TABLE DES MATIÈRES


LES MODÈLES MONOPLANS

Près des ancêtres, près des appareils consacrés par le succès, le Comité d'organisation de la onzième Exposition avait décidé d'admettre tous les appareils d'essais, tous les modèles qui seraient présentés.

Si pour certains l'effort fut peu marqué, pour d'autres au contraire l'impression de l'étude sérieuse se dégageait nettement de l'oeuvre exposée ?

Il est hors de doute que pour ceux-là la comparaison aura été fructueuse et qui pourrait dire que des leçons reçues ne naîtra pas une oeuvre digne d'intérêt.

Nous avons pu prendre les caractéristiques de quelques-uns des modèles exposés et nous les décrivons plus loin.

d'André.

Aerovoile d'André

AÉROVOILE d'ANDRÉ
Superficie totale 18m²,84
Poids de l'appareil 29kg,500 ; avec l'aviateur 90 kilogrammes
Poids par mètre carré 4kg,78

Monoplan.

L'appareil a une surface plane centrale, appelée sustentateur, ayant la forme d'un triangle rectangle, dont le plus grand côté fait face en avant. De chaque côté, des ailes rectangulaires. A l'arrière une queue de forme triangulaire, la pointe en avant, cette queue est terminée par 6 plans rectangulaires.

Envergure des ailes : 7 mètres; largeur : 1m,90.

Surface du plan sustentateur : 3 mètres carrés.

Surface des ailes : 8m²,24.

Surface de la queue : 7m²,60.

Le stabilisateur est formé par les plans de la queue.

L'emplacement du centre de gravité varie suivant la place occupée par l'aviateur. L'appareil étant sans moteur, le pilote est placé sur une balançoire, accoudé sur des parallèles, ce qui lui permet de se déplacer à son gré.

Le modèle exposé était une réduction au dizième.

Vérien.

Association Amicale des jeunes aviateurs de la Seine

Monoplan.

Une paire d'ailes légèrement concaves, construites en noyer et sapin, tendues en nansouk.

Modéle Vérien

Une queue triangulaire, pas de surfaces verticales, fuselage triangulaire en noyer. Le stabilisateur arrière se compose d'une surface triangulaire.

Le virage est obtenu par le gauchissement de la queue et par le déplacement du centre de gravité de l'appareil.

La surface totale du modèle est de 0m²,80.

Le poids approximatif est de 1 kilogramme.

Le modèle exposé était une réduction de 1m,38 x 1m,82.

Henri Belin.

Monoplan.

L'appareil se compose d'une surface plane légèrement recourbée à chacune des extrémités. En dessous se trouve une cabine fermée sur les 2/3 de sa longueur, mais ouverte à l'arrière, offrant ainsi une plus grande circulation d'air autour du moteur; elle est terminée à l'avant en forme de coupe-vent. A l'arrière, un plan oscillant et un gouvernail de forme triangulaire.

Le gouvernail de profondeur se trouve à l'arrière, il est commandé par un levier de manoeuvre que le pilote a à sa portée.

Le gouvernail de direction est une surface triangulaire qui se trouve au-dessus du gouvernail de profondeur et dont la base se déplace de gauche a droite.

Le moteur se trouve à l'arrière de la cabine, située sous le plan sustentateur et actionne deux hélices propulsives tournant en sens inverse.

Le pilote est placé à l'avant de la cabine, ayant sous la main les commandes des gouvernails. Il est situé de telle sorte que sa tête dépassant le plan sustentateur découvre l'espace devant l'appareil.

Le modèle exposé était une réduction au 1/10.

J. Bruyère-Sarrazin.

Monoplan.

Deux ailes mobiles légèrement incurvées. A l'avant de chaque aile deux cellules indépendantes l'une de l'autre pouvant pivoter sur le bord de chaque aile, et que l'inventeur appelle cellules de profondeur. A l'arrière, une queue triangulaire avec un régulateur de plongée; composé de deux surfaces : l'une verticale, l'autre horizontale, ce régulateur se meut dans les deux sens. L'appareil a 10 mètres de longueur sur 10 mètres de largeur.

