M. Blériot nous a, très obligeamment, donné les caractéristiques, qui suivent, de ses appareils.
BLÉRIOT N° 9.
MONOPLAN.
Poids | 480 kg. monté. |
Surface | 26 m². |
Envergure | 9 m. |
Longueur | 12 m. |
Moteur Antoinette 45 chevaux 16 cylindres.
Radiateur formé par le corps même du fuselage.
Hélice 2m,10 diamètre.
1m,40 pas constant.
Hélice à l'avant 4 palettes aluminium.
Prise directe sur le vilebrequin par un plateau à dents.
Commandes. - Cloche mue par levier unique.
BLÉRIOT N° 10.
BIPLAN.
Poids. | 620 kg. monté. |
Surface. | 68 m² |
Envergure | 13 m. |
Longueur | 8m,20 |
Hauteur des plans | 2 m. |
Profondeur | 2m,50 |
Moteur Antoinette 40 chevaux 8 cylindres.
Radiateur formé par deux surfaces verticales. Hélice démultipliée 30 à 12 (chaîne).
Commande. - Cloche unique reliée à deux ailerons.
Volant pour le carburateur.
Gouvernail au pied.
BLÉRIOT N° 11
MONOPLAN.
Poids | 308 kg. monté. |
Surface | 14m²,5 |
Envergure | 7m,40 |
Longueur | 8 m. |
Moteur R. E. P. 7 cylindres 28 chevaux.
Hélice prise directe à l'avant.
Commande. - Cloche latéralement aux ailes (gauchissement).
Longitudinalement à l'équilibreur.
Gouvernail au pied.
Dérive au-dessus des surfaces portantes.
L'AÉROPLANE BLÉRIOT. - A, grand axe transversal autour duquel pivotent les noyaux de gauchissement. - G G, gouvernails de profondeur et de direction. - H, hélice. - M, Moteur. - S S, ailes. - S1 S1. ailerons de gauchissement.
Le corps est constitué par un châssis en tubes d'acier raccordés par soudure autogène et triangulés, de telle sorte qu'il soit indéformable en tous sens.
L'appareil monoplan comporte deux ailes, dont la surface est de 15m²,75, le poids de l'appareil en pleine charge étant de 420 kilogrammes, elles enlèvent par mètre carré 26 kilogr.600, à une vitesse de 60 kilomètres par heure. Pratiquement, les ailes sont constituées par des nervures en bois neutralisé, réunies par deux poutres où le bois, l'aluminium et l'acier remplissent chacun leur office.
Chaque aile est reliée à la partie inférieure du châssis par deux haubans, qui portent chacun le quart du poids de l'appareil et qui commandent le gauchissement de cette aile.
L'appareil a 8 mètres de longueur et 9m,60 d'envergure.
Le gouvernail de profondeur est constitué par la surface profilée, à incidence variable, qui termine l'appareil.
Le gouvernail vertical, équilibré, est placé sous l'extrémité arrière du châssis, dans sa position neutre, il constitue, avec la surface tendue verticalement au-dessus et au-dessous du châssis, un empennage assez considérable, qui contribue à donner à l'appareil une direction constante.
Le châssis possède une roue porteuse principale, antérieure, sur laquelle repose la presque totalité du poids de l'appareil; une roulette postérieure, en bois, complète le tandem.
Chaque aile est munie à son extrémité d'une roue légère, sur laquelle l'appareil roule incliné, au démarrage et à l'arrêt seulement.
La principale roue porteuse est munie d'un frein oléo-pneumatique spécial, qui entre de lui-même en fonction dès que la roue vient toucher le sol. Son action est automatiquement proportionnelle au carré de la vitesse de chute; il est capable de la freiner complètement sur les 25 mètres de sa course.
Le moteur est un 35 chevaux R. E. P. Il est solidaire, par quatre boulons, de l'extrémité avant du châssis.
Il actionne une hélice R. E. P. à quatre branches, de 2 mètres de diamètre, et calée directement sur le moyeu spécial solidaire du vilebrequin.
Le réservoir d'huile, d'une contenance de 6 litres, et le réservoir d'essence d'une contenance de 40 litres, permettent une marche de deux heures.
Le pilote est assis dans le châssis, vers le milieu des ailes.
L'aéroplane REP II vu en plan avec les principales cotes.
(On remarquera que dans le REP Il bis, plus récent, le gouvernail de profondeur à été reporté beaucoup plus en arrière.)
L'aéroplane REP II, croquis coté de l'appareil vu du côté gauche. B, hélice à 4 branches ; A, moteur REP, 7 cyl. ; C, roue médiane porteuse d'avant; D, tête du frein amortisseur oléo-pneumatique spécial ; E, corps fuselé ; F, projection sur le corps de l'extrémité de l'aile gauche; H, empennage fixe horizontal ; G, empennage-quille vertical ventral ; I, empennage-quille vertical dorsal ; J, gouvernail de profondeur ou queue orientable arrière ; K, gouvernail vertical compensé de direction latérale ; L, roue porteuse médiane d'arrière. (On remarquera que dans le REP II bis, dernier modèle, le gouvernail de profondeur à été reporté beaucoup plus en arrière).
La conduite de l'aéroplane se décompose en deux parties.
1° Assurer la stabilité de l'appareil.
2° Assurer la direction.
Le pilote a sous la main deux leviers verticaux.
Le levier à main gauche commande les organes stabilisateurs.
Il est monté à la cardan et peut-être actionné à la fois latéralement et longitudinalement ; latéralement, il gauchit les ailes, longitudinalement, il braque le gouvernail de profondeur lorsque l'appareil rompt son équilibre dans un sens quelconque, il suffit pour le rétablir de manœuvrer le levier dans le sens directement opposé.
Ce levier, manœuvré longitudinalement, contribue d'autre part à la montée et à la descente.
Le levier à main droite, placé devant le pilote, commande le gouvernail vertical ; il se déplace transversalement à l'appareil. Le virage à droite est obtenu en le manoeuvrant à droite, et inversement.
Une pédale au pied droit règle la vitesse du moteur par l'admission. Une pédale, au pied gauche, permet la mise en marche du moteur du siège de pilote.