hors les murs pour ceux qui souhaitaient aller à la messe.
On y pratiquait judo, escrime, gymnastique, acrobatie, courses, aéromodélisme… de quoi nous occuper.
Il était d'usage de nous "convier" à quelque corvée au cours du week-end, ce que je trouvais injuste.
Pour y échapper je filais vers le lac « chapeau de Napoléon » et passait sur l'île. Avec un livre je m'installais dos au tronc, sur une fourche du magnifique cèdre qui y avait développé une immense ramure. J'ai le souvenir d'y avoir lu Sparkenbroke de Charles Morgan.
À droite de l'entrée au parc, il y avait une large allée de marronniers qui conduisait, si mes souvenirs sont exacts à la Grille des Princes, bel ouvrage de ferronnerie. À droite de l'allée c'était la jungle et en déroulant des feuilles de troncs de palmiers qui s'y trouvaient couchés, j'avais formé le toit étanche d'une cabane, dans l'enchevêtrement d'arbustes dont les branches assuraient la structure. Je m'y réfugiais aussi pour lire et parfois après les cours, en semaine avec quelques rares amis, dans la confidence de ce lieu magique, nous y passions un peu de temps en discussions animées... avec quelque boisson et pâtisserie rapportées par ceux qui passaient le week-end dans leur famille.
En 1951 il m'arrivait de faire le mur par une brèche dans le mur, proche du ruisseau de Vauhallan qui alimente les deux lacs. Je n'ai jamais été pris, ce qui m'aurait valu sans doute, si je l'avais été, la fin prématurée de mon apprentissage.
En 1951, j'ai eu la chance d'être installé dans un "chalet du haut" avec 3 électriciens de ma promo. 2 lits à un étage. Un apprenti de la section "radio", m'avait fabriqué sur une planchette de bois, un poste à galène avec quelques condensateurs, une résistance, une bobine, une antenne, un mini-casque et la pointe de cuivre que je piquais dans un morceau de ...... pomme de terre, le soir après 22h, pour trouver l'émission radio, qui devait être le programme national RTF. Ce fût une révélation lorsque j''ai entendu le 2ème concerto de Rachmaninov par Clara Haskil. J'ai eu plus tard un morceau de galène ce qui était plus performant pour une recherche d'émission.
En 1952 une de mes payes d'électricien avion m'a permis d'acheter un tourne disque et le 78 tours de ce concerto.
René Félix Usclade - Promotion 1948-1951
MÀJ : 2 décembre 2024
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