Le plan horizontal de la queue sert de stabilisateur, mais la stabilité est de plus assurée par un stabilisateur automatique, dont l'inventeur ne peut donner le détail, l'appareil n'étant pas encore breveté. Ce stabilisateur agit sur la position du centre de gravité lorsque l'effort de traction est nul.

Le plan vertical de la queue sert de gouvernail de direction.

Le moteur est placé dans la nacelle, située à 1m,50 en dessous de l'appareil. D'une puissance de 3o chevaux, il meut deux hélices par transmission par chaînes, ayant chacune sa poulie sur l'arbre du moteur.

Le conducteur a sa place dans la nacelle qui peut d'ailleurs contenir deux passagers. Le modèle présenté était un modèle réduit.

Jourdain.

Monoplan à surfaces étagées.

L'appareil se compose d'une quille horizontale en bois. Elle porte quatre ailes gauchissables semi-rigides. A l'arrière, l'on trouve une queue mobile autour de deux axes. Les ailes, rigides à l'avant, sont souples à l'arrière et la partie flexible se gauchit sous la traction de haubans métalliques.

Le stabilisateur est la quille dont la rigidité est assurée par deux longerons tendus latéralement.

Le gouvernail de direction est formé par la queue de l'appareil qui se meut autour d'un axe.

De même que celui de direction, le gouvernail de profondeur est la queue de l'appareil qui peut se mouvoir autour d'un axe différent de celui du gouvernail de direction.

Le moteur se trouve dans une ouverture pratiquée dans la quille et actionne une hélice qui se trouve à l'avant de l'appareil.

Le pilote est situé légèrement en arrière du moteur.

Le modèle exposé réduit pèse 6kg,500 et sa surface atteint 3m²,799.

A. Nayrolles.

Monoplan.

Appareil à ailes à courbures spéciales et à corps central à cellules. Gouvernail biplan triangulaire à l'avant, et gouvernail en V à l'arrière. Au-dessus du corps central une surface plane triangulaire.

Le stabilisateur est la surface plane triangulaire placée au-dessus du centre. L'appareil exposé est un modèle réduit de 1m,40 x 1m,80.

Georges Rupalley.

Monoplan.

L'appareil se compose d'un fuselage sur lequel sont montées des ailes dont les extrémités sont gauchissables. A l'avant se trouve une surface plane appelée équilibreur, et à l'arrière une queue.

L'appareil a unelongueur totale de 14 mètres.
--largeur 9 mètres.
--surface totale 41m²
--surface portante 35m².
--diamètre de l'hélice 2 mètres.
--pas de l'hélice 2m,30.
Modéle Rupalley

La stabilité est augmentée par une ouverture de 0m,75 de large au centre de l'appareil occupant toute la longueur.

La direction latérale est obtenue par le gauchissement de l'extrémité des ailes. L'équilibre latéral est assuré par les réactions automatiques des ailes, et l'équilibre longitudinal par la forme fuselée et allongée.

Le modèle exposé est une réduction au 1/6 avec moteur en caoutchouc.

(Jean Schaerff) Labiche.

Monoplan.

L'appareil se compose d'un fuseau au milieu duquel sont fixées deux ailes; à l'arrière, et en partie sur les grandes ailes, deux autres petites tournant sur un arbre.

A l'arrière se trouve le stabilisateur plan, fixé dans le même axe que le fuseau.

A l'avant du fuselage se trouve un gouvernail cellulaire : le gouvernail de profondeur.

Sur le plan stabilisateur l'on trouve un gouvernail de direction cellulaire. L'appareil exposé avait 2m,50 X 2m,50.

H. Sergeant.

Modéle Sergeant

Nota : Impossible à mettre en grande taille, les cotes sont illisibles

Monoplan.

