C'est à M. Delagrange que nous devons la description suivante des intéressants modèles de l'École Française :
Vous me demandez de vous décrire mon appareil, je ne veux pas répéter ce qu'ont dit diverses revues de cet appareil ou de celui de Farman qui est exactement le même.
Cependant voici quelques indications :
Envergure...... 10 mètres.
Longueur...... 11 mètres.
Surface portante...... 50 mètres carrés.
Moteur de 50-60 chevaux, allumage par accumulateurs. Hélice de 2m,30 de diamètre et de 1m,40 de pas, branches acier, pales aluminium. Vitesse angulaire 1.150 tours par minute, monté directement sur l'arbre vilebrequin.
Châssis orientable à l'avant, deux petites roues à l'arrière.
Tissu caoutchouté Continental.
Equilibreur ou gouvernail de profondeur à l'avant et monoplan : commandé par un volant d'auto qui se pousse pour descendre et se tire pour monter.
En faisant tourner ce volant à droite ou à gauche on actionne le gouvernail de direction dans la cellule arrière.
Le corps de l'appareil est un fuselage qui porte le moteur, ainsi que tous ses accessoires, et est porté lui-même par le châssis orientable.
Bois : frêne d'Amérique et pin blanc.
En ce qui concerne mes records je sais que vous en avez la liste, mais voulez-vous bien signaler que c'est moi qui ai fait construire le premier appareil de 1906 chez MM. Voisin frères et que c'est avec un appareil semblable que Farman a gagné ensuite le prix Deutsch.
C'est là un point de l'histoire de l'aviation auquel je tiens beaucoup et que tout le monde ignore à présent.
Croyez, etc...
Voici le point d'histoire désormais connu de tous, mais qu'il nous soit permis de dire à M. Delagrange qu'en notre qualité de bon élève bien attentif aux leçons de ses maîtres, nous méritions, déjà, de ne pas être classé avec « tout le monde ».
Dans l'impossibilité d'exposer l'aéroplane qui a fait ses essais en juillet et août 1908, la Société concessionnaire des brevets Ferber a exposé les plans et photographies des diverses expériences de cet officier depuis 1898.
On sait que le capitaine Ferber s'est rendu compte, dès cette époque, qu'il existait une méthode pour apprendre à voler, découverte par l'Allemand Lilienthal et qui devait conduire à la réalisation définitive du plus lourd que l'air. Ses efforts en conséquence ont consisté à recommencer ces expériences et à les vulgariser afin de faire profiter la France du mouvement qui devait résulter de cette grande découverte.
L'appareil Ferber est du type biplan à armature en bambou ligaturé. Les surfaces portantes ne sont pas rectangulaires; leurs bords antérieurs et postérieurs sont en forme d'arcs de cercle concentriques ouverts vers l'arrière et cela en vue d'accroître la stabilité de route.
Ces surfaces sont constituées par de la toile tendue sur les nervures de bois.
Les ailes peuvent être déformées par un gauchissement analogue à celui de l'appareil Wright. La surface sustentatrice est de 40 mètres carrés et l'envergure de 10m,50. Le poids de l'appareil est de 400 kilogrammes. Le gouvernail de profondeur est monoplan et placé à l'avant de l'appareil; à l'arrière est un plan stabilisateur horizontal surmonté d'un plan vertical fixe.
Le gouvernail de direction est constitué par de petits focs triangulaires fixés aux extrémités latérales de la surface portante inférieure. Le pilote est dans le corps de l'appareil, au niveau de la surface inférieure, le moteur Antoinette de 50 chevaux est placé devant lui. L'hélice a 2m,20 de diamètre et 1m,10 de pas; elle est attaquée directement par le moteur et tourne en avant des surfaces sustentatrices.
Tout l'ensemble est porté par des roues placées en tandem sous le corps.
Des patins sont posés sous les surfaces portantes et permettent l'appui de l'aéroplane pour son lancement.
L'Aéroplane Ferber IX traversant les champs d'Issy, le 25 juillet 1908
Envergure, 12m,50.
Surface 50m²
Moteur 50 chevaux.
Poids en ordre de marche 400 kg
C'est en 1898 que je me suis aperçu que Lilienthal avait découvert une méthode pour apprendre à voler. C'est en 1902 que j'ai compris qu'en l'appliquant Wright allait toucher au but. Et tous mes efforts ont consisté à le faire savoir. C'est pourquoi tous les appareils qui ont volé en France ont un air de famille.