L'appareil est formé de surfaces a courbures spéciales montées sur un fuselage comprenant la partie motrice du monoplan. L'arrière a la forme d'une queue.

La stabilité latérale est assurée par la courbure des ailes qui empêche le glissement dans les virages, la stabilité verticale est assurée par le plan arrière horizontal. Le moteur, placé dans le fuselage, est un moteur H. Sergeant, 35 chevaux, pesant 75 kilogrammes. Ce moteur est à 2 temps et est constitué par 5 cylindres. La vitesse de vol prévue est de 75 kilomètres par heure.

L'appareil exposé est un modèle réduit de 2 mètres x 1 mètre.

Un autre appareil était exposé, différent du premier par le moteur, ce dernier était un moteur à acide carbonique actionnant deux hélices. D'une puissance de 40 chevaux au lieu de 35, il pèse 80 kilogrammes, est à deux temps sans soupapes avec circulation d'air forcée. La vitesse de vol prévue est de 83 kilomètres par heure et l'angle d'attaque de 8 degrés au lieu de 9 dans le précédent appareil.

Vendôme.

Les surfaces sustentatrices de cet appareil sont formées par deux ailes attachées au corps de l'appareil; ces ailes ont une largeur plus grande vers le centre qu'à leurs extrémités. Leur membrure est tendue de toile très serrée, mais non vernie.

Le corps de l'appareil est constitué par une poutre en bois d'hickory. La poutre en bois est formée de croisillons et tous les assemblages sont chevillés. La section de la poutre est rectangulaire.

A l'arrière, à l'extrémité de la poutre fuselée, se trouve placée une queue stabilisatrice en forme de penne. Cette queue est constituée par une surface légèrement incurvée d'avant en arrière et présentant en plan l'aspect d'une queue d'aronde largement échancrée en vue d'équilibrer l'appareil.

Cette queue sert encore de gouvernail de profondeur.

Il n'existe pas à l'arrière, de gouvernail de direction, mais l'inventeur a placé à l'extrémité de chaque aile des ailerons qui, à l'état normal, sont repliés sur les ailes et qui peuvent se relever, lorsque le pilote le désire, au moyen d'une commande spéciale.

De plus, les ailes présentent une disposition spéciale qui consiste a faire pivoter chacune des ailes sur elle-même indépendamment de l'autre, au moyen de commandes appropriées et suivant le désir du pilote. Cela revient, en somme, à une torsion de l'ensemble de la surface portante ou à un gauchissement très puissant.

L'aviateur est assis vers l'avant, dans un espace ménagé dans le fuselage, à l'endroit où s'attachent les deux ailes, devant lui et par conséquent très près du bord antérieur des ailes, se trouve le moteur actionnant l'hélice. Ce moteur est un 8 cylindres Anzani, dont la puissance atteint 50 chevaux.

Ce moteur actionne, par une prise directe, une hélice placée à l'avant ; cette hélice a un diamètre de 2m,43 et est formée de deux pales qui sont en bois d'hickory creux, plaquées et entoilées.

Vignetti

Modéle Vignetti

Cet appareil monoplan est porté sur un train comportant trois roues.

Le modèle présenté avait une envergure de 2 mètres, sa longueur, de l'avant de l'hélice à l'extrémité de la queue était de 82 centimètres.

Les deux ailes constituent un V dont l'angle moyen est de 160°.

Surfaces des ailes 0m²,33.

Surface de la queue 0m2,34.

Surface du gouvernail 0m²,0067.

La stabilisation est obtenue automatiquement à l'aide d'un appareil basé sur l'emploi d'un pendule et d'ailerons à angles d'incidence variables.

Le moteur était, dans ce modèle, constitué par un mouvement d'horlogerie donnant une puissance moyenne de 428 grammètres.

La durée du travail de ce moteur étant de 6" 1/5.

L'hélice, du type préconisé par M. Tatin, avait 0m,32 de diamètre, 0m,24 de pas et était susceptible d'effectuer 205 tours pendant les 6" 1/